Qui peut prononcer un discours aux obsĂšques ? Sachez quâil nây a pas de rĂšgle qui Ă©numĂšre les personnes susceptibles de prononcer un Ă©loge funĂšbre lors d'un enterrement. Tout le monde peut prendre la parole sâil le souhaite. GrĂące au discours prononcĂ© pendant la cĂ©rĂ©monie, il sâagit de rendre hommage au dĂ©funt. Vous pouvez donc faire un discours quel que soit le lien qui vous unit Ă la personne dĂ©cĂ©dĂ©e proche, ami, collĂšgue, connaissance⊠En revanche, il est bien dâinformer la famille du dĂ©funt que vous souhaitez prendre la parole avant la cĂ©rĂ©monie d'obsĂšques. Câest un moment important pour les proches du dĂ©funt. Par ailleurs, sachez que vous pouvez faire lire un message par le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie si vous ne vous sentez pas affronter la salle. Pourquoi prononcer un Ă©loge funĂšbre aux funĂ©railles ? Le discours sert Ă rendre hommage au dĂ©funt. Ainsi, il est possible de parler des Ă©tapes importantes de la vie de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e, de ses qualitĂ©s, Ă©voquer des souvenirs, son caractĂšreâŠcela permettra aux autres personnes prĂ©sentes aux obsĂšques de mieux connaĂźtre la personne et de garder ces informations. Le discours aux obsĂšques peut aussi ĂȘtre une Ă©tape pour faire son deuil. Comment rĂ©diger son discours ? Le discours prononcĂ© aux obsĂšques respecte les mĂȘmes rĂšgles que la plupart des types de rĂ©dactions que nous connaissons il convient de commencer par une introduction. Souvent les personnes prĂ©fĂšrent mettre une citation, un dicton, voire un souvenir. Dans lâaccroche, vous devez exprimer votre fil conducteur qui vous aidera pour les autres parties du discours. vous devez ensuite rĂ©diger le dĂ©veloppement vous pouvez mettre diffĂ©rents Ă©lĂ©ments dans cette partie extraits, poĂšmes, anecdotes, histoires personnelles. Cette partie peut ĂȘtre alimentĂ© par des tĂ©moignages dâautres proches ou amis que vous aurez rĂ©coltĂ©s auparavant. enfin, la conclusion. Il convient de retourner au thĂšme principal qui est le sentiment face Ă la disparition de la personne. Vous trouverez quelques exemples de discours et de textes d'hommage dans notre article consacrĂ© au sujet. Quelques conseils pour la rĂ©daction de lâĂ©loge funĂšbre Avant de commencer Ă Ă©crire, replongez-vous dans des photos, des films de famille. Ces Ă©lĂ©ments vous donneront des idĂ©es. Pensez aux moments que vous avez passĂ© avec le dĂ©funt. Vous pouvez commencer Ă noter toutes vos pensĂ©es et ensuite vous ferez le tri. Il est aussi possible de lister les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de la personne disparue. Si vous avez lâoccasion de discuter avec la famille et les proches, vous trouverez sans doute les traits de caractĂšre qui ressortent le plus souvent, les qualitĂ©s, des souvenirs en commun ; Vous pourriez vous en servir pour la rĂ©daction de votre discours. Quand lire le discours ? LâĂ©loge funĂšbre est prononcĂ© gĂ©nĂ©ralement lors de la cĂ©rĂ©monie dans lâĂ©glise ou dans le funĂ©rarium ou crĂ©matorium sâil sâagit dâune cĂ©rĂ©monie civile. La cĂ©rĂ©monie ayant une durĂ©e dĂ©terminĂ©e au prĂ©alable, il est donc recommandĂ© de prĂ©venir les proches de votre souhait de faire un discours afin que celui-ci soit inclus dans le timing.
bonsoir j'ai prix les billets sur turkish TLS-BKK la semaine derniĂšre pour fin janvier Ă fin fĂ©vrier Ă 560⏠par personne, Ă cette heure ils sont Ă 1400⏠par personne. J'ai fait desCe texte est un Ă©crit de circonstance. En 1633, Descartes projetait de publier son TraitĂ© du monde, mais il apprend les dĂ©mĂȘlĂ©s de GalilĂ©e avec le St Office. Or comme dans son TraitĂ© du monde, il soutient les thĂšses de la science nouvelle la rotation de la terre il dĂ©cide par prudence de ne pas publier son Ćuvre. La devise de Descartes Ă©tait larvatus prodeo » Je mâavance masquĂ© ». En 1637, il dĂ©cide comme il lâĂ©crit dans sa correspondance, de sonder le guĂ© » en publiant trois essais scientifiques La Dioptrique; Les MĂ©tĂ©ores; La GĂ©omĂ©trie, prĂ©cĂ©dĂ©s dâun Discours de la mĂ©thode. Il sâagit donc, pour le philosophe de commencer par le commencement. La science naissante nâa aucune chance dâĂȘtre reçue par la plus grande partie des esprits, tant que ceux-ci nâont pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ©s. A quoi bon publier les rĂ©sultats dâune recherche, si les esprits ne sont pas disponibles pour la maniĂšre radicalement nouvelle dâaller au vrai quâils impliquent? En effet la physique en voie de constitution exige de se demander ce qui est au principe dâune connaissance vĂ©ritablement scientifique Faut-il considĂ©rer comme la philosophie de lâEcole le prĂ©tend, que la vĂ©ritĂ© a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e ou trouvĂ©e et quâil convient seulement de la recevoir par voie dâautoritĂ©, ou bien faut-il comprendre que la vĂ©ritĂ© est Ă chercher par un effort actuel devant mobiliser les gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes et Ă venir ? La rĂ©ponse de Descartes est trĂšs claire ExceptĂ© les vĂ©ritĂ©s religieuses qui ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es, les vĂ©ritĂ©s scientifiques sont Ă chercher. La science nâest pas construite, elle est Ă Ă©laborer et pour cela il faut une mĂ©thode. Quelle est cette mĂ©thode ? Câest celle qui permet de bien conduire sa raison car dâune part la raison est la seule autoritĂ© en matiĂšre de vĂ©ritĂ©, dâautre part elle est inefficace si elle ne sâexerce pas selon certaines rĂšgles. La rĂ©daction du Discours de la mĂ©thode repose sur ces prĂ©supposĂ©s, son enjeu Ă©tant de prĂ©parer les esprits Ă comprendre la science nouvelle. DâoĂč le titre Discours de la mĂ©thode pour bien conduire sa raison et chercher la vĂ©ritĂ© dans les sciences. Au fond, le Discours est un manifeste. On appelle ainsi une dĂ©claration solennelle par laquelle un homme ou un groupe expose son programme, justifie sa position. Un discours nâest pas un traitĂ© câest-Ă -dire une exposition mĂ©thodique et systĂ©matique dâun ensemble de connaissances. Le projet se veut modeste. Descartes ne cesse de prĂ©ciser quâil donne Ă voir le chemin quâil a suivi et quâil ne prĂ©tend pas donner de leçons aux autres. Cf. La premiĂšre partie. Toutefois il se peut faire que je me trompe, et ce nâest peut-ĂȘtre quâun peu de cuivre et de verre que je prends pour de lâor et des diamants⊠Ainsi mon dessein nâest pas dâenseigner ici la mĂ©thode que chacun doit suivre pour bien conduire sa raison mais seulement de faire voir en quelle sorte jâai tĂąchĂ© de conduire la mienneâŠMais ne proposant cet Ă©crit que comme une histoireâŠfranchise ». Il ne faut pas se laisser abuser par la modestie du propos. Certes, elle est sincĂšre en ce que le philosophe connaĂźt la propension de tout esprit Ă lâerreur, et en ce que, fondamentalement, Descartes est un homme modeste plus prompt Ă se remettre en cause quâĂ remettre en cause les autres. Il y a lĂ un trait de gĂ©nĂ©rositĂ©, au sens oĂč cette vertu engage Ă sâestimer Ă sa juste mesure. Mais derriĂšre la modestie il faut aussi dĂ©celer la prudence. La prudence ou sagesse pratique consiste Ă ne rien faire qui puisse inutilement vous nuire. Or Descartes ne manquerait pas dâavoir des ennuis avec les pouvoirs Ă©tablis sâil publiait comme GalilĂ©e les rĂ©sultats de ses travaux intellectuels. Le Discours et les trois essais lui permettent de prendre le pouls » de lâopinion. Comme le peintre Apelle, cachĂ© derriĂšre ses tableaux, Ă©coutait les critiques du public afin dâen tirer profit, Descartes attend des critiques que suscitera cette publication des renseignements sur lâĂ©tat des esprits dans leurs rapports Ă la science nouvelle. Je serai bien aise de faire voir en ce discours, quels sont les chemins que jâai suivis, et dây reprĂ©senter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et quâapprenant du bruit commun les opinions quâon en aura, ce soit un nouveau moyen de mâinstruire, que jâajouterai Ă ceux dont jâai coutume de me servir ». Ce discours lui permet ainsi, derriĂšre la modestie affichĂ©e de son objet, de prĂ©senter une histoire de sa vie intellectuelle et dâintroduire chaque partie de sa philosophie telle que lâĆuvre cartĂ©sienne la dĂ©ploie par ailleurs de façon mĂ©thodique et systĂ©matique. Le contenu des MĂ©ditations mĂ©taphysiques1641 est prĂ©sentĂ© sommairement dans la 4° partie, les grandes thĂšses scientifiques dĂ©veloppĂ©es dans le traitĂ© du monde ; le traitĂ© de lâhomme ; le traitĂ© des passions sont annoncĂ©es dans la 5° et 6° partie. La morale dans la 3°. Sâil est vrai que la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la mĂ©taphysique, le tronc la physique, les sciences en gĂ©nĂ©ral et les branches qui en constituent la dimension pratique la technique, la mĂ©decine et la morale ; on peut dire que le discours en esquisse lâarchitecture. I Analyse de la premiĂšre partie. A Que faut-il entendre par le bon sens est la chose du monde la mieux partagĂ©e » ? Bon sens est synonyme de raison. Câest la facultĂ© de juger câest-Ă -dire de distinguer le vrai dâavec le faux sur le plan thĂ©orique ou le bien dâavec le mal sur le plan pratique. La justification que Descartes donne de son propos Cf. car⊠mĂȘle subtilement ironie et gĂ©nĂ©rositĂ©. Chacun pense en ĂȘtre si bien pourvu que ceux mĂȘmes qui sont les plus difficiles Ă contenter en toute autre chose, nâont point coutume dâen dĂ©sirer plus quâils nâen ont. En quoi il nâest pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutĂŽt cela tĂ©moigne que la puissance de bien juger et de distinguer le vrai dâavec le faux, qui est proprement ce quâon nomme le bon sens ou la raison, est naturellement Ă©gale en tous les hommes ». Descartes note ironiquement un fait les hommes ne manquent pas de motifs de plainte mais ils ne se plaignent jamais de leur jugement. Si difficile Ă se satisfaire en toutes choses, ils sont dâordinaire contents de leur jugement. Est-ce Ă dire que tous jugent correctement ? Ce nâest certes pas ce que veut laisser entendre le philosophe du doute. Mais avant de pointer les faiblesses de ce contentement, il explicite ce quâil signifie de positif. A savoir que les hommes nâont pas tort de savoir quâil y a en eux une dignitĂ©, une facultĂ© les distinguant des animaux et les constituant comme des hommes Ă part entiĂšre. Descartes sâinscrit explicitement dans la tradition grecque. Aristote dĂ©finissait lâhomme comme un animal raisonnable. Pour la raison ou le sens, dâautant quâelle est la seule chose qui nous rend hommes, et nous distingue des bĂȘtes, je veux croire quâelle est tout entiĂšre en un chacun, et suivre en ceci lâopinion commune des philosophes, qui disent quâil nây a du plus ou du moins quâentre les accidents, et non point entre les formes ou natures des individus dâune mĂȘme espĂšce ». Descartes rappelle ici, conformĂ©ment au langage scolastique, quâil faut distinguer ce qui appartient essentiellement Ă un ĂȘtre et ce qui le caractĂ©rise accidentellement. Ce qui appartient Ă son essence ou Ă sa forme est ce qui le dĂ©finit dans son ĂȘtre, ce qui appartient Ă sa dĂ©finition. Ainsi la raison dĂ©finit lâhumanitĂ© dans son essence. Retirez Ă lâhomme sa forme raisonnable, il a cessĂ© dâĂȘtre un homme. Peu importe quâil raisonne bien ou mal, ce nâest lĂ quâun trait accidentel, en revanche un ĂȘtre privĂ© de raison nâest pas un homme. Dans la CinquiĂšme partie, il soulignera que lâhĂ©bĂ©tude des sourds et muets ou le discours dĂ©lirant des fous ne les exclut pas de lâhumanitĂ©. Eux aussi participent de lâhumaine condition mĂȘme si accidentellement ils sont privĂ©s des moyens dâexercer correctement leur raison. Car câest une chose bien remarquable quâil nây a point dâhommes si hĂ©bĂ©tĂ©s et si stupides, sans en exceptĂ©s mĂȘme les insensĂ©s, quâils ne soient capables dâarranger ensemble diverses paroles, et dâen composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensĂ©es et quâau contraire il nây a point dâautre animal tant parfait et tant heureusement nĂ© quâil puisse ĂȘtre qui fasse le semblable [âŠ] Et ceci ne tĂ©moigne pas seulement que les bĂȘtes ont moins de raison que les hommes, mais quâelles nâen ont point du tout [âŠ] ». Les hommes ont donc bien raison de se sentir Ă©gaux par cette facultĂ© qui les dĂ©finit dans leur humanitĂ© et dignitĂ©. On sait que pour Descartes, cette facultĂ© est la marque du crĂ©ateur sur la crĂ©ature, le principe de la supĂ©rioritĂ© ontologique de lâhomme et ce par quoi il nâest pas, comme le simple corps ou matiĂšre dont il relĂšve aussi, rĂ©gi par le principe du dĂ©terminisme car en tant que substance pensante il dispose du libre-arbitre. Mais la justification sâarrĂȘte lĂ car il ne suffit pas de disposer de la raison, encore faut-il en faire un bon usage. Ainsi si tous les hommes sont Ă©gaux par le fait de disposer dâune raison, ils ne le sont pas par la maniĂšre dont ils lâexercent. LâĂ©galitĂ© des raisons nâempĂȘche pas lâinĂ©galitĂ© des esprits Dâabord parce quâil nây a pas que la seule raison qui concourt Ă la perfection de lâesprit. Toujours avec le mĂȘme souci de modestie, Descartes souligne quâil lui est souvent arrivĂ© dâenvier la vivacitĂ© de tel esprit ou la capacitĂ© inventive, la puissance de lâimagination ou encore la prodigieuse mĂ©moire de tel autre. Toutes ces dimensions de lâesprit contribuent Ă distinguer les uns des autres et Ă faire que certains sont plus puissants que dâautres. Ensuite parce que ce nâest pas assez dâavoir lâesprit bon, mais le principal est de lâappliquer bien ». Le philosophe introduit ici lâidĂ©e de la nĂ©cessitĂ© de la mĂ©thode. La raison est nĂ©cessaire, elle nâest pas suffisante. A dĂ©faut de la conduire mĂ©thodiquement elle est inefficace. Or, ce quâil y a sans doute de plus difficile est de procĂ©der avec mĂ©thode. Câest si difficile que Descartes ne considĂšre pas que cela soit Ă la portĂ©e de tous les esprits. Il le signifie lorsquâil dit que la remise en cause de toutes les croyances Ă laquelle invite la premiĂšre rĂšgle, câest-Ă -dire la pratique du doute nâest pas un instrument Ă mettre dans toutes les mains. Il sâexplique sur ce point dans la deuxiĂšme partie. Il commence par remarquer que les Ă©difices les plus rĂ©ussis sont ceux qui rĂ©vĂšlent lâunitĂ© dâun projet mĂ©thodique comme en tĂ©moignent les monuments construits par un seul architecte, les villes conçues par un seul urbaniste, les constitutions Ă©laborĂ©es par un seul lĂ©gislateur, un domaine de savoir construit par lâeffort mĂ©thodique dâun seul esprit, ou la reconstruction du champ des sciences telle que Descartes lâenvisage par le doute mĂ©thodique. Mais pas plus dans le domaine des sciences que dans celui de la religion ou dans celui de la politique, il nâest prudent dâinviter tous les esprits Ă la remise en cause radicale. Jamais mon dessein ne sâest Ă©tendu plus avant que de tĂącher Ă rĂ©former mes propres pensĂ©es, et de bĂątir dans un fonds qui est tout Ă moi. Que si mon ouvrage mâayant assez plu, je vous en fais voir le modĂšle, ce nâest pas, pour cela, que je veuille conseiller Ă personne de lâimiter. Ceux que Dieu a mieux partagĂ©s de ses grĂąces auront peut-ĂȘtre des desseins plus relevĂ©s ; mais je crains bien que celui-ci ne soit dĂ©jĂ trop hardi pour plusieurs. La seule rĂ©solution de se dĂ©faire de toutes les opinions quâon a reçues en sa crĂ©ance, nâest pas un exemple que chacun doive suivre. Et le monde nâest quasi composĂ© que de deux sortes dâesprit auxquels il ne convient aucunement Ă savoir de ceux qui, se croyant plus habiles quâils ne sont, ne se peuvent empĂȘcher de prĂ©cipiter leurs jugements, ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensĂ©es ; dâoĂč vient que, sâils avaient une fois pris la libertĂ© de douter des principes quâils ont reçus, et de sâĂ©carter du chemin commun, jamais ils ne pourraient tenir le sentier quâil faut prendre pour aller plus droit et demeureraient Ă©garĂ©s toute leur vie ; puis de ceux qui, ayant assez de raison ou de modestie pour juger quâils sont moins capables de distinguer le vrai dâavec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent ĂȘtre instruits doivent bien plutĂŽt se contenter de suivre les opinions de ces autres quâen chercher eux-mĂȘmes de meilleures ». Au fond la plus grande partie des esprits se rĂ©partit en deux catĂ©gories. Dâune part les esprits prĂ©somptueux qui prĂ©tendent plus quâils ne peuvent et se condamnent Ă lâĂ©garement chronique tant en matiĂšre politique, religieuse que scientifique. A bien observer le monde cette catĂ©gorie est certainement la plus rĂ©pandue. Dâautre part les esprits modestes qui, ayant connaissance de leur limite sâen remettent pour ĂȘtre Ă©clairĂ©s Ă plus compĂ©tents quâeux. Car Descartes lâavoue sans avoir plus dâesprit que le commun, on ne doit pas espĂ©rer de rien faire dâextraordinaire touchant les sciences humaines ». Descartes ne rĂ©serve donc lâexercice du doute, la mĂ©thode du libre-examen quâĂ un petit nombre dâesprits supĂ©rieurs. Est-ce Ă dire quâil se compte au nombre de ceux-ci ? La rĂ©ponse est embarrassante. Nul doute que comme tous les grands gĂ©nies, Descartes devait avoir conscience de sa supĂ©rioritĂ©. Mais ce qui frappe dans le propos cartĂ©sien, câest toujours la modestie. Ainsi lit-on, quâil se serait plutĂŽt senti participer de la seconde catĂ©gorie dâesprit si les circonstances de sa vie ne lâavaient pas mis en situation dâĂȘtre insatisfait du savoir reçu, insatisfaction lâayant conduit Ă dĂ©finir une mĂ©thode dont il a expĂ©rimentĂ© par lui-mĂȘme la fĂ©conditĂ©. Sa contribution Ă lâĂ©difice du savoir ne vient donc pas dâune espĂšce de supĂ©rioritĂ© native, il insiste beaucoup sur le sentiment quâil a de la mĂ©diocritĂ© de son esprit mĂ©diocre= moyen ; elle dĂ©coule de la mĂ©thode quâil a eu la chance de mettre au point. Mais afin dâĂ©viter lâĂ©cueil qui est celui des esprits prĂ©somptueux, et qui font quâils demeurent toute leur vie Ă©garĂ©s, il sâefforce de retarder le plus possible le moment de la remise en cause radicale de toutes ses croyances pour se rapprocher du moment oĂč grĂące Ă sa mĂ©thode il sera capable de les remplacer par des connaissances vĂ©ritables. Je ne voulus point commencer Ă rejeter tout Ă fait aucune des opinions, qui sâĂ©taient pu glisser autrefois en ma crĂ©ance sans y avoir Ă©tĂ© introduites par la raison, que je nâeusse auparavant employĂ© assez de temps Ă faire le projet de lâouvrage que jâentreprenais, et Ă chercher la vraie mĂ©thode pour parvenir Ă la connaissance de toutes les choses dont mon esprit serait capable ». IdĂ©e-force Le principe de la rĂ©forme cartĂ©sienne est dans une suspicion Ă lâĂ©gard dâune confiance exclusive dans les dons de lâesprit. Cette confiance nâest pas fondĂ©e. La rĂ©fĂ©rence aux grandes Ăąmes a pour fonction de lâĂ©tablir. Lâexpression renvoie surtout au domaine moral. Mais les choses sont analogues dans lâordre thĂ©orique. Ceux qui peuvent aller le plus haut quâil sâagisse des grandes vertus en matiĂšre morale ou des grandes lumiĂšres en matiĂšre intellectuelle sont sans doute les mĂȘmes que ceux qui peuvent aller le plus bas. Les vices ou les vertus des Ăąmes moyennes sont Ă©galement moyens. Par analogie, la diffĂ©rence entre ceux qui font progresser la connaissance et ceux qui ne le font pas tient Ă ce que les uns procĂšdent mĂ©thodiquement alors que les autres non. Par prĂ©cipitation, ceux-ci sâĂ©loignent davantage de la vraie science quâils croient la possĂ©der. Ainsi en est-il de ces faux savants de lâĂąge scolastique. Ils ont beaucoup Ă©tudiĂ© Aristote, les PĂšres de lâEglise, mais en ce qui concerne la science de la nature, ils en sont dâautant plus Ă©loignĂ©s quâils ont reçu sans examen tout ce quâon leur a appris. B Le bilan de son Ă©ducation. 1 Dâabord Descartes souligne combien il y avait en lui une soif de connaĂźtre, une curiositĂ© naturelle quâil avait hĂąte de satisfaire car jâavais toujours un extrĂȘme dĂ©sir dâapprendre Ă distinguer le vrai dâavec le faux pour voir clair en mes actions et marcher avec assurance en cette vie ». Il pointe lâenjeu pratique de la connaissance, son utilitĂ© pour les besoins de lâaction. Il sâagit de conduire sa vie avec sagesse afin dâavoir une vie bonne et heureuse. La clartĂ© opposable Ă obscuritĂ© et la distinction opposable Ă confusion des idĂ©es ne sont pas visĂ©es dans une perspective simplement libĂ©rale de la connaissance, mĂȘme si cette conception grecque est aussi partagĂ©e par Descartes. La recherche de la vĂ©ritĂ© est bien, pour lui aussi une fin en soi. Mais il y a une autre tendance chez Descartes qui est particuliĂšrement affirmĂ©e ici. Sâil faut voir clair, câest dâabord quâil faut dĂ©ployer sa vie dans toute lâexcellence dont on est capable et cela passe par lâintelligence du vrai. Le bon usage du libre-arbitre suppose un jugement Ă©clairĂ© en toutes choses, Cf. Cours sur le jugement dans le chapitre la raison et le rĂ©el les vertus pratiques supposent la vertu intellectuelle. 2 Ensuite il dit sa profonde dĂ©ception Ă lâendroit de lâenseignement quâil a reçu alors quâil reconnaĂźt avoir eu la chance dâĂ©tudier dans le plus grand collĂšge dâEurope, câest-Ă -dire au collĂšge de La FlĂšche. Il prĂ©cise quâil ne se contentait pas dâĂ©tudier les matiĂšres enseignĂ©es, il Ă©tait curieux de toutes les productions intellectuelles de son Ă©poque, mĂȘme de ce quâon appelle aujourdâhui les sciences occultesastrologie, chiromancie, magie, graphologie etc. et quâil appelle curieuses ». Mais, sitĂŽt que jâeus achevĂ© tout ce cours dâĂ©tudes, au bout duquel on a coutume dâĂȘtre reçu au rang des doctes, je changeai entiĂšrement dâopinion. Car je me trouvais embarrassĂ© de tant de doutes et dâerreurs, quâil me semblait nâavoir fait autre profit, en tĂąchant de mâinstruire, sinon que jâavais dĂ©couvert de plus en plus mon ignorance ». Il va donc passer en revue les disciplines quâil a Ă©tudiĂ©es, expliquant pourquoi elles nâont pas eu lâheur de le satisfaire -Le latin et le grec sont une bonne chose mais enfin leur seul intĂ©rĂȘt est de pouvoir lire les auteurs anciens dans le texte. -Les fables Ă©veillent lâimagination enfantine mais la fantaisie est une chose, le rĂ©el en est une autre et il peut ĂȘtre pernicieux de cultiver lâimaginaire si cela doit brouiller la frontiĂšre entre le rĂȘve et la rĂ©alitĂ©. Les rĂ©cits historiques sont Ă©difiants en ce quâils Ă©lĂšvent lâesprit par lâexemple des exploits des grands hommes mais Ă trop sâintĂ©resser Ă lâĂ©tude du passĂ© on risque dâĂȘtre ignorant de ce qui se passe dans le prĂ©sent. Or câest au prĂ©sent quâil faut vivre. La lecture des grands auteurs permet de converser avec des grands esprits et de se sentir membre de ce que Bayle appellera plus tard la RĂ©publique des Lettres ». LâĂ©tude de lâart oratoire essentiellement les discours de CicĂ©ron, de la poĂ©sie rend capable dâune certaine Ă©loquence mais lâexcellence dans ce domaine relĂšve plus dâune certaine aisance naturelle que de lâĂ©tude de rĂšgles Cf. Pascal la vraie Ă©loquence se moque de lâĂ©loquence. Et pour ce qui est de la vĂ©ritĂ©, il sâagit moins de persuader des esprits ignorants comme on le peut en maĂźtrisant lâart oratoire que de la concevoir clairement et distinctement. Or sur ce point la rhĂ©torique nâest dâaucun secours. -Les mathĂ©matiques font lâobjet de deux jugements trĂšs diffĂ©rents. Telles quâon les lui a enseignĂ©es, elles ne semblent guĂšre avoir dâautre intĂ©rĂȘt que dâĂȘtre utiles Ă la rĂ©solution de problĂšmes pratiques aux arts mĂ©caniques. Et cela ne cesse de lâĂ©tonner car sâil y a une discipline qui incarne une perfection thĂ©orique, câest bien cette science. Descartes en fait lâĂ©loge en tant que discipline thĂ©oriquement rigoureuse Je me plaisais surtout aux mathĂ©matiques, Ă cause de la certitude et de lâĂ©vidence de leurs raisons ; mais je ne remarquais point encore leur vrai usage, et, pensant quâelles ne servaient quâaux arts mĂ©caniques, je mâĂ©tonnais de ce que, leurs fondements Ă©tant si fermes et si solides, on nâavait rien bĂąti dessus de plus relevĂ© ». Il signifie donc que manifestement la scolastique nâa pas su voir la puissance et la fĂ©conditĂ© des mathĂ©matiques. Tout le projet cartĂ©sien consistera Ă expliciter la mĂ©thode des mathĂ©maticiens et Ă en faire le modĂšle de toute science. Car la rĂ©ussite de la raison dans une discipline est le garant de sa rĂ©ussite dans toutes les autres. Or quelle est la rĂ©ussite des mathĂ©matiques ? Câest de procĂ©der selon un ordre prĂ©cis intuition des Ă©vidences premiĂšres et dĂ©duction Ă partir de ces Ă©vidences. DâoĂč la rigueur de leurs raisonnements et la certitude de leurs conclusions. La rĂ©volution cartĂ©sienne consiste Ă envisager sous le nom de science une mathĂ©matique universelle. -Les ouvrages de morale peuvent exhorter Ă la vertu mais les grands systĂšmes philosophiques tels que celui du stoĂŻcisme sont jugĂ©s sĂ©vĂšrement. Ils Ă©lĂšvent fort haut les vertusâŠmais ils nâenseignent pas Ă les connaĂźtre, et souvent ce quâils appellent dâun si beau nom, nâest quâune insensibilitĂ© condamnation de lâapathie stoĂŻcienne, ou un orgueil condamnation de la thĂšse stoĂŻcienne Ă©levant le sage Ă la hauteur dâun dieu, ou un dĂ©sespoir condamnation de la justification stoĂŻcienne du suicide, ou un parricide allusion Ă lâanecdote de Brutus condamnant ses propres enfants Ă mort et prĂ©sidant Ă leur exĂ©cution. -La thĂ©ologie a certes un intĂ©rĂȘt religieux mais comme les vĂ©ritĂ©s dont elle traite dĂ©passent la lumiĂšre naturelle puisquâelles sont rĂ©vĂ©lĂ©es, la raison est impuissante Ă en juger. -La philosophie scolastique son contenu consistait essentiellement dans la doctrine dâAristote interprĂ©tĂ©e par Suarez fait lâobjet dâun jugement dâune extrĂȘme sĂ©vĂ©ritĂ© Elle donne le moyen de parler vraisemblablement de toutes choses, et se faire admirer des moins savants ». Descartes lâaccuse donc dâĂȘtre un bavardage stĂ©rile Ă lâusage des ignorants. Il est Ă la recherche dâune science absolument certaine or ce qui est certain ne se discute pas. LĂ oĂč il y a dĂ©bat, dialectique on nâest pas sur le terrain de la science. En termes aristotĂ©liciens Cf. Cours sur la dĂ©monstration, il ne reconnaĂźt une valeur quâau syllogisme scientifique câest-Ă -dire Ă la dĂ©monstration. Le syllogisme dialectique nâaboutit quâĂ du vraisemblable ou du probable. Le probable nâĂ©tant pas le certain je rĂ©putais presque pour faux tout ce qui nâĂ©tait que vraisemblable ». -La jurisprudence = le droit la mĂ©decine et les autres sciences font aussi lâobjet dâun jugement accablant. Elles nâont pas de valeur thĂ©orique, elles ne sont que des moyens dâobtenir des postes lucratifs et honorifiques. Or la fortune de Descartes est suffisante pour quâil nâait pas besoin de vivre dâun mĂ©tier lucratif et bien quâil ne la mĂ©prise pas en cynique, la gloire ne lâattire guĂšre. Conclusion Câest pourquoi, sitĂŽt que lâĂąge me permis de sortir de la sujĂ©tion de mes prĂ©cepteurs, je quittai entiĂšrement lâĂ©tude des lettres. Et me rĂ©solvant de ne chercher plus dâautre science que celle qui se pourrait trouver en moi-mĂȘme, ou bien dans le grand livre du monde ; jâemployai le reste de ma jeunesse Ă voyager, Ă voir des cours et des armĂ©esâŠet partout Ă faire de telles rĂ©flexions sur les choses qui se prĂ©sentaient, que jâen puisse tirer quelque profit ». Descartes affirme ici le principe dâune rupture radicale avec la tradition scolastique. Il nây a que deux sources lĂ©gitimes de la connaissance. Dâabord la raison or lâexercice de cette facultĂ© ne dĂ©pend que de son effort personnel. Ensuite lâexpĂ©rience. Câest ce Ă quoi renvoie lâexpression le grand livre du monde ». Il sâagit du rĂ©el tel quâil est possible de lâobserver. Dans la sixiĂšme partie, Descartes prĂ©cise que dĂšs quâon avance dans la construction dâune science, câest-Ă -dire dĂšs quâon nâen est plus Ă lâĂ©tablissement des premiers principes et des consĂ©quences nĂ©cessaires de ceux-ci intuition et dĂ©duction le recours Ă lâexpĂ©rience est incontournable. MĂȘme je remarquais, touchant les expĂ©riences, quâelles sont dâautant plus nĂ©cessaires quâon est plus avancĂ© en connaissance. Car, pour le commencement, il vaut mieux ne se servir que de celles qui se prĂ©sentent dâelles-mĂȘmes Ă nos sens, et que nous ne saurions ignorer, pourvu que nous y fassions tant soit peu de rĂ©flexion, que dâen chercher de plus rares et Ă©tudiĂ©es ». Au fond la mĂ©thode est toujours la mĂȘme. Aller du plus simple au complexe, du clair Ă lâobscur, du facile au difficile afin dâĂ©viter de se tromper. Commencer donc par les faits les plus aisĂ©s Ă dĂ©couvrir avant dâen chercher de plus complexes et de plus difficiles Ă rendre intelligibles. Cette premiĂšre partie dont le titre est ConsidĂ©rations touchant les sciences » sâachĂšve sur un jugement contrastĂ© Ă lâendroit de lâexpĂ©rience. Descartes entend par lĂ la connaissance acquise par la pratique de la vie et par lâobservation des choses. Il remarque dâabord quâil y a sans doute beaucoup plus Ă apprendre des savoirs pratiques que des savoirs purement spĂ©culatifs. Car les hommes sont infiniment plus enclins Ă rectifier leurs erreurs lorsquâils en subissent les dommages que lorsquâils construisent abstraitement des systĂšmes infalsifiables par lâexpĂ©rience. ManiĂšre pour lui de dĂ©noncer les subtilitĂ©s thĂ©oriques de la scolastique qui ; dit-il ironiquement ; semblent nâavoir dâautres sanctions que de flatter la vanitĂ© de ceux qui sâĂ©loignent le plus du bon sens. Il note pour terminer que lâobservation de la multiplicitĂ©, de la diversitĂ© et des contradictions des opinions et des mĆurs humaines lui a permis de se libĂ©rer de certains prĂ©jugĂ©s, par exemple comme il le dit plus haut de la tendance ethnocentrique. Il est bon de savoir quelque chose des mĆurs de divers peuples, afin de juger des nĂŽtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule et contre raison, ainsi quâont coutume de faire ceux qui nâont rien vu ». Mais cette expĂ©rience a surtout pour bĂ©nĂ©fice de le libĂ©rer du prestige de cette mĂȘme expĂ©rience. La contingence, la particularitĂ©, la diversitĂ© de celle-ci le dĂ©tournent de ne jamais pouvoir fonder sur elle, quelque chose de certain. Descartes conclut donc cette partie sur une profession de foi rationaliste. Le fondement de la connaissance ne peut pas ĂȘtre comme lâaffirment les empiristes lâexpĂ©rience car celle-ci ne peut rien fonder de certain. Il faut donc se tourner du cĂŽtĂ© de la raison pour trouver quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. AprĂšs que jâeus employĂ© quelques annĂ©es Ă Ă©tudier ainsi dans le livre du monde et Ă tĂącher dâacquĂ©rir quelque expĂ©rience, je pris un jour la rĂ©solution dâĂ©tudier aussi en moi-mĂȘme, et dâemployer toutes les forces de mon esprit Ă choisir les chemins que je devais suivre. Ce qui me rĂ©ussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais Ă©loignĂ©, ni de mon pays, ni de mes livres ». II Analyse de la deuxiĂšme partie. A IdĂ©es gĂ©nĂ©rales. 1 Eloge des ouvrages tĂ©moignant de lâunitĂ© dâun plan de conception. 2 Analogie entre les plans architectural, religieux, politique et thĂ©orique. Cette analogie vise surtout Ă Ă©tablir, dâune part que le projet de tout reconstruire sur de nouveaux fondements nâa pas de pertinence sur le plan de lâurbanisme, du religieux et du politique. Voyez quâen matiĂšre politique, lâhorreur totalitaire procĂ©dera dâun tel projet et dâautre part que le doute universel nâest pas Ă mettre entre toutes les mains. 3 DiffĂ©rences entre les sortes dâesprit les esprits prĂ©somptueux et les esprits modestes. Voir analyse page 3 de ce cours 4 Introduction de la mĂ©thode pour bien conduire sa raison Ă partir de diverses considĂ©rations sur les sciences abstraites ou formelles la logique et les mathĂ©matiques gĂ©omĂ©trie et algĂšbre. Lâessentiel du propos consiste Ă dire que ces sciences ont de nombreuses qualitĂ©s thĂ©oriques mais celles-ci sont tellement mĂȘlĂ©es Ă des dĂ©veloppements confus et inutiles que ce fut cause que je pensai quâil fallait chercher quelque autre mĂ©thode, qui, comprenant les avantages de ces trois fĂ»t exempte de leurs dĂ©fauts ». B Les rĂšgles de la mĂ©thode. Du grec methodos, le mot mĂ©thode indique lâidĂ©e dâun chemin odos vers meta. Pourquoi la nĂ©cessitĂ© de suivre un chemin balisĂ© ? Parce que Descartes, lâa soulignĂ© Ce nâest pas assez dâavoir lâesprit bon, mais le principal est de lâappliquer bien ». Or sâil y a une science qui satisfait Ă cette exigence, câest la mathĂ©matique. Je me plaisais surtout aux mathĂ©matiques, Ă cause de la certitude et de lâĂ©vidence de leurs raisons ; confesse Descartes, mais je ne remarquais point encore leur vrai usage, et pensant quâelles ne servaient quâaux arts mĂ©caniques, je mâĂ©tonnais de ce que, leurs fondements Ă©tant si fermes et si solides, on nâavait rien bĂąti dessus de plus relevĂ© ». Il signifie par ce propos que la scolastique nâa pas su voir la puissance et la fĂ©conditĂ© des mathĂ©matiques. Son projet va donc consister Ă expliciter la mĂ©thode des mathĂ©maticiens et Ă en faire le modĂšle de toute science. Car la rĂ©ussite de la raison dans une discipline est la garantie de sa rĂ©ussite dans toutes les autres et la supĂ©rioritĂ© des mathĂ©matiques tient au fait quâelles procĂšdent selon un ordre prĂ©cis intuitions des Ă©vidences premiĂšres et dĂ©duction Ă partir de ces Ă©vidences. DâoĂč la rigueur de leurs raisonnements et la certitude de leurs conclusions. La rĂ©volution cartĂ©sienne consiste Ă envisager sous le nom de sciences une mathĂ©matique universelle. RĂ©flĂ©chissant sur cette rigueur, Descartes estime quâon peut la formaliser en quatre rĂšgles seulement.. Il prĂ©cise lâintĂ©rĂȘt dâun petit nombre de principes. Ils sont faciles Ă connaĂźtre et consĂ©quemment Ă observer, ce dont seraient bien inspirĂ©s de se souvenir les lĂ©gislateurs sur le plan politique, car les Etats bien gouvernĂ©s ne sont pas ceux qui comme le nĂŽtre, croulent sous une inflation lĂ©gislative. Il est difficile de connaĂźtre des lois trop nombreuses et cette plĂ©thore fait toujours le jeu des dĂ©linquances diverses et variĂ©es. 1 La rĂšgle de lâĂ©vidence. La premiĂšre est de ne rien recevoir sans examen et de nâadmettre comme vrai que ce qui rĂ©siste au doute. Rien nâest moins naturel Ă lâesprit que ce souci car nous avons tous Ă©tĂ© enfants avant que dâĂȘtre hommes, et il nous a fallu longtemps ĂȘtre gouvernĂ©s par nos appĂ©tits et nos prĂ©cepteurs ». Aussi avons-nous reçu quantitĂ© de fausses opinions pour vĂ©ritables, et sans prendre la peine dâinterroger la valeur de vĂ©ritĂ© de ces opinions, nous fondons sur elles quantitĂ© de raisonnements ou de jugements qui ne peuvent quâĂȘtre erronĂ©s. VoilĂ pourquoi il convient de se dĂ©faire de toutes ces opinions et dâĂ©viter les deux pĂ©rils qui menacent lâesprit dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. Dâune part la prĂ©vention, dâautre part la prĂ©cipitation. Etre prĂ©venu consiste Ă avoir des prĂ©jugĂ©s, Ă opiner au lieu de se donner la peine de discriminer le vrai du faux. Platon a pointĂ©, dans lâallĂ©gorie de la caverne la souverainetĂ© des opinions et la difficultĂ© du chemin permettant de sâaffranchir de leur prestige. Descartes dĂ©cline ici la mĂȘme leçon. Tant quâon admet sans examen des Ă©noncĂ©s et quâon fonde sur eux des affirmations, celles-ci nâont aucune valeur thĂ©orique. Il faut se tenir en garde contre lâapparence de vĂ©ritĂ© du prĂ©jugĂ© et nâaccepter comme principe du raisonnement que ce dont il est impossible de douter. Ce qui suppose de prendre le temps dâexaminer et donc dâĂ©viter la prĂ©cipitation. Celle-ci consiste Ă aller trop vite, Ă ĂȘtre trop peu scrupuleux sur les conditions de la validitĂ© rationnelle. Car seul peut ĂȘtre reconnu comme vrai ce qui se prĂ©senterait si clairement et si distinctement Ă mon esprit que je nâeusse aucune occasion de le mettre en doute ». Le philosophe donne ici les critĂšres de lâidĂ©e vraie dont le modĂšle lui a Ă©tĂ© fourni par le cogito. Câest lâidĂ©e claire et distincte, lâidĂ©e dont lâesprit ne peut pas plus douter quâil ne peut douter de lui-mĂȘme. Sa vĂ©ritĂ© saute aux yeux, autrement dit elle est Ă©vidente. LâĂ©vidence qui, seule peut fonder la certitude, est la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque dâune idĂ©e sâimposant Ă lâesprit comme vraie de telle sorte quâil ne peut lui refuser son adhĂ©sion. Ce qui lui confĂšre cette force est sa clartĂ© et sa distinction. La clartĂ© est le contraire de lâobscuritĂ©. LâidĂ©e claire est lâidĂ©e directement prĂ©sente Ă une pensĂ©e attentive. Elle est, commente Gilson, lâimpression que produit la perception directe de lâidĂ©e elle-mĂȘme lorsquâelle est immĂ©diatement prĂ©sente Ă lâentendement [âŠ]. Une idĂ©e est obscure lorsquâelle se rĂ©duit au souvenir que nous avons dâen avoir jadis perçu le contenu ; plus obscur encore, si ce souvenir nâest en rĂ©alitĂ© quâun faux souvenir ». La distinction est le contraire de la confusion. Câest lâidĂ©e suffisamment prĂ©cise pour nâĂȘtre confondue avec aucune autre. Une idĂ©e est confuse dans la mesure oĂč la perception de son contenu se mĂ©lange Ă dâautres idĂ©es obscurĂ©ment perçues. Une idĂ©e ne peut donc ĂȘtre distincte sans ĂȘtre claire ; une idĂ©e qui ne contient rien que de clair est par lĂ mĂȘme distincte ; mais une idĂ©e claire peut se mĂ©langer dâĂ©lĂ©ments qui ne le sont pas, comme lorsque nous composons lâidĂ©e dâunion de lâĂąme et du corps avec les idĂ©es claires dâĂąme et de corps ». Gilson. LâidĂ©e claire et distincte ou idĂ©e Ă©vidente est saisie dans un acte dâintuition rationnelle. Elle seule permet de sortir du doute et de dĂ©ployer Ă partir de son Ă©vidence les longues chaĂźnes de raison du discours. 2 La rĂšgle de lâanalyse. Lorsquâon a un problĂšme Ă rĂ©soudre, il convient de rĂ©duire la difficultĂ© en dĂ©composant mentalement un tout en ses Ă©lĂ©ments constituants sâil sâagit dâune chose matĂ©rielle ou une idĂ©e complexe en idĂ©es plus simples. Il y a lĂ une dĂ©marche fondamentale de la pensĂ©e qui ne peut faire la lumiĂšre sur quoi que ce soir quâen divisant, en dĂ©composant pour parvenir aux idĂ©es ou aux Ă©lĂ©ments simples. 3 La rĂšgle de la synthĂšse. Pour construire un savoir selon un ordre rigoureux, il faut donc partir des Ă©lĂ©ments simples quâon a dĂ©couverts par analyse et qui, en dernier ressort sont saisis intuitivement pour dĂ©duire de ce simple le complexe. Comme lâĂ©crit Gilson Une idĂ©e est dite plus connue, ou plus aisĂ©e Ă connaĂźtre quâune autre, lorsquâelle lui est antĂ©rieure dans lâordre de la dĂ©duction. A ce titre, elle est aussi plus Ă©vidente, puisquâon peut la connaĂźtre sans la suivante, mais non pas la suivante sans elle, et elle est par lĂ mĂȘme plus certaine, puisque Ă©tant antĂ©rieure selon lâordre de la dĂ©duction, elle se rattache au premier principe et participe Ă son Ă©vidence de maniĂšre plus immĂ©diate ». Pour les problĂšmes scientifiques, lâordre entre les idĂ©es est imposĂ© par la nature mĂȘme, puisque lâesprit peut le dĂ©couvrir mais ce nâest pas lui qui le met dans les choses. Il y a lĂ clairement lâexpression dâune option rĂ©aliste en matiĂšre de thĂ©orie de la connaissance. Mais il y a des problĂšmes qui portent sur des objets qui ne sont pas naturels mais artificiels. Par exemple le dĂ©cryptage dâune Ă©criture. Dans ce cas les Ă©lĂ©ments ne se prĂ©cĂšdent point naturellement, dit le texte. Il convient donc que lâesprit invente lâordre Ă suivre pour trouver les solutions plutĂŽt que de procĂ©der au hasard. 4 La rĂšgle du dĂ©nombrement. Il sâagit de sâassurer que dans le raisonnement on nâa rien oubliĂ©. Cf. Gilson LâĂ©vidence nous garantit la vĂ©ritĂ© de chacun des jugements que nous portons. Premier prĂ©cepte ; mais elle ne peut nous garantir la vĂ©ritĂ© de ces longues chaĂźnes dĂ©ductives, telles que sont dâordinaire les dĂ©monstrations. Le dĂ©nombrement ou Ă©numĂ©ration consiste Ă parcourir la suite de ces jugements par un mouvement continu de la pensĂ©e qui, sâil devient assez rapide, Ă©quivaut pratiquement Ă une intuition. Les dĂ©nombrements ne sont valables que sâils respectent lâordre requis par le troisiĂšme prĂ©cepte, et sâils sont suffisants câest-Ă -dire conçus de maniĂšre Ă ne laisser Ă©chapper aucun Ă©lĂ©ment de la dĂ©duction ». III Analyse de la troisiĂšme partie. Comme tout grand philosophe, Descartes a toujours joint le souci pratique au souci thĂ©orique. TrĂšs tĂŽt, il a la profonde conviction quâils se rejoignent dans la recherche des principes et quâĂ lâĂ©gal dâune science rationnellement construite, on doit pouvoir Ă©laborer une morale rationnelle. Un rĂȘve fait dans la nuit du 10 au 11 novembre 1619 est Ă cet Ă©gard, Ă©loquent. Le jeune homme voit, symbolisĂ©s par un dictionnaire et un recueil de poĂšmes latins toutes les sciences ramassĂ©es ensemble » et la philosophie et la sagesse jointes ensemble ». Le dictionnaire reprĂ©sente le savoir, le recueil de poĂšmes la morale. Bien plus tard, en 1647, dans la lettre prĂ©face de lâĂ©dition française des Principes de la philosophie il rĂ©affirmera lâidĂ©e que la philosophie est une et quâelle inclut la science et la sagesse. Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la mĂ©taphysique, le tronc la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se rĂ©duisent Ă trois principales, Ă savoir la mĂ©decine, la mĂ©canique et la morale ; jâentends la plus haute et la plus parfaite morale, qui prĂ©supposant une entiĂšre connaissance des autres sciences, est le dernier degrĂ© de la sagesse ». En 1637, cependant, Ă lâĂ©poque du Discours de la mĂ©thode, la science nâest pas Ă©laborĂ©e. Descartes est thĂ©oriquement, en situation de doute. Il a dĂ©construit les savoirs antĂ©rieurs en pointant leur caractĂšre douteux, il nâa pas encore reconstruit lâĂ©difice des connaissances sur les principes quâil sâest donnĂ©s et plus fondamentalement, la science Ćuvre collective, ne peut sâĂ©laborer que trĂšs lentement, Ă une Ă©chelle de temps sans commune mesure avec le temps individuel. Or il remarque que, sâil est possible de suspendre son jugement sur le plan spĂ©culatif, il nâen est pas de mĂȘme sur le plan pratique. Vivre câest agir et lâaction sâaccommode mal des hĂ©sitations, de lâirrĂ©solution. Le prix Ă payer pour des erreurs de jugement en matiĂšre de conduite est, par ailleurs trĂšs Ă©levĂ© contrariĂ©tĂ©s, soucis, troubles de lâĂąme, ennuis de tous ordres. Tout cela nâest pas compatible avec la tĂąche que le philosophe sâest assignĂ©. Il veut vaquer commodĂ©ment Ă la recherche de la vĂ©ritĂ©. Aussi afin que je ne demeurasse point irrĂ©solu en mes actions pendant que la raison mâobligerait de lâĂȘtre en mes jugements et que je ne laissasse pas de vivre dĂšs lors le plus heureusement que je pourrais, je me formai une morale par provision qui ne consistait quâen trois ou quatre maximes dont je veux bien vous faire part » Discours III Partie. La morale par provision » ou morale provisoire est donc un ensemble de principes que Descartes dĂ©finit pour conduire sa vie avec assurance et tranquillitĂ©. Dans la prĂ©face des Principes de la philosophie, il dit une morale imparfaite quâon peut suivre par provision =en attendant pendant quâon nâen sait point encore de meilleure ». Lâenjeu de la morale provisoire est donc de vivre le plus heureusement possible et de vaquer en paix Ă la recherche de la vĂ©ritĂ©. 1° PremiĂšre maxime La premiĂšre Ă©tait dâobĂ©ir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu mâa fait la grĂące dâĂȘtre instruit dĂšs mon enfance, et me gouvernant, en toute autre chose, suivant les opinions les plus modĂ©rĂ©es, et les plus Ă©loignĂ©es de lâexcĂšs, qui fussent communĂ©ment reçues en pratique par les mieux sensĂ©s de ceux avec lesquels jâaurais Ă vivre ». On a lâimpression que Descartes prĂ©conise ici un conformisme Ă©tonnant pour un homme faisant de la raison, la seule autoritĂ© en matiĂšre de jugement. Sans doute, dans lâĂ©tat actuel des choses, la raison nâa-t-elle pas la lumiĂšre pour ĂȘtre en mesure dâĂȘtre la seule instance lĂ©gislatrice, mais plus fondamentalement il faut comprendre que dans le domaine politique et religieux, la raison ne peut pas et ne pourra jamais ĂȘtre la seule mesure des choses. Pourquoi ? Pour la religion, câest facile Ă saisir. Celle-ci repose, dans le cas du christianisme, la religion de Descartes sur la RĂ©vĂ©lation. Câest dire que la vĂ©ritĂ© religieuse ne relĂšve pas de la lumiĂšre naturelle la raison mais dâune lumiĂšre surnaturelle la foi. Pour les lois civiles et les coutumes il convient de se souvenir que ce sont les hasards de notre naissance qui nous ont fait membre dâun groupe et quâune collectivitĂ© nâest pas un monde de purs esprits. Elle a Ă©tĂ© façonnĂ©e par les contingences historiques et ce que lâhistoire a irrationnellement produit a une inertie relativement rĂ©tive aux exigences de la raison. Lâoubli de cette vĂ©ritĂ© par les rĂ©formateurs ou les rĂ©volutionnaires est souvent la cause de leurs Ă©checs. Ces grands corps sont trop malaisĂ©s Ă relever, Ă©tant abattus, ou mĂȘme Ă retenir, Ă©tant Ă©branlĂ©s, et leurs chutes ne peuvent ĂȘtre que trĂšs rudes. Puis, leurs imperfections, sâils en ont, comme la seule diversitĂ© qui est entre eux suffit pour assurer que plusieurs en ont, lâusage les a sans doute fort adoucies ; et mĂȘme quâil en a Ă©vitĂ© ou corrigĂ© insensiblement quantitĂ©, auxquelles on ne saurait si bien pourvoir par prudence. Et enfin, elles sont quasi toujours plus supportables que ne serait leur changement en mĂȘme façon que les grands chemins qui tournoient entre des montagnes, deviennent peu Ă peu si unis et si commodes, Ă force dâĂȘtre frĂ©quentĂ©s, quâil est beaucoup meilleur de les suivre, que dâentreprendre dâaller plus droit, en grimpant au-dessus de rochers, et descendant jusques au bas des prĂ©cipices ».Discours de la mĂ©thodeII partie. Il y a dans ces remarques, une assez bonne indication de la prudence de Descartes Ă lâĂ©gard de la politique. Les conventions sociales, les mentalitĂ©s, ne se rĂ©forment pas aussi facilement que ses propres opinions, aussi, puisquâil faut vivre en paix avec les autres pour ne pas compromettre sa tranquillitĂ©, convient-il dans sa conduite extĂ©rieure, de se conformer aux lois et aux usages. Cela nâengage pas le jugement câest-Ă -dire le for intĂ©rieur et pour toutes les actions qui ne sont pas prescrites par la loi et la coutume, il est sage de les rĂ©gler sur celles des hommes les plus sensĂ©s avec lesquels jâaurais Ă vivre ». Descartes Ă©nonce ici un principe de modĂ©ration ayant deux justifications Ă dĂ©faut de connaĂźtre la vĂ©ritĂ©, on a moins de chance de se tromper en suivant les opinions Ă©loignĂ©es des extrĂȘmes car tout excĂšs a coutume dâĂȘtre mauvais » et si on se trompe, on se dĂ©tourne moins du vrai chemin » en Ă©tant modĂ©rĂ© quâen Ă©tant extrĂ©miste. 2° DeuxiĂšme maxime Ma seconde maxime Ă©tait dâĂȘtre le plus ferme et le plus rĂ©solu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je mây serais une fois dĂ©terminĂ©, que si elles eussent Ă©tĂ© trĂšs assurĂ©es ». AprĂšs la modĂ©ration, Descartes prescrit la rĂ©solution. Certes les nĂ©cessitĂ©s de lâaction fondent lâobligation de prendre parti, alors que lâentendement ne sait pas avec certitude quel est le choix le meilleur, mais mĂȘme si lâoption choisie reste douteuse, lâimportant est de se tenir fermement Ă sa dĂ©cision. Il ne sâagit pas pour le philosophe de cautionner une attitude obstinĂ©e et opiniĂątre qui persĂ©vĂ©rerait dans lâerreur stupidement, mais de comprendre que la rĂ©solution nous empĂȘche de tourner en rond et est en elle-mĂȘme une solution aux incertitudes de lâaction. Comme souvent Descartes recourt Ă une image pour faire entendre sa pensĂ©e. Lâimage de la forĂȘt est la mĂ©taphore de lâobscuritĂ© et de la complexitĂ© du monde dans lequel sâinsĂšre notre action. Quel chemin devons-nous choisir dans toutes les occurrences de la vie ? Nous ressemblons tous au voyageur Ă©garĂ© dans une forĂȘt. La raison ne sait pas quelle est toujours la meilleure voie Ă suivre lâhomme nâa pas une science infinie, pour connaĂźtre parfaitement tous les biens dont il arrive quâon doit faire choix dans les diverses rencontres de la vie » Lettre Ă Elisabeth. 6 octobre 1645 mais elle peut dire avec certitude quâun voyageur Ă©garĂ© dans une forĂȘt, changeant sans cesse de direction pour se tirer dâaffaire ne trouvera jamais une issue sauf hasard heureux. Tandis que celui, qui comme le prĂ©cĂ©dent ignore oĂč est le bon chemin mais se tient Ă celui quâil a dĂ©cidĂ© dâemprunter a bien des chances de finir par sortir de la forĂȘt, quand bien mĂȘme le chemin choisi serait le plus long. Descartes prĂ©cise que cette rĂšgle a lâavantage de le dĂ©livrer de tous les repentirs et remords qui ont coutume dâagiter les consciences de ces esprits faibles et chancelants, qui se laissent aller inconstamment Ă pratiquer, comme bonnes, les choses quâils jugent aprĂšs ĂȘtre trĂšs mauvaises ». 3° TroisiĂšme maxime Ma troisiĂšme maxime Ă©tait de tĂącher toujours Ă me vaincre que la fortune, et Ă changer mes dĂ©sirs que lâordre du monde ; et gĂ©nĂ©ralement de mâaccoutumer Ă croire quâil nây a rien qui soit entiĂšrement en notre pouvoir, que nos pensĂ©es, en sorte quâaprĂšs que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extĂ©rieures, tout ce qui manque de nous rĂ©ussir est, au regard de nous, absolument impossible ». Maxime d'inspiration stoĂŻcienne. Cf. dissertation vaut-il mieux changer ses dĂ©sirs que l'ordre du monde ? Son enjeu est de se rendre content ». Le cartĂ©sianisme est comme les morales antiques un eudĂ©monisme. Le souverain bien de l'existence humaine est le bonheur, mais il ne faut pas attendre qu'il nous Ă©choit comme un don du ciel Cf. Ă©tymologie du mot, il faut travailler Ă en promouvoir les conditions. C'est d'autant plus nĂ©cessaire qu'il n'y a pas accord entre le dĂ©sir et le rĂ©el, entre les aspirations humaines et l'ordre des choses. Les hommes dĂ©sirent vivre en paix mais ils ont parfois Ă subir les horreurs de la guerre, ils dĂ©sirent ĂȘtre aimĂ©s mais ils sont confrontĂ©s Ă l'Ă©preuve du dĂ©samour, ou de la solitude, ils souhaitent jouir d'une bonne santĂ© mais il leur arrive de tomber malade. D'oĂč l'expĂ©rience la plus communĂ©ment partagĂ©e du malheur et du dĂ©sespoir. Or la souffrance, le dĂ©sespoir sont des maux qu'il faut absolument se donner les moyens de surmonter. Tels sont les prĂ©supposĂ©s de cette maxime. La question est de savoir comment. Descartes prĂ©conise la solution stoĂŻcienne. Il s'agit d'accorder le dĂ©sir et le rĂ©el soit, si cela est possible, par la transformation du rĂ©el, soit, si cela n'est pas possible, par la transformation du dĂ©sir. Il convient de ne pas tracer a priori la frontiĂšre entre ce qui dĂ©pend de soi et ce qui n'en dĂ©pend pas. L'impuissance humaine ne s'apprĂ©cie, dans de nombreuses situations, qu'aprĂšs avoir essayĂ© d'intervenir sur l'extĂ©rioritĂ©. Nous avons un pouvoir partiel sur elle si bien qu'on ne saura ce qui nous est absolument impossible » qu' aprĂšs avoir fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extĂ©rieures ». Il ne s'agit ni de renoncer avant d'avoir essayĂ© ni de persĂ©vĂ©rer en prĂ©sence de la rĂ©sistance des choses c'est-Ă -dire de l'adversitĂ©. Une autre voie de salut est alors possible car sur la scĂšne intĂ©rieure je dispose d'un pouvoir absolu. Je suis maĂźtre de mes reprĂ©sentations il n'y a rien qui soit entiĂšrement en notre pouvoir que nos pensĂ©es » Ă©crit Descartes, et donc de mes dĂ©sirs en tant qu'ils impliquent la reprĂ©sentation. Si, faisant usage de mon entendement facultĂ© de comprendre je prends conscience que l'objet de mon dĂ©sir est absolument inaccessible pour moi par exemple, je n'ai pas les moyens intellectuels de rĂ©ussir polytechnique, je n'ai pas la capacitĂ© physique de devenir champion du monde dans tel sport, je n'ai pas le pouvoir de ressusciter les morts, je me mets en situation de transformer mon dĂ©sir en le dĂ©tournant de ce qui est impossible. Cet effort suppose le passage du plan du dĂ©sir Ă celui de la volontĂ©. On peut dĂ©sirer l'impossible car dans sa spontanĂ©itĂ© le dĂ©sir ignore la loi du rĂ©el, mais on ne peut pas le vouloir. Car notre volontĂ© ne se portant naturellement Ă dĂ©sirer que les choses que notre entendement lui reprĂ©sente en quelque façon comme possibles [...]» dit le texte. Par un effort de luciditĂ© je m'affranchis donc des dĂ©sirs me condamnant Ă l'Ă©chec et au malheur et je me dispose favorablement Ă l'Ă©gard de ce sur quoi je n'ai aucun pouvoir. Je conquiers ainsi la paix de l'Ăąme par un travail de moi sur moi me rendant invulnĂ©rable aux coups du sort. La mauvaise fortune ne peut rien sur celui qui se dispose ainsi Ă son Ă©gard mais il va de soi que cette attitude requiert des efforts D'abord un effort de juste apprĂ©ciation des choses. Pour aligner son vouloir sur son pouvoir, il faut ĂȘtre capable de se faire une idĂ©e adĂ©quate de ses possibilitĂ©s et de la rĂ©sistance des choses. Cela suppose de ne pas avoir l'esprit aveuglĂ© par ses passions. Ensuite une volontĂ© de rester maĂźtre de sa vie. Ce souci n'est pas la chose du monde la mieux partagĂ©e. Les hommes prĂ©fĂšrent d'ordinaire s'abandonner Ă la spontanĂ©itĂ© de leurs dĂ©sirs. D'oĂč le caractĂšre pathĂ©tique de la plupart des existences. Elles ne sont heureuses ou malheureuses que selon ce qui leur arrive est favorable ou dĂ©favorable. Le sage veut se gouverner et soustraire sa vie aux caprices de la fortune. Il veut ĂȘtre au principe de son bonheur et de sa libertĂ©. * Descartes substitue l'idĂ©e de la Providence divine Ă celle de la fortune ou hasard dans les Passions de l' 146 1649. Tout est conduit par la Providence divine, dont le dĂ©cret Ă©ternel est tellement infaillible et immuable, qu'exceptĂ© les choses que ce mĂȘme dĂ©cret a voulu dĂ©pendre de notre libre arbitre, nous devons penser qu'Ă notre Ă©gard il n'arrive rien qui ne soit nĂ©cessaire et comme fatal, en sorte que nous ne pouvons sans erreur dĂ©sirer qu'il arrive d'autre façon ». Conclusion Descartes avoue que les trois maximes prĂ©cĂ©dentes nâĂ©taient fondĂ©es que sur le dessein que jâavais de continuer Ă mâinstruire ». ManiĂšre de dire que le doute et la morale provisoire ne sont quâune Ă©tape. LĂ est la grande diffĂ©rence du doute cartĂ©sien et du doute sceptique. Les sceptiques ne sortent pas du doute et ne sont jamais rĂ©solus dans lâaction ils doutent pour douter dit Descartes alors que lâenjeu du doute cartĂ©sien est dâĂȘtre dĂ©passĂ© et il nâexclut pas la ferme rĂ©solution. Il nâest quâun moyen de parvenir Ă la connaissance vraie, fondement dâune action Ă©clairĂ©e. Car Descartes ne cesse de rappeler que le bon exercice de la volontĂ© ou du libre arbitre est tributaire des lumiĂšres de lâentendement. Notre volontĂ© ne se portant Ă suivre ni Ă fuir aucune chose, que selon que notre entendement la lui reprĂ©sente bonne ou mauvaise, il suffit de bien juger pour bien faire, et de juger le mieux quâon puisse, pour faire aussi tout son mieux, câest-Ă -dire pour acquĂ©rir toutes les vertus ». Il y a lĂ lâĂ©noncĂ© dâun intellectualisme moral. Rien nâest plus important que la luciditĂ© et la rectitude du jugement. Souvenons-nous de la dĂ©finition de la vertu de gĂ©nĂ©rositĂ©. Ne jamais manquer de volontĂ© pour entreprendre et exĂ©cuter toutes les choses quâil jugera ĂȘtre les meilleures ». Descartes fait sienne la conception de lâEcole dâaprĂšs laquelle tout pĂ©cheur est un ignorant » omnis peccans est ignorans. Le choix du mal procĂšde dâune erreur sur le bien. On pense bien sĂ»r Ă lâaffirmation socratique la vertu est science, la mĂ©chancetĂ© est ignorance ». On pense aussi Ă Pascal Travaillons Ă bien penser pour ĂȘtre juste ». IV Analyse de la quatriĂšme partie Cette partie contient un rĂ©sumĂ© trĂšs sommaire des MĂ©ditations mĂ©taphysiques. Descartes prĂ©vient dâemblĂ©e que lâobjet la mĂ©taphysique câest-Ă -dire la connaissance des premiĂšres causes et des premiers principes et la nature de la dĂ©marche une mĂ©ditation peuvent rebuter un certain nombre dâesprits. Tout ce quâil va dire est fort Ă©loignĂ© de ce que les hommes pensent communĂ©ment mais on nâest plus ici sur le plan pratique oĂč lâon peut se contenter de suivre les opinions communĂ©ment admises. Le souci est purement thĂ©orique et Descartes est Ă la recherche dâune vĂ©ritĂ© absolument certaine. Il lui faut donc rejeter comme faux tout ce en quoi il remarquera le moindre caractĂšre douteux. -Etapes du raisonnement conduisant Ă lâĂ©vidence du cogito 1 Remise en cause des certitudes sensibles. Justification ? Nous faisons lâexpĂ©rience que les sens nous trompent parfois. 2 Remise en cause des certitudes rationnelles. Justification ? LâexpĂ©rience montre que les hommes se trompent parfois lorsquâils raisonnent. On sait que les MĂ©ditations mĂ©taphysiques ajoutent lâargument du malin gĂ©nie ». Descartes ne donne pas dans le Discours une forme hyperbolique Ă son doute car cet ouvrage, Ă©crit en langue vulgaire sâadresse Ă tous les esprits et il est imprudent de mettre dans nâimporte quelles mains un instrument aussi dangereux que le doute universel. 3 Argument du rĂȘve. Comment distinguer le rĂȘve de la rĂ©alitĂ© puisquâil nous arrive de voir en rĂȘve ce que nous dĂ©couvrons nâĂȘtre pas la rĂ©alitĂ© lorsque nous nous rĂ©veillons ? Argument dâune grande profondeur, signifiant quâil nây a pas de critĂšres dĂ©cisifs de distinction tant que nous nous en tenons aux impressions sensibles. Certes la clartĂ© et la cohĂ©rence des images diurnes sont dâordinaire suffisantes pour distinguer le rĂȘve de la rĂ©alitĂ© mais il arrive que la frontiĂšre se brouille lorsque les images du rĂȘve sont trĂšs vives cauchemar par exemple et si nous rĂȘvions chaque nuit en continuitĂ© avec le rĂȘve de la nuit prĂ©cĂ©dente nous ne saurions plus oĂč est le rĂȘve, oĂč est la rĂ©alitĂ©. Ce qui nous sauve, câest lâincohĂ©rence, la discontinuitĂ© des images oniriques. Mais ce nâest pas lĂ un fondement suffisant dâune certitude absolue. 4 Pour toutes ces raisons, Descartes dĂ©cide de rĂ©voquer en doute aussi bien les certitudes sensibles que les certitudes rationnelles. Notez lâexpression Je me rĂ©solus de feindre que⊠». Le doute cartĂ©sien est un doute de mĂ©thode, non un doute Ă©prouvĂ© comme câest le cas des sceptiques, qui confrontĂ©s Ă la contradiction des opinions, Ă lâimpuissance de la raison Ă dĂ©montrer de maniĂšre absolue les Ă©noncĂ©s renoncent Ă admettre quoi que ce soit comme vrai. Cf. Cours sur la vĂ©ritĂ©. Le dĂ©veloppement sur le scepticisme. 5 Câest dâailleurs au moment oĂč il a fait le vide que Descartes dĂ©couvre quâil peut douter de tout sauf de lui-mĂȘme en tant quâil doute. Pour penser, il faut ĂȘtre, je pense, donc je suis ». La force de cet argument, dirigĂ© dĂ©jĂ par St Augustin contre les sceptiques, remarque Gilson, tient prĂ©cisĂ©ment Ă ce que, mĂȘme en leur accordant toutes leurs hypothĂšses, la vĂ©ritĂ© de sa conclusion reste inĂ©branlable. Câest au moment oĂč lâesprit accumule les raisons de douter les plus excessives quâil constate que pour douter, il faut ĂȘtre ». 6 Le sens du cogito dĂ©couverte dâune existence et dâune essence. Cf. Cours. 7 Le cogito est la premiĂšre vĂ©ritĂ© pour celui qui, comme le requiert la mĂ©thode, pense avec ordre. Câest donc nĂ©cessairement cette vĂ©ritĂ© quâil faut examiner pour dĂ©finir les critĂšres de lâidĂ©e vraie. Quels sont ses caractĂšres ? Elle est absolument claire et distincte. La clartĂ© et la distinction sont donc les caractĂšres intrinsĂšques de lâidĂ©e vraie ou idĂ©e Ă©vidente. Tel est le fondement de la connaissance car il va de soi que lâĂ©vidence des vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques qui est donnĂ©e dans une intuition rationnelle suppose Ă titre de principe mĂ©taphysique, cette premiĂšre Ă©vidence par laquelle lâesprit a lâintuition de sa propre existence. V Analyse dâun passage de la cinquiĂšme partie. Et je mâĂ©tais ici particuliĂšrement arrĂȘtĂ© Ă faire voir que, sâil y avait de telles machines qui eussent les organes et la figure extĂ©rieure dâun singe ou de quelque autre animal sans raison, nous nâaurions aucun moyen pour reconnaĂźtre quâelles ne seraient pas en tout de mĂȘme nature que ces animaux; au lieu que, sâil y en avait qui eussent la ressemblance de nos corps, et imitassent autant nos actions que moralement il serait possible, nous aurions toujours deux moyens trĂšs certains pour reconnaĂźtre quâelles ne seraient point pour cela de vrais hommes dont le premier est que jamais elles ne pourraient user de paroles ni dâautres signes en les composant, comme nous faisons pour dĂ©clarer aux autres nos pensĂ©es car on peut bien concevoir quâune machine soit tellement faite quâelle profĂšre des paroles, et mĂȘme quâelle en profĂšre quelques-unes Ă propos des actions corporelles qui causeront quelque changement en ses organes, comme si on la touche en quelque endroit, quâelle demande ce quâon lui veut dire; si en un autre, quâelle crie quâon lui fait mal, et choses semblables; mais non pas quâelle les arrange diversement pour rĂ©pondre au sens de tout ce qui se dira en sa prĂ©sence, ainsi que 1es hommes les plus hĂ©bĂ©tĂ©s peuvent faire et le second est que, bien quâelles fissent plusieurs choses aussi bien ou peut-ĂȘtre mieux quâaucun de nous, elles manqueraient infailliblement en quelques autres, par lesquelles on dĂ©couvrirait quâelles nâagiraient pas par connaissance, mais seulement par la disposition de leurs organes car, au lieu que la raisonâ est un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres, ces organes ont besoin de quelque particuliĂšre disposition pour chaque action particuliĂšre; dâoĂč vient quâil est moralement impossible quâil y en ait assez de divers en une machine pour la faire agir en toutes les occurrences de la vie de mĂȘme façon que notre raison nous fait agir. Or, par ces deux mĂȘmes moyens on peut aussi connaĂźtre la diffĂ©rence qui est entre les hommes et les bĂȘtes. Car câest une chose bien remarquable quâil nây a point dâhommes si hĂ©bĂ©tĂ©s et si stupides, sans en excepter mĂȘme les insensĂ©s, quâils ne soient capables dâarranger ensemble diverses paroles, et dâen composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensĂ©es; et quâau contraire il nây a point dâautre animal tant parfait et tant heureusement nĂ© quâil puisse ĂȘtre, qui fasse le semblable. Ce qui nâarrive pas de ce quâils ont faute dâorganes car on voit que les pies et les perroquets peuvent profĂ©rer des paroles ainsi que nous, et toutefois ne peuvent parler ainsi que nous, câest-Ă -dire en tĂ©moignant quâils pensent ce quâils disent; au lieu que les hommes qui Ă©tant nĂ©s sourds et muets sont privĂ©s des organes qui servent aux autres pour parler, autant ou plus que les bĂȘtes, ont coutume dâinventer dâeux-mĂȘmes quelques signes, par lesquels ils se font entendre Ă ceux qui Ă©tant ordinairement avec eux ont loisir dâapprendre leur langue. Et ceci ne tĂ©moigne pas seulement que les bĂȘtes ont moins de raison que les hommes, mais quâelles nâen ont point du tout car on voit quâil nâen faut que fort peu pour savoir parler; et dâautant quâon remarque de lâinĂ©galitĂ© entre les animaux dâune mĂȘme espĂšce, aussi bien quâentre les hommes, et que les uns sont plus aisĂ©s Ă dresser que les autres, il nâest pas croyable quâun singe ou un perroquet qui serait des plus parfaits de son espĂšce nâĂ©galĂąt en cela un enfant des plus stupides, ou du moins un enfant qui aurait le cerveau troublĂ©, si leur Ăąme nâĂ©tait dâune nature toute diffĂ©rente de la nĂŽtre. Et on ne doit pas confondre les paroles avec les mouvements naturels qui tĂ©moignent les passions, et peuvent ĂȘtre imitĂ©s par des machines aussi bien que par les animaux; ni penser, comme quelques Anciens, que les bĂȘtes parlent, bien que nous nâentendions pas leur langage. Car, sâil Ă©tait vrai, puisquâelles ont plusieurs organes qui se rapportent aux nĂŽtres, elles pourraient aussi bien se faire entendre Ă nous quâĂ leurs semblables. Câest aussi une chose fort remarquable que, bien quâil y ait plusieurs animaux qui tĂ©moignent plus dâindustrie que nous en quelques-unes de leurs actions, on voit toutefois que les mĂȘmes nâen tĂ©moignent point du tout en beaucoup dâautres de façon que ce quâils font mieux que nous ne prouve pas quâils ont de lâesprit, car Ă ce compte ils en auraient plus quâaucun de nous et feraient mieux en toute autre chose; mais plutĂŽt quâils nâen ont point, et que câest la nature qui agit en eux selon la disposition de leurs organes ainsi quâon voit quâune horloge, qui nâest composĂ©e que de roues et de ressorts, peut compter les heures et mesurer le temps plus justement que nous avec toute notre prudence ». ProblĂ©matique de ce texte Est-il vrai, comme lâaffirme Montaigne quâil se trouve plus de diffĂ©rence de tel homme Ă tel homme que de tel animal Ă tel homme » ? Essais Livre II ; 12. Descartes affronte cette question dans ce texte dont lâenjeu est de dĂ©noncer le plus grand prĂ©jugĂ© de notre enfance qui est de croire que les bĂȘtes pensent ». Lettre Ă /1649. Descartes va Ă©tablir quâil existe plus de diffĂ©rence dâhomme Ă bĂȘte que dâhomme Ă homme car la premiĂšre est une diffĂ©rence de nature tandis que la seconde est une diffĂ©rence de degrĂ©. Pour lâĂ©tablir, Descartes propose un moyen terme celui de la machine. Ce qui le conduit Ă dire quâon ne pourrait distinguer une machine ayant la ressemblance dâun singe, du vrai singe tandis que sâil sâagissait dâune machine ayant la ressemblance dâun homme, on aurait deux moyens pour reconnaĂźtre quâon nâa pas affaire Ă un vrai homme. Analyse -Il convient dâabord dâexpliciter le sens du recours cartĂ©sien Ă lâidĂ©e de machine et cela sâĂ©claire si lâon prĂ©cise que cette partie est consacrĂ©e aux problĂšmes de physique. Or la distinction opĂ©rĂ©e dans la partie prĂ©cĂ©dente de la substance pensante et de la substance Ă©tendue implique que tout sâexplique dans la nature sans faire appel Ă dâautres principes que lâĂ©tendue gĂ©omĂ©trique et les lois du mouvement des corps. Un corps Ă©tant une partie de lâĂ©tendue câest-Ă -dire, en termes gĂ©omĂ©triques, une figure. On peut donc se reprĂ©senter lâunivers matĂ©riel comme une machine oĂč il nây a rien du tout Ă considĂ©rer que les figures et les mouvements de ses parties ». La fonction du moyen terme la machine, est donc une fonction thĂ©orique. En nous demandant de comparer successivement lâanimal puis lâhomme Ă une machine, Descartes propose un procĂ©dĂ© mĂ©thodologique destinĂ© Ă distinguer ce quâil faut rapporter Ă la substance pensante et Ă la substance Ă©tendue. Les corps donc lâhomme dans sa dimension physico-chimique ou biologique sont comme les machines, des rĂ©alitĂ©s matĂ©rielles composĂ©es de divers mĂ©canismes. Un mĂ©canisme est un dispositif formĂ© de piĂšces ayant entre elles des relations prĂ©cises et dont lâensemble est capable de fonctionnement. Les mouvements des piĂšces dâun mĂ©canisme sont rĂ©gis par les lois de la mĂ©canique câest-Ă -dire par des rapports de forces, de dĂ©placements, de vitesses, de masses etc. Descartes donne ici lâexemple de lâhorloge ou de lâautomate. Cf. cours sur matiĂšre, vie, esprit ».Les corps vivants comme les autres sâexpliquent par le modĂšle mĂ©canique. Il faut donc bien comprendre que la thĂ©orie de lâanimal-machine nâest quâune fiction Ă usage mĂ©thodique et pĂ©dagogique. En tĂ©moignent lâusage du conditionnel et de la conjonction si ». Descartes rĂ©pĂšte souvent quâil construit pour penser clairement et distinctement la fable » dâun monde imaginaire ne fonctionnant que selon des lois simples. Lâemploi cartĂ©sien du modĂšle de la machine est toujours prudent et modĂ©rĂ©. Il interdit tout dogmatisme. Il sâexpose dâailleurs Ă des rĂ©serves de taille. Ainsi si lâorganisme est une machine, si lâanimal est une machine, ces machines sont infiniment plus complexes et subtiles que toutes celles que lâhomme ne sera jamais capable de construire car elles sont faites de la main de Dieu. Cf. Lignes 398 Ă 449 de la page 61. -PB En quoi le modĂšle mĂ©canique est-il pertinent pour rendre intelligibles les comportements animaux ? Ex Le castor construit sa digue. Les abeilles communiquent, lâaraignĂ©e tisse sa toile etc. Les animaux effectuent des opĂ©rations dont la perfection nous Ă©merveille et est souvent bien supĂ©rieure Ă ce que nous sommes capables de faire. Faut-il pour autant admettre quâils sont autre chose que substance Ă©tendue et quâil y a en eux ce que nous pensons sous lâidĂ©e de substance pensante ? On sait quâil faut entendre par lĂ un pouvoir spirituel de penser, de symboliser, dâagir et de se dĂ©terminer, sans autre cause que lâexistence de ce pouvoir. CapacitĂ© inventive, symbolique, libertĂ© voilĂ ce qui est le propre de la substance pensante. Alors, peut-on repĂ©rer quelque chose comme une spontanĂ©itĂ© spirituelle qui ne peut aucunement ĂȘtre tirĂ©e de la puissance de la matiĂšre » dans les conduites animales ? Descartes rĂ©pond nĂ©gativement Ă cette question. Il sâensuit quâon ne pourrait pas distinguer un automate fait Ă la ressemblance dâun singe dâun vrai singe. Celui-ci serait capable des mĂȘmes gestes car les opĂ©rations animales sont des opĂ©rations instinctives. MĂȘme si câest sous une forme trĂšs complexe, tous leurs mouvements sâeffectuent comme les mouvements de lâhorloge. Ce sont des mĂ©canismes. Tout se passe comme si certains stimuli dĂ©clenchaient un mĂ©canisme, un montage nerveux préétabli, stĂ©rĂ©otypĂ©, rigide caractĂ©ristique de ce quâon appelle un instinct. Je sais bien que les bĂȘtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne mâen Ă©tonne pas car cela sert Ă prouver quâelles agissent naturellement et par ressorts ainsi quâune horloge, laquelle montre bien mieux lâheure quâil est que notre jugement ne nous lâenseigne. Et sans doute que, lorsque les hirondelles viennent au printemps elles agissent en cela comme des horloges. Tout ce que font les mouches Ă miel est de mĂȘme nature, et lâordre que tiennent les grues en volant, et celui quâobservent les singes en se battant, sâil est vrai quâils en observent quelquâun, et enfin lâinstinct dâensevelir leurs morts, nâest pas plus Ă©trange que celui des chiens et des chats qui grattent la terre pour ensevelir leurs excrĂ©ments, bien quâils ne les ensevelissent presque jamais ce qui montre quâils ne le font que par instinct et sans y penser » Lettre au marquis de Newcastle. 20/11/1646. En revanche il est impossible de rĂ©duire la totalitĂ© des conduites humaines Ă des opĂ©rations de ce type. PB Quâest-ce qui le prouve ? Il y a deux moyens infaillibles permettant de dire que les hommes ne sont pas de simples machines fĂ»t-ce des machines trĂšs perfectionnĂ©es la parole sensĂ©e dâune part, lâaction raisonnĂ©e ou action par connaissance dâautre part. -Il nây a pas dâhomme qui ne soit capable de parler, câest-Ă -dire de composer un discours, quel quâil soit pour faire comprendre ses pensĂ©es. MĂȘme les plus stupides et les insensĂ©s sont capables dâarticuler des sons afin de faire entendre du sens. Alors que les animaux les plus remarquables en sont incapables. Ils peuvent disposer de codes de signaux mais le langage animal exclut ce qui fait du langage un langage, Ă savoir la fonction de symbolisation et la fonction dialogique, la capacitĂ© de parler Ă quelquâun de quelque chose de façon appropriĂ©e. Cf. Cours sur le langage. Et cela ne tient pas au fait que les animaux sont privĂ©s des organes de la phonation. Les pies et les perroquets imitent notre voix mais ils sont bien incapables de parler car ils nâont pas dâĂąme raisonnable. Les animaux ne parlent pas, non point parce quâils ont moins de raison que nous ou nâont pas les outils pour communiquer leurs pensĂ©es. Ils ne parlent pas parce quâils nâont pas de pensĂ©e du tout. Certes, il nâest pas possible de dĂ©montrer avec certitude que les bĂȘtes ne pensent pas , car la seule preuve de la pensĂ©e est lâexpĂ©rience quâen fait lâesprit Ă lâintĂ©rieur de lui-mĂȘme et on ne peut pas faire lâexpĂ©rience de ce qui se passe Ă lâintĂ©rieur dâune bĂȘte. Mais en examinant ce quâil y a de plus probable lĂ -dessus, je ne vois aucune raison qui prouve que les bĂȘtes pensent » Lettre Ă Morus. 5/2/1649. Ainsi les sons que les animaux profĂšrent lorsquâils expriment leur plaisir ou leur peine sont comparables Ă ce quâil est possible dâobtenir dâune machine. Ils sont dĂ©clenchĂ©s par des stimuli sensibles, ils ne procĂšdent pas dâun acte de symbolisation. Et puisquâils sont capables dâune certaine forme dâexpression sensible, sâils pensaient ils trouveraient bien le moyen de nous communiquer leurs pensĂ©es. -Il y a de mĂȘme un autre moyen de distinguer un automate fait Ă la ressemblance dâun homme dâun vrai homme câest lâaction intelligente. En quelque circonstance que ce soit lâhomme dispose de la capacitĂ© de rĂ©agir de maniĂšre appropriĂ©e et adaptĂ©e. Dans des conditions trĂšs prĂ©cises lâanimal dispose de la capacitĂ© dâagir, parfois mĂȘme, bien mieux que nous. Mais ces conditions sont limitĂ©es. Si elles changent, lâanimal nâa pas la souplesse dâinventer le geste appropriĂ©, de trouver la solution adaptĂ©e. Il lui faudrait un organe spĂ©cialisĂ© pour chacune de ces situations, ce qui est impossible Ă rĂ©aliser. Lâhomme en revanche dispose dâun outil qui nâest spĂ©cialisĂ© dans aucune fonction prĂ©cise mais qui peut inventer des solutions pour nâimporte laquelle. Cet instrument universel est la raison. NB ElĂ©ments critiques ? Lâun porte sur les difficultĂ©s du modĂšle mĂ©canique pour rendre compte de maniĂšre totalement satisfaisante de lâanimal. Une machine peut-elle sentir ? Comment rendre intelligible la sensibilitĂ© animale ? Suffit-il de dire quâelle dĂ©pend de la disposition des organes » ? Lâautre porte sur la maniĂšre cartĂ©sienne de faire de la substance pensante une rĂ©alitĂ© qui existe en soi et par soi. Le discours des neuro-sciences ; les machines qui imitent les opĂ©rations de lâintelligence intelligence artificielle nâinvitent-ils pas Ă interprĂ©ter les opĂ©rations de lâĂąme comme les opĂ©rations de la matiĂšre cĂ©rĂ©brale et donc Ă appliquer le modĂšle mĂ©canique au domaine de lâesprit ? VI Analyse dâun passage de la sixiĂšme partie. Mais, sitĂŽt que jâai eu acquis quelques notions gĂ©nĂ©rales touchant la physique, et que, commençant Ă les Ă©prouver en diverses difficultĂ©s particuliĂšres, jâai remarquĂ© jusques oĂč elles peuvent conduire, et combien elles diffĂ©rent des principes dont on sâest servi jusques Ă prĂ©sent, jâai cru que je ne pouvais les tenir cachĂ©es, sans pĂ©cher grandement contre la loi qui nous oblige Ă procurer autant quâil est en nous, le bien gĂ©nĂ©ral de tous les hommes. Car elles mâont fait voir quâil est possible de parvenir Ă des connaissances qui soient fort utiles Ă la vie, et quâau lieu de cette philosophie spĂ©culative, quâon enseigne dans les Ă©coles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de lâeau, de lâair, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers mĂ©tiers de nos artisans, nous les pourrions employer en mĂȘme façon Ă tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la Nature. Ce qui nâest pas seulement Ă dĂ©sirer pour lâinvention dâune infinitĂ© dâartifices, qui feraient quâon jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commoditĂ©s qui sây trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santĂ©, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ; car mĂȘme lâesprit dĂ©pend si fort du tempĂ©rament, et de la disposition des organes du corps que, sâil est possible de trouver quelque moyen qui rende communĂ©ment les hommes plus sages et plus habiles quâils nâont Ă©tĂ© jusques ici, je crois que câest dans la mĂ©decine quâon doit le chercher. Il est vrai que celle qui est maintenant en usage contient peu de choses dont lâutilitĂ© soit si remarquable ; mais, sans que jâaie aucun dessein de la mĂ©priser, je mâassure quâil nây a personne, mĂȘme de ceux qui en font profession, qui nâavoue que tout ce quâon y sait nâest presque rien, Ă comparaison de ce qui reste Ă y savoir, et quâon se pourrait exempter dâune infinitĂ© de maladies, tant du corps que de lâesprit, et mĂȘme aussi peut-ĂȘtre de lâaffaiblissement de la vieillesse, si on avait assez de connaissance de leurs causes, et de tous les remĂšdes dont la Nature nous a pourvus. ThĂšme LâutilitĂ© de la science. Question Pourquoi les hommes sâefforcent-ils de connaĂźtre ? ThĂšse La science nâa pas quâun intĂ©rĂȘt spĂ©culatif, elle a aussi un intĂ©rĂȘt pratique. Elle va permettre de nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la Nature ». Eclaircissements I° Nul doute que comme tout grand savant, Descartes commencerait par rĂ©pondre Ă la question Ă la maniĂšre des Anciens. La connaissance est Ă elle-mĂȘme sa propre fin. ConnaĂźtre a pour vocation de satisfaire une exigence fondamentale de lâesprit humain qui est de savoir, de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. Câest lĂ , le thĂšme de la science comme activitĂ© libĂ©rale câest-Ă -dire dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Il y a bien chez Descartes une volontĂ© de savoir pour savoir. Dans une lettre Ă la princesse Elisabeth, il dit par exemple que mĂȘme si la connaissance doit nous rendre tristes en dissipant nos illusions, la connaissance de la vĂ©ritĂ© est un bien supĂ©rieur et nous donne du plaisir. Mais ce texte Ă©tablit que la science, dans sa forme moderne, nâa pas quâun intĂ©rĂȘt thĂ©orique, elle a aussi un intĂ©rĂȘt pratique. Pratique » signifie qui concerne lâaction ». Le terme sâoppose dans le texte Ă spĂ©culatif » et on sent que ce dernier a une signification pĂ©jorative. Il est moins synonyme de thĂ©orie que de spĂ©culations oiseuses, sans vĂ©ritable contenu concret, ce qui est le propre de la philosophie qui sâenseigne dans lâEcole. On sait que Descartes est insatisfait de lâenseignement quâil a reçu ; il rompt avec lâesprit de la scolastique et fonde le savoir sur de nouvelles bases, en particulier sur la seule autoritĂ© de la raison. Au dĂ©but du texte il fait allusion aux progrĂšs quâil a faits dans lâĂ©laboration de la physique Celle-ci a pour objectif de dĂ©gager les lois de la nature, et Descartes dĂ©couvre, dans sa propre pratique que ce genre de connaissances peut donner lieu Ă des applications pratiques forts intĂ©ressantes pour les hommes. Câest dâailleurs, semble-t-il cette prise de conscience qui le dĂ©termine Ă publier ses recherches. Jâai cru que je ne pouvais les tenir cachĂ©es, sans pĂ©cher grandement contre la loi qui nous oblige Ă procurer autant quâil est en nous, le bien gĂ©nĂ©ral de tous les hommes ». Gilson remarque quâil faut donc distinguer dans lâhistoire de la pensĂ©e de Descartes, les raisons qui lâont conduit Ă rĂ©former ses propres opinions philosophiques ou morales de celles qui lâont conduit Ă les publier. Câest le dĂ©sir de voir clair dans ses pensĂ©es et ses actions qui a fait de lui un philosophe ; câest le dĂ©sir dâamĂ©liorer les conditions matĂ©rielles de lâexistence humaine qui a fait de lui un auteur ». 2° Il y a une utilitĂ© de la science moderne car la connaissance des lois rĂ©gissant les phĂ©nomĂšnes naturels permet dâintervenir sur eux pour rĂ©aliser des fins proprement humaines. Descartes Ă©numĂšre ces fins -Soulager le travail des hommes dans lâexploitation des ressources naturelles par lâinvention dâoutils, de machines, de savoir-faire permettant de produire lâabondance des biens nĂ©cessaires au bonheur, avec moins dâefforts humains. -GuĂ©rir les maladies tant physiques que mentales et promouvoir par lĂ les conditions dâun progrĂšs moral des hommes car, remarque lâauteur, le bon exercice de lâesprit est en partie conditionnĂ© par le bon fonctionnement du corps. Dans lâimage de lâarbre de la connaissance on sait que la morale vient en dernier. Elle est le couronnement de la sagesse et elle doit sans doute beaucoup Ă la technique la mĂ©canique et Ă la mĂ©decine. De fait, la profonde misĂšre et aliĂ©nation matĂ©rielle ne sont guĂšre propices Ă la perfection morale. De mĂȘme le dĂ©rĂšglement du corps et celui de lâesprit, pour autant que lâexercice de ce dernier dĂ©pend de conditions physiques, ne le sont pas davantage. La pire des choses qui puisse arriver Ă un homme disait Descartes, est que Dieu ait mis son Ăąme dans un corps la privant de sâexercer librement. Il faut ici penser Ă lâaliĂ©nation mentale. -Allonger lâespĂ©rance de vie en luttant contre les maladies mais aussi contre les effets du vieillissement. La science est conçue ici comme le moyen de lâefficacitĂ© technique. La connaissance nâest plus une fin en soi. Elle nâest plus un savoir pour savoir mais un savoir pour pouvoir. On va pouvoir lâutiliser Ă des fins pratiques et elle va nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la Nature ». 3° Il convient de prendre acte de lâimportance du comme » et de la majuscule du mot Nature. Celle-ci signifie clairement que la Nature est une instance supĂ©rieure Ă lâhomme et que lâhomme nâest pas Dieu. Il ne saurait donc se substituer au crĂ©ateur et disposer de la Nature comme un souverain. Descartes ne justifie pas, par avance une conquĂȘte agressive, dĂ©vastatrice de Ă©quilibres naturels et ordonnĂ©e Ă dâautres fins que les fins lĂ©gitimes de lâexistence humaine. Il ne cautionne pas une volontĂ© de puissance pour la puissance câest-Ă -dire un pouvoir technique dĂ©solidarisĂ© du souci de la sagesse. On sait que câest lĂ le grand reproche adressĂ© aujourdâhui Ă la technique par tous ceux qui dĂ©noncent en elle une volontĂ© promĂ©thĂ©enne titanesque ayant cessĂ© dâĂȘtre Ă©clairĂ©e par la sagesse de Zeus. Descartes propose une comparaison quâil faut interprĂ©ter en un sens humaniste. Est maĂźtre celui qui a cessĂ© dâĂȘtre esclave. Or on est esclave tant quâon est impuissant et quâon est condamnĂ© par cette impuissance Ă subir la dure loi de la nature non domestiquĂ©e par lâhomme faim, maladies, peurs, mort prĂ©maturĂ©e, raretĂ© des biens etc. Le pouvoir confĂ©rĂ© par la connaissance permet Ă lâhomme de se libĂ©rer des puissances dâasservissement et de maĂźtriser ce qui a commencĂ© par disposer de lui. Mais il va de soi que la vraie maĂźtrise et la responsabilitĂ© de celui qui a la disposition de quelque chose est dâexercer ce pouvoir avec sagesse. Ce qui suppose que lâusage des moyens techniques doit ĂȘtre rĂ©glĂ© par de vĂ©ritables choix Ă©thiques. PB Le drame de la modernitĂ© technicienne ne procĂšde-t-il pas du dĂ©sĂ©quilibre entre une force matĂ©rielle dĂ©mesurĂ©ment dĂ©cuplĂ©e grĂące Ă la techno science et lâanĂ©mie spirituelle et morale des hommes de notre temps ? Jean Rostand disait que la science a fait de nous de dieux avant dâĂȘtre des hommes ». Plus la puissance est grande, plus la sagesse est requise. Quels sont les peuples aujourdâhui qui se prĂ©occupent de promouvoir une solide formation spirituelle et morale de leurs ressortissants ? Partager Marqueursbon sens, clartĂ©, cogito, distinction, doute, Ă©vidence, mĂ©thode, modĂšle mĂ©canique, morale, raison, rĂšgle, science, techniqueDiscoursprononcĂ© Ă la fin des travaux de rĂ©habilitation d'un quartier historique de la commune. Notre conseil Discours expliquant les raisons des travaux dont le coĂ»t n'est pas nĂ©gligeable et qui sera en parti assumĂ© par les contribuables. Un pot de depart ne serait pas abouti sans un discours de pot de dĂ©part prononcĂ© par le partant. Dans cet article, quelques clĂ©s pour ĂȘtre original dans votre discours et Ă©viter les piĂšges tendus par l'exercice. Avant d'organiser votre premier pot de depart, ceux-ci Ă©taient sans doute pour vous synonyme de moments quasi forcĂ©s avec vos collĂšgues autours d'un jus d'orange et de quelques chips. Bref une perte de temps que vous auriez pu passer avec votre famille ou Ă travailler. En organisant le vĂŽtre, vous vous rendez pourtant compte, que le pot de dĂ©part est tout autre chose. C'est une rupture entre deux moments de votre vie, la fin d'une Ă©poque. Mais c'est avant tout une organisation Ă mettre en place entre l'invitation au pot, les courses, la prĂ©paration du lieu... et le discours de pot de dĂ©part ! Quoi vous pensiez Ă©chapper au discours ? Autant vous faire une raison, comme on n'Ă©chappe pas au pot de dĂ©part, on n'Ă©chappe pas au discours ! Et le mieux pour le rĂ©ussir est de le prĂ©parer, peu de discours de pot de dĂ©part restent dans les annales, mais il vous faudra tout de mĂȘme prononcer quelques mots pour vos collĂšgues. Oui mĂȘme vous, le petit stagiaire en fin de stage ou vous l'interim en fin de mission. Le discours, personne n'y Ă©chappe pendant un pot !Faire de l'humour pour son discours de dĂ©part mais pas trop !Comment faire de l'humour pendant un discours de pot de dĂ©part ? VoilĂ une bonne question, ce discours c'est en effet pour vous l'occasion de faire un petit one man show, un stand up Ă l'amĂ©ricaine et de lancer quelques bonnes vannes. Par contre, il y a humour et humour, n'oubliez pas que vous ĂȘtes dans le monde de l'entreprise, le monde de l'hypocrisie par excellence et que tout n'est donc pas bon Ă dire, mĂȘme sous couvert d'ironie ou de second degrĂ©s. Il vous faudra donc balancer quelques drĂŽleries connues de tous et acceptĂ©es par l'assemblĂ©e. Ce qui marche bien c'est d'utiliser des anecdotes de l'entreprise le spectacle pourri de noel, la bouffe de la cantine, la musique du standard tĂ©lĂ©phonique, les employĂ©s d'une succursale, ... , de rĂ©employer les running gags, de titiller ceux dont on se moque volontiers. Bref ne partez pas en live dans un discours dĂ©vastateur et surtout ne vous grillez pas avec l'entreprise que vous quittez ! On ne sait jamais, le monde est petit et vous pourriez avoir besoin Ă un moment donnĂ© d'une recommandation ou pourquoi pas de revenir bosser ici !Ne pas trop enjoliver vote collaboration dans l'entreprise pendant le discoursIl y a un gros piĂšge Ă Ă©viter quand on se lance dans la rĂ©daction d'un discours de pot de dĂ©part, il s'agit de ne pas trop enjoliver. Souvent on a envie de remercier ses collĂšgues et on se lance finalement dans une myriade de remerciements tels un discours des oscars. Et voilĂ que le partant se met Ă remercier tous ses chefs, les nombreux services qui l'ont aidĂ© dans l'entreprise et voilĂ qu'il en rajoute en expliquant Ă quel point cette expĂ©rience comptera pour sa future carriĂšre... Mais voilĂ , tout le monde sait ce que vous avez fait dans l'entreprise, les projets que vous avez menĂ©s et tout le monde sait que si vous partez, c'est parce que les dĂ©fis que l'on vous propose ne vous passionne plus du tout et que surtout vous ne pouvez plus supporter votre chef... Alors mĂȘme si l'hypocrisie est de mise, n'en faites pas trop et n'en rajoutez pas. Si vous quittez le poste pour de mauvaises raisons, passez-les simplement sous silence. Par contre si vous partez parce que c'est la fin de votre contrat ou une mutation et que vous regrettez le poste, n'hĂ©sitez pas Ă le dire. L'honnĂȘtetĂ© ça a parfois du bon avant de se dire adieu ! Vous recherchez des idĂ©es ou un modĂšle gratuit de discours de pot de dĂ©part original pour Ă©pater vos collĂšgues, sachez que nous avons dĂ©jĂ proposĂ© une bonne trame pour la rĂ©daction de ce genre de discours Ă l'occasion du dĂ©part Ă la retraite et que vous trouverez ici d'autres exemples gratuits. Discours fin de CDDQuand on arrive dans une entreprise en CDD, on sait qu'il y aura un dĂ©but et... une fin. Puis les mois passent, et si les collĂšgues sont accueillants on l'oublie peu Ă peu. EspĂ©rant parfois, que peut-ĂȘtre sur un malentendu comme dirait Jean-Claude Duss ou surtout Ă force de travail attentionnĂ© le contrat se prolonge pour passer d'autres mois au sein de ses Ă©quipes oĂč l'on se sent bien, au milieu de ses collĂšgues que l'on a appris Ă apprĂ©cier. Mais la rĂ©alitĂ© vous rattrape parfois, la date butoir arrive et la rĂ©alitĂ© revient la date de fin arrive... Alors comme prĂ©vu quand je suis arrivĂ©, aujourd'hui je dois vous quitter. Sachez que ce n'est pas sans regret et pour tout cela je tiens Ă vous remercier et vous souhaiter Ă tous une bonne de dĂ©part court[Pour ce discours, faire semblant de sortir plusieurs feuilles de textes pour l'effet de surprise] Chers collĂšgues, J'Ă©tais sĂ»r qu'Ă un moment donnĂ© quelqu'un me demanderait de faire un discours de dĂ©part. Alors comme je n'aime pas ĂȘtre pris au dĂ©pourvu, j'ai prĂ©parĂ© un beau discours. [LĂ , vous sortez vos multiples feuilles] Comme vous le voyez, j'espĂšre que vous avez le temps. Car quand je me suis plongĂ© dans ces annĂ©es de travail ensemble tant d'anecdotes de bons moments, de victoires d'Ă©quipes me sont revenus que je n'ai pas levĂ© ma plume pendant plusieurs heures ! Puis en relisant tout cela, je me suis dit que finalement les meilleurs moments, c'Ă©taient ces pots, qu'ils soient de dĂ©part, de naissance, pour une arrivĂ©e ou un mariage. Ce sont de bons moments dont on se souvient et oĂč on Ă©change entre nous sans la pression du travail. Alors, je vous Ă©pargnerai tout ce long discours, je vous souhaite juste Ă tous une bonne continuation et je vous dis Ă bientĂŽt, prĂšs des cacahuĂštes ou des chips pour Ă©changer une derniĂšre discours pot de dĂ©partCher collĂšgue, chĂšre collĂšgue, Il faut que je vous l'avoue, lorsque je n'Ă©tais qu'un candidat Ă l'embauche et que j'ai appelĂ© pour la premiĂšre fois [Boudu SA], la musique du standard tĂ©lĂ©phonique qui il faut le dire est plutĂŽt has-been, ne m'avait pas prĂ©parĂ© Ă des rencontres comme j'ai pu en faire ici. Au cours des annĂ©es, j'ai pu apprendre Ă apprĂ©cier beaucoup d'entre vous et comprendre que cette musique d'accueil n'Ă©tait pas du tout le reflet du personnel de l'entreprise... Sans doute le choix en a Ă©tĂ© fait, par un Parigot du siĂšge qui ne connait pas toute la valeur des membres de son entreprise ! Pourtant aujourd'hui j'ai choisi de mettre les voiles, charmĂ© par d'autres musiques d'une autre compagnie qui m'a complĂštement ensorcelĂ© par le choix de sa musique d'attente. Mais pas que ! Je tiens Ă vous remercier pour le travail que nous avons rĂ©alisĂ© ensemble qui mĂȘme s'il se rĂ©sumera en quelques lignes sur mon CV, sera pour moi un agrĂ©able et large souvenir au fond de mon coeur. Il me reste Ă vous souhaiter Ă tous bonne continuation et Ă lever mon verre Ă l'avenir le mien et le vĂŽtre. Je vous dis Ă Caroline
Commencezpar parler de ce que vous avez ressenti lors de l'annonce du décÚs, en guise d'introduction. Ensuite, évoquez les personnes présentes lors de la cérémonie ou de l'enterrement, puis allez droit au but : parler de la personne disparue, de sorte à lui rendre un dernier hommage. Choisissez les mots qui vous semblent les plus justes.
PubliĂ© le 19 juin 2020 par Agathe Costes. Le mot sommaire peut prendre la forme dâun nom un sommaire ou dâun adjectif une prĂ©sentation sommaire brĂšve. Les deux ne sont Ă©videmment pas sans lien, lâune des significations dâun sommaire Ă©tant un rĂ©sumĂ©. Dâailleurs, le terme est issu du latin summarium pour âabrĂ©gĂ©â. En anglais, le verbe to summarize signifie, lui, rĂ©sumer. Alors oui le sommaire doit ĂȘtre sommaire ! Table des matiĂšresDĂ©finition dâun sommaireExemple de sommaireLe sommaire dans les Ă©crits acadĂ©miquesComment crĂ©er un sommaire dans WordTutoriel â Faire un sommaire automatique sur Word rapidement DĂ©finition dâun sommaire Un sommaire est un rĂ©sumĂ© annonçant les Ă©lĂ©ments principaux ou les parties dâun document. Il peut apparaĂźtre dans un Ă©crit acadĂ©mique, une revue, un livre, etc. Exemple de sommaire Voici ci-dessous un exemple de sommaire pour un mĂ©moire. Quelle est la diffĂ©rence entre un sommaire et une table des matiĂšres ? Le sommaire et la table des matiĂšres se confondent souvent pour diverses raisons. Tout dâabord, leur fonction est proche dans la mesure oĂč ils dĂ©clinent les parties dâun ensemble. De plus, Ă lâimage des lettres de motivation ou des CV, il nâexiste pas de rĂšgles figĂ©es pour dĂ©finir leur bon emploi qui, de surcroĂźt, varie selon le type de support. Traditionnellement, en France, le sommaire principales parties du document se place en dĂ©but de document et la table des matiĂšres ensemble des parties et sous-parties du document Ă la fin. Lâinfluence anglo-saxonne fait quâen lâabsence de sommaire les tables de matiĂšres se prĂ©sentent souvent en dĂ©but de document. Nous vous proposons ci-dessous un tableau rĂ©sumant ces diffĂ©rences entre le sommaire et la table des matiĂšres. Attention toutefois, ces gĂ©nĂ©ralitĂ©s ne sont pas immuables. DiffĂ©rences principales Sommaire Tables des matiĂšres Position Figure gĂ©nĂ©ralement en dĂ©but de document. Se situe gĂ©nĂ©ralement en fin de document. Fonction Annonce de façon rĂ©sumĂ©e les parties ou articles. RĂ©capitule lâensemble ou la majeure partie des parties et des sous-parties dâun document. OĂč positionner le sommaire ? Dans les Ă©crits acadĂ©miques, les articles de presse et les livres, le sommaire est gĂ©nĂ©ralement placĂ© au dĂ©but. Exemples Pour les articles de revue, le sommaire peut notamment prĂ©senter les titres des articles et leurs auteurs. Pour les livres, il peut introduire les diffĂ©rents chapitres et pour les Ă©crits acadĂ©miques il peut Ă©numĂ©rer les principales parties composant le plan du document. Combien de fautes dans votre document ? Nos correcteurs corrigent en moyenne 150 fautes pour 1 000 mots. Vous vous demandez ce qui sera corrigĂ© exactement ? DĂ©placez le curseur de gauche Ă droite ! Faites corriger votre document Le sommaire dans les Ă©crits acadĂ©miques Dans les Ă©crits acadĂ©miques mĂ©moires, thĂšses, rapports de stage, etc., le sommaire se positionne au dĂ©but du document. Il est souhaitable que sa longueur nâexcĂšde pas deux pages. Le sommaire doit rester un rĂ©sumĂ© il prĂ©sente une vision synthĂ©tique du document. Il indique ainsi ses principales parties. Concernant la mention des numĂ©ros de pages relatives aux parties, les avis divergent. Certains prĂ©conisent lâabsence de numĂ©ros de page, dâautres, comme nous, la suggĂšrent. En effet, il est plus frĂ©quent de retrouver ces prĂ©cisions dans les Ă©crits acadĂ©miques. NĂ©anmoins, vous devez vĂ©rifier dans les documents universitaires vous orientant dans la rĂ©daction de votre Ă©crit quâaucune mention ne les contre-indique. Si jamais vous dĂ©cidez de ne pas dĂ©tailler les numĂ©ros de page dans votre sommaire, il sera Ă©videmment indispensable de les faire apparaĂźtre dans la table des matiĂšres situĂ©e Ă la fin de votre document. De plus, un sommaire en dĂ©but de document appelle nĂ©cessairement une table des matiĂšres Ă la fin de celui-ci. Nous vous conseillons de constituer votre sommaire en appliquant les styles proposĂ©s par Word Ă vos titres et sous-titres. Il est dâabord nĂ©cessaire de sĂ©lectionner chaque titre et de choisir dans quelle catĂ©gorie style vous voulez lâinclure titre 1, titre 2, etc.. Dans lâexemple ci-dessous, nous choisissons de mettre âintroductionâ en titre 1. Une fois ces choix de titres et de sous-titres effectuĂ©s, il faut positionner le curseur oĂč lâon veut placer le sommaire, puis se rendre dans ârĂ©fĂ©rencesâ, âtable des matiĂšresâ puis âinsĂ©rer une table des matiĂšresâ. Il est par la suite nĂ©cessaire dâindiquer les aspects souhaitĂ©s et notamment pour le sommaire de dĂ©finir Ă quel niveau de titre lâon veut sâarrĂȘter. Par exemple, si lâon souhaite uniquement faire apparaĂźtre les titres 1, il faut se rendre dans la partie âafficher les niveauxâ et choisir â1â. Vous obtiendrez ainsi une table avec seulement les titres 1 prĂ©sentĂ©s. VoilĂ , il ne nous reste plus quâĂ vous souhaiter bon courage pour lâĂ©laboration de votre sommaire ! Tutoriel â Faire un sommaire automatique sur Word rapidement Voici un tutoriel qui vous explique comment faire un sommaire automatique sur Word en moins de 3 minutes. Cet article est-il utile ? Vous avez dĂ©jĂ votĂ©. Merci - Votre vote est enregistrĂ© - Traitement de votre vote...introductionpartie principale conclusion structure de la partie principale 1. hier aujourdâhui demain 2. cause / raison Ă©tat actuel suite / consĂ©quence 3. 4. 1.1 Le corps du discours : prĂ©sentation Ă©vĂšnement prĂ©sentation dâun travail exĂ©cutĂ© but Ă©veiller lâintĂ©rĂȘt et la comprĂ©hension pour la solution trouvĂ©e
Donner le discours de fin d`Ă©tudes secondaires est une tĂąche passionnante et parfois Ă©crasante. En outre, c`est quelque chose que la plupart des intervenants apprĂ©cient. Il vise Ă fournir une harangue persuasive, Ă©mouvante et, en fin de compte, encourageante, dans laquelle non seulement le public se fera chaudement dire adieu, mais il sera Ă©galement encouragĂ© Ă aller de l`avant et Ă atteindre ses objectifs les plus ambitieux. C`est une tĂąche importante que l`orateur devrait accomplir avec un discours. Cependant, vous pouvez le faire aussi longtemps que vous planifiez et prĂ©parez votre discours avant de vous lever pour 1Planifier le discours1Lire les autres discours de remise des diplĂŽmes Une bonne façon de vous prĂ©parer Ă ce que vous ferez est de vous guider des personnes qui l`ont dĂ©jĂ fait. Trouver d`autres bons discours de remise des diplĂŽmes et prĂȘter attention aux sujets que les haut-parleurs et les blagues qui comptent. Vous ne voudrez pas les copier, recherchez simplement des idĂ©es qui reflĂštent vos expĂ©riences ou des sujets possibles que vous pouvez exemples cĂ©lĂšbres incluent Steve Jobs Ă Standford 2005, J. K. Rowling Ă Harvard en 2008 et David Foster Wallace Ă Kenyon en un sujet Votre discours doit avoir un point, quelque chose que vous essayez d`exprimer Ă vos camarades de classe. Une fois que vous avez trouvĂ© un sujet, vous pouvez Ă©laborer votre discours autour de cette idĂ©e. Un thĂšme vous aidera Ă savoir ce que vous devez inclure et ce que vous ne devez pas vous cherchez un sujet, considĂ©rez ce que vous voulez que le public obtienne du discours. Peut-ĂȘtre que vous voulez inspirer les gens ou peut-ĂȘtre que vous essayez de rĂ©flĂ©chir sur les bons moments. C`est un aspect important du bons sujets possibles comprennent "Trouvez et suivez votre passion", "Vous n`avez pas besoin d`ĂȘtre parfait", "Si vous pensez et pensez que vous le pouvez, vous pouvez" et "Soyez altruiste et donnez". Essayez de trouver quelque chose que vous pouvez tirer de vos propres expĂ©riences et expĂ©riences de vos camarades de un brouillon. Avant de vous asseoir pour Ă©crire votre message brillant et profond, faites un brouillon. Inclure le thĂšme central, puis tous les points que vous allez jouer pour le soutenir. Il laisse Ă©galement la place aux blagues et aux histoires. Avoir un brouillon vous aidera Ă vous souvenir de tous les points que vous voulez toucher, de sorte que vous n`en oubliez pas quand vous commencez Ă Ă©crire. Il peut Ă©galement vous montrer la longueur de votre discours et peut-ĂȘtre vous faire remarquer les choses que vous devriez aux autres Ă©tudiants. Cette cĂ©rĂ©monie n`est pas seulement pour vous, mais pour tout le monde. Tenez compte du fait que l`expĂ©rience scolaire de chaque personne aura Ă©tĂ© un peu diffĂ©rente. Parlez Ă d`autres Ă©tudiants, y compris aux personnes avec lesquelles vous n`avez pas d`amitiĂ© ou qui ne le connaissent pas bien. DĂ©couvrez comment ils ont vĂ©cu la saison scolaire et quel genre de souvenirs ils vont emmener avec votre public. Ce discours est pour vous et vos camarades diplĂŽmĂ©s. Bien que ce serait un bon geste de remercier vos professeurs et vos parents pour votre contribution Ă l`obtention de votre diplĂŽme, rappelez-vous que vous et vos camarades de classe ĂȘtes le principal objectif. Assurez-vous de leur parler vous n`ĂȘtes pas sĂ»r de la façon dont votre discours va tourner, imaginez-vous l`Ă©couter. Est-ce le genre de discours que vous aimeriez entendre Ă l`obtention de votre diplĂŽme? Si vous n`ĂȘtes pas sĂ»r d`en profiter, peut-ĂȘtre que vos compagnons ne l`apprĂ©cieront pas non court. Votre discours n`est qu`une partie d`une cĂ©rĂ©monie plus vaste et les gens ne voudront probablement pas entendre un discours d`une demi-heure sur la nature de l`amitiĂ© et de l`univers. Gardez vos pensĂ©es courtes et directes. Aussi, si pour vous vous n`aimez pas faire des discours, le garder court vous fera finir plus au directeur ou Ă un enseignant pour avoir une idĂ©e du temps dont vous disposez. Peut-ĂȘtre qu`ils n`imposent pas un certain temps, mais ils vous donneront probablement des suggestions sur combien de temps vous pouvez retarder un discours. Si vous n`avez pas de bonnes directives, vous pouvez prononcer un discours de 5 Ă 10 vous aider lorsque vous Ă©crivez le discours, rappelez-vous que l`orateur moyen lit environ 120 mots par minute. Cela reprĂ©sente moins d`une page Ă©crite en double espace avec une police de 16 points, ce qui est recommandĂ© car il est plus facile Ă votre message le plus important Ă la fin. TrĂšs probablement, le public ne prĂȘte pas attention Ă tous vos mots. Assurez-vous de les laisser avec l`idĂ©e centrale, bien que vous deviez rĂ©-exprimer l`idĂ©e que vous avez prĂ©sentĂ©e au dĂ©but. Ce sera la derniĂšre chose que tout le monde entendra, ce qui en fera probablement le souvenir le plus mĂ©morable de votre 2Inclure des parties importantes1Merci les gens. MĂȘme si votre discours s`adresse Ă l`ensemble des finissants, prenez quelques instants pour remercier les gens de ce qu`ils ont fait pour vous aider. Vous pouvez faire une liste de noms, y compris ceux de vos parents, ceux de vos professeurs et ceux de vos amis. Rappelez-vous juste d`ĂȘtre bref et de remettre votre attention sur les façon de rendre cela plus accessible au reste de la classe est de terminer cette section en encourageant ou en rappelant aux autres diplĂŽmĂ©s de remercier aussi quelqu` des blagues. Y compris quelques lignes dans votre discours qui stimulent le rire vous aidera et votre public se sentir Ă l`aise. Cela peut aussi distraire briĂšvement les gens des problĂšmes les plus importants dont vous parlerez. Vous n`avez pas besoin d`ĂȘtre le clown de classe» pour ĂȘtre capable de raconter une bonne blague. Restez dĂ©tendu et confiant dans votre prĂ©sentation et, si les gens ne rigolent pas, style de blague est la citation amusante et inspirante, comme Will Rogers ` "MĂȘme si vous ĂȘtes sur le bon chemin, vous serez Ă©crasĂ© si vous restez assis"ou Ben Franklin "Vous trouverez la clĂ© du succĂšs sous votre alarme". Ces lignes intelligentes peuvent ĂȘtre un bon point de dĂ©part pour votre discours et prĂ©senter votre grand des histoires spĂ©cifiques dans votre Ă©cole. Ceux-ci peuvent vous aider Ă personnaliser votre discours et se rĂ©fĂ©rer Ă des choses que la plupart des gens connaissent. Vous pouvez faire une blague sur une construction qui a pris du temps dans votre Ă©cole et dire que "l`avenir est construit couloir dans le couloir".Vous avez juste besoin d`inclure des blagues. Ceci est un discours de fin d`Ă©tudes, pas une audition pour votre carriĂšre en tant que pas de les Ă©crire et de les rĂ©pĂ©ter, ainsi que le reste de votre discours. Ne pas oublier les blagues ou faire des erreurs dans les ventes aux enchĂšres sur le grand prudent avec vos blagues. Votre public inclura les enseignants, les parents, les grands-parents et les frĂšres et sĆurs y compris le vĂŽtre, alors assurez-vous que vos blagues conviennent Ă tout le au passĂ©. Concentrez-vous au moins une partie du discours sur les choses que vous et vos camarades de classe avez faites pendant les annĂ©es scolaires. L`obtention du diplĂŽme est l`occasion de cĂ©lĂ©brer tout ce que vous avez fait, y compris terminer vos Ă©tudes de mentionner les rĂ©alisations spĂ©cifiques. Pensez aux tournois sportifs, aux prix, aux Ă©vĂ©nements caritatifs, Ă tout ce que vous ou vos camarades de classe avez accompli pendant l`Ă©cole secondaire. Plus vous pouvez inclure d`exemples qui ne vous concernent pas, mieux c`est. Vous cĂ©lĂ©brez les rĂ©alisations de toute la classe, pas seulement la de ce qui va arriver. La remise des diplĂŽmes est Ă©galement l`occasion de se tourner vers l`avenir. Passez du temps Ă parler de ce qui se passera aprĂšs l`obtention du diplĂŽme. Puisque vous ne connaissez vraiment pas le futur, cette section peut ĂȘtre un peu plus vague et ambitieuse. N`oubliez pas de rester positif et de penser aux bonnes choses Ă tant qu`Ă©tudiant avec les meilleures notes, il est probable que vous iriez au collĂšge aprĂšs l`obtention du diplĂŽme. Peut-ĂȘtre que ce n`est pas la situation de toutes les personnes de votre classe, alors n`oubliez pas de mentionner les autres moyens possibles comme trouver un emploi ou servir dans l`armĂ©e. Si vous ne savez pas quel genre de choses vos camarades vont faire aprĂšs l`obtention de leur diplĂŽme, vous pouvez leur demander quand vous leur une histoire personnelle Un bon moyen d`illustrer votre sujet et de lier votre histoire Ă des expĂ©riences passĂ©es est de raconter une histoire personnelle. Pensez Ă une expĂ©rience que vous avez eue au lycĂ©e et qui vous a enseignĂ© la grande leçon que vous abordez dans votre matiĂšre. Si vous incluez vos amis ou d`autres personnes dans le public, encore mieux. C`est un bon moyen de personnaliser votre thĂšme central et de faire connaĂźtre Ă vos camarades de classe votre expĂ©rience particuliĂšre au vous n`avez pas une histoire drĂŽle spĂ©cifique sur vous ou vos amis, pensez Ă parler de comment vous avez changĂ© pendant votre temps au lycĂ©e. Pensez Ă ce que vous avez ressenti pendant votre premiĂšre annĂ©e, la façon dont vous avez manquĂ© ou n`avez pas pu trouver votre casier. Une histoire personnelle est un bon moyen d`ajouter un peu d`humour dĂ©sobligeant, tant que vous vous sentez Ă l`aise de raconter une histoire oĂč vous ne vous entendez pas trĂšs les clichĂ©s. Bien qu`il soit bon d`avoir un thĂšme, Ă©vitez d`utiliser des idĂ©es et des Ă©noncĂ©s tels que Le monde rĂ©el», L`avenir nous appartient» ou Aujourd`hui n`est pas la fin de votre Ă©ducation, mais le dĂ©but». Ces types de dĂ©clarations sont utilisĂ©s de maniĂšre excessive. En outre, ils sont si manifestement vrais qu`ils finissent par perdre leur sens. L`Ă©coute de ces types de dĂ©clarations peut amener votre public Ă cesser de vous Ă©couter, ce que vous ne voulez absolument signifie inclure quelques citations. Une ou deux bonnes citations de personnes cĂ©lĂšbres peuvent ĂȘtre utiles, tant qu`elles se rapportent directement Ă votre point principal. Rappelez-vous que les gens veulent vous entendre parler, ne pas rĂ©citer une liste de phrases 3Donner le discours1Pratiquez votre discours. Le jour de l`obtention du diplĂŽme ne devrait pas ĂȘtre la premiĂšre fois que vous rĂ©citez le discours Ă haute voix. Pratiquez plusieurs fois Ă l`avance, soit devant un miroir ou vos amis. Cela vous permettra de savoir combien de temps votre discours est et si c`est trop long, il vous permettra Ă©galement de savoir comment cela se fait lorsque vous le rĂ©citez Ă haute vous le pouvez, recrĂ©ez le scĂ©nario le plus fidĂšlement possible. Portez le bonnet et la blouse de façon Ă ce que vous vous sentiez Ă l`aise avec eux et pratiquez-vous sur le podium ou Ă l`endroit oĂč l`obtention du diplĂŽme aura lieu, si possible. Plus vous ĂȘtes familier avec la scĂšne, plus vous vous sentirez Ă l`aise lors de la prise de votre sang-froid. Vous ne devez pas perdre le contrĂŽle pendant le discours. Si vous ressentez des larmes, essayez de respirer profondĂ©ment et tenez-vous sur le podium pour vous distraire. L`obtention du diplĂŽme est un moment Ă©motif pour tous les participants et il est comprĂ©hensible que vous ayez une boule dans votre gorge en pensant Ă vos amis et Ă vos camarades de sortir une ou deux larmes peut ĂȘtre bien. Vous pouvez dissimuler le fait de blĂąmer les allergies ou dire, comme une blague, qu`il y a beaucoup de poussiĂšre dans la C`est un grand moment pour vous et devrait ĂȘtre celui que vous vous sentez fier de trop. Cela dit, vos collĂšgues ne se souviennent probablement pas de la plupart de ce que vous allez dire. Il n`y a pas de problĂšme. Dans tous les cas, cela peut soulager une partie de la pression que vous ressentez. DĂ©tendez-vous, amusez-vous et limitez-vous Ă vos idĂ©es principales. La chose la plus importante est que vous trouviez un message qui vous intĂ©resse et que vous jugez que vous avez Ă©tĂ© choisi pour donner le discours pour une raison. C`est une occasion unique de parler en tant que reprĂ©sentant de la promotion, alors faites de votre une copie de votre discours. Bien que vous n`ayez pas de problĂšmes pour le mĂ©moriser, pratiquer devant le miroir ou vos amis est un peu diffĂ©rent de le faire dans l`obtention du diplĂŽme. MĂȘme si vous pensez que vous savez tout par cĆur, apportez un petit rappel, au cas de faire des choses qui vous distraient pendant que vous prononcez votre discours. Cela signifie Ă©teindre votre tĂ©lĂ©phone, en vous assurant de ne pas avoir de porte-clĂ©s bruyant ou de piĂšces de monnaie dans votre poche et de ne pas mĂącher de chewing-gum lorsque vous parlez. Cela rendra plus difficile pour les gens de vous entendre et de prĂȘter attention Ă vos d`Ă©coles secondaires vont revoir votre discours avant de le donner pour s`assurer que vous ne touchez Ă aucun sujet controversĂ© ou inappropriĂ©. Ce n`est pas une bonne idĂ©e de prĂ©senter un discours Ă l`Ă©cole et d`en donner un tout autre pour Ă©viter la le plagiat. C`est votre discours, pas une opportunitĂ© d`utiliser quelqu`un d`autre. Assurez-vous que votre travail est original. Avec autant de discours disponibles en ligne, il peut ĂȘtre tentant d`en copier un - cependant, rappelez-vous qu`il peut aussi ĂȘtre facile pour les gens de vous dĂ©couvrir. Compartir en redes sociales RelacionadaafhG31.