Lesdiscours sur la « fin » de la littĂ©rature se multiplient. Les uns dĂ©plorent la perte de son aura sociale, l’affaiblissement de son lectorat et prĂ©fĂšrent avec nostalgie les Ă©crivains d’hier Ă  ceux d’aujourd’hui. Les autres Ă©voquent les menaces qui pĂšsent sur le livre et s’inquiĂštent de son avenir numĂ©rique.
Les discours de mariage et les toasts sont peut-ĂȘtre les choses les plus dĂ©courageantes Ă  Ă©crire et Ă  prononcer, mais sachez qu’ils font partie des moments prĂ©fĂ©rĂ©s de toute la journĂ©e du mariage ! Hormis les vƓux du couple lors de la cĂ©rĂ©monie, les discours sont ce que tout le monde veut entendre. DĂ©couvrez alors le guide ultime pour un discours de cĂ©rĂ©monie laĂŻque mĂ©morable. À vous de jouer ! Qui prononcent des discours Ă  une cĂ©rĂ©monie laĂŻque ? Traditionnellement, les tĂ©moins, les demoiselles d’honneur et la famille prononcent des discours de mariage et des toasts pour le couple – et le mariĂ© prononce un discours au nom du couple. Cependant, vous faites bien ce que vous voulez dans une cĂ©rĂ©monie laĂŻque ! En effet, si vous optez pour la voie non-traditionnelle, nous ne recommandons pas une situation de micro ouvert – oĂč tout le monde peut parler. Nous ne recommandons pas non plus d’avoir plus de 5 discours, les invitĂ©s commenceraient Ă  s’inquiĂ©ter
 Quand le discours doit-il avoir lieu ? La plupart des speechs de mariage et des toasts sont prononcĂ©s pendant la rĂ©ception de mariage, avant ou aprĂšs le dĂźner. Vous pouvez Ă©galement les avoir pendant le dĂźner. Encore une fois, vous faites ce que vous voulez dans un mariage non-traditionnel ! Comment Ă©crire un discours de mariage mĂ©morable ? La partie la plus difficile de la rĂ©daction d’un discours de cĂ©rĂ©monie laĂŻque est de savoir par oĂč commencer. Si vous marquez un blanc ou si vous avez du mal Ă  prĂ©ciser les histoires que vous voulez raconter, commencez par dresser une liste de vos qualitĂ©s prĂ©fĂ©rĂ©es sur la mariĂ©e ou le mariĂ©. S’il s’agit de la personne la plus drĂŽle que vous connaissez, centrez votre discours de tĂ©moin sur son sens de l’humour et les expĂ©riences amusantes que vous avez vĂ©cues ensemble. Il y a de fortes chances qu’il y ait beaucoup de qualitĂ©s chez les amoureux, alors faire une liste de vos 3 anecdotes favorites vous aidera Ă  rĂ©diger un speech et ciblĂ© Ă  leur sujet. Lorsque vous ĂȘtes prĂȘt Ă  commencer Ă  Ă©crire, utilisez le plan gĂ©nĂ©ral suivant pour vous aider Ă  crĂ©er un excellent discours de cĂ©rĂ©monie laĂŻque du dĂ©but Ă  la fin Commencez par vous prĂ©senter Dites Ă  tout le monde votre nom et expliquez briĂšvement comment et quand vous avez rencontrĂ© ces 2 lovers, ou pourquoi/comment vous ĂȘtes liĂ©s. Tout le monde n’est pas censĂ© vous connaĂźtre, alors
 Plantez le dĂ©cor ! Racontez une histoire pertinente Revenez Ă  la liste que vous avez créée avant de commencer Ă  Ă©crire votre discours et choisissez une histoire qui reflĂšte les qualitĂ©s que vous aimez le plus chez les Ă©poux. Cela devrait ĂȘtre quelque chose qui soit relatable, attachant et appropriĂ©. Souvenez-vous du jour oĂč vous avez rencontrĂ© leur partenaire Tout le monde dans cette piĂšce connaĂźtra plus ou moins l’histoire d’amour du couple, alors racontez leur histoire de votre point de vue Ă  vous. Parlez du jour oĂč vous avez rencontrĂ© leur moitiĂ© pour la premiĂšre fois et du moment oĂč vous avez rĂ©alisĂ© que c’était LA personne qu’ils allaient Ă©pouser
 Parlez de ce que vous aimez de leur partenaire Bien que votre responsabilitĂ© principale soit de parler des Ă©poux, chaque discours de cĂ©rĂ©monie laĂŻque devrait en fin de compte porter sur les deux. Dites au mariĂ© pourquoi il est le meilleur choix pour votre meilleure amie Charlotte, et quelles sont les qualitĂ©s que vous aimez le plus chez lui. Parlez de vos espoirs pour leur avenir en tant que couple Si vous ĂȘtes mariĂ©, c’est ici que vous insĂ©rez vos meilleurs conseils et meilleurs vƓux pour un mariage sain. Si vous ne l’ĂȘtes pas, souhaitez-leur une longue vie heureuse, saine et pleine de bonheur ensemble
 Veuillez garder Ă  l’esprit de personnaliser vos souhaits mettre en valeur les mariĂ©s finir sur une vision positive, optimiste et sincĂšre de leur avenir. Terminez par un toast Écrire un discours de mariage n’est pas facile, mais mettre fin Ă  un discours peut ĂȘtre tout aussi difficile que de le dĂ©marrer. C’est pourquoi nous vous recommandons de terminer par un toast. Demandez Ă  tout le monde de lever son verre et de porter un toast au merveilleux couple – et, dans votre esprit, au discours mĂ©morable que vous venez de prononcer ! Conseils pour les tĂ©moins Vous ĂȘtes tĂ©moin au mariage de vos amis Charlotte et Martin de Bordeaux ? Quelle bonne nouvelle ! Vous allez donc devoir vous lancer dans un joli discours de cĂ©rĂ©monie laĂŻque
 et oui, ça fait partie du jeu ! Suivez nos bons conseils pour Ă©viter les fausses notes 1 – Ne buvez pas trop d’alcool Ă  l’avance Vous ne voulez pas brouiller vos mots ou vous lancer dans une balade ivre devant tout le monde, n’est-ce pas ? Pas besoin d’alcool pour assurer le coup
 juste quelques gorgĂ©es de courage suffiront pour vous aider Ă  faire un discours de mariage au top devant la foule d’invitĂ©s. No stress ! 2 – Ne parlez pas de vous C’est normal de s’intĂ©grer en racontant les souvenirs que vous avez avec vos amis, mais rappelez-vous que ce discours concerne les Ă©poux – et seulement les Ă©poux ! Une fois que vous vous ĂȘtes prĂ©sentĂ©, parlez directement de la mariĂ©e ou du mariĂ©, puis d’eux en tant que couple. 3 – N’humiliez pas le couple Pour un discours de tĂ©moin de mariage rĂ©ussi, n’utilisez pas de langage grossier, ne racontez pas d’histoires inappropriĂ©es et ne mentionnez aucune relation passĂ©e. De plus, ne vous moquez pas trop de la mariĂ©e ou du mariĂ©. C’est sympa d’ĂȘtre drĂŽle, de faire son boute-en-train, mais n’allez pas trop loin ! Cela pourrait vraiment nuire Ă  l’ambiance gĂ©nĂ©rale
 En effet, les discours d’une cĂ©rĂ©monie de mariage donnent Ă  chacun une perspective unique sur les Ă©poux. Ils nous font rire, nous font pleurer, nous remplissent d’un sentiment de communion avec toute la piĂšce. C’est pourquoi ils doivent ĂȘtre bien Ă©crits ! Vous avez besoin d’aide pour rĂ©diger un discours de cĂ©rĂ©monie laĂŻque mĂ©morable ? Vous cherchez une Wedding Planner en or pour toute la coordination le jour J ? Ou encore, vous aimeriez trouver une officiante de cĂ©rĂ©monie laĂŻque parfaite pour assurer un mariage convivial ? Bienvenue ! Contactez la team MC2 Mon Amour via ce formulaire dĂšs maintenant. Nous vous promettons une journĂ©e de mariage inoubliable et de beaux moments passĂ©s en famille et entre amis ! L’équipe MC2 Mon Amour. Lessolutions pour la dĂ©finition FIN D'UN DISCOURS pour des mots croisĂ©s ou mots flĂ©chĂ©s, ainsi que des synonymes existants. GrĂące Ă  vous la base de dĂ©finition peut s’enrichir, il suffit pour cela de renseigner vos dĂ©finitions dans le formulaire. Les dĂ©finitions seront ensuite ajoutĂ©es au dictionnaire pour venir aider les futurs internautes bloquĂ©s dans leur grille sur une

Qui peut prononcer un discours aux obsĂšques ? Sachez qu’il n’y a pas de rĂšgle qui Ă©numĂšre les personnes susceptibles de prononcer un Ă©loge funĂšbre lors d'un enterrement. Tout le monde peut prendre la parole s’il le souhaite. GrĂące au discours prononcĂ© pendant la cĂ©rĂ©monie, il s’agit de rendre hommage au dĂ©funt. Vous pouvez donc faire un discours quel que soit le lien qui vous unit Ă  la personne dĂ©cĂ©dĂ©e proche, ami, collĂšgue, connaissance
 En revanche, il est bien d’informer la famille du dĂ©funt que vous souhaitez prendre la parole avant la cĂ©rĂ©monie d'obsĂšques. C’est un moment important pour les proches du dĂ©funt. Par ailleurs, sachez que vous pouvez faire lire un message par le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie si vous ne vous sentez pas affronter la salle. Pourquoi prononcer un Ă©loge funĂšbre aux funĂ©railles ? Le discours sert Ă  rendre hommage au dĂ©funt. Ainsi, il est possible de parler des Ă©tapes importantes de la vie de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e, de ses qualitĂ©s, Ă©voquer des souvenirs, son caractĂšre
cela permettra aux autres personnes prĂ©sentes aux obsĂšques de mieux connaĂźtre la personne et de garder ces informations. Le discours aux obsĂšques peut aussi ĂȘtre une Ă©tape pour faire son deuil. Comment rĂ©diger son discours ? Le discours prononcĂ© aux obsĂšques respecte les mĂȘmes rĂšgles que la plupart des types de rĂ©dactions que nous connaissons il convient de commencer par une introduction. Souvent les personnes prĂ©fĂšrent mettre une citation, un dicton, voire un souvenir. Dans l’accroche, vous devez exprimer votre fil conducteur qui vous aidera pour les autres parties du discours. vous devez ensuite rĂ©diger le dĂ©veloppement vous pouvez mettre diffĂ©rents Ă©lĂ©ments dans cette partie extraits, poĂšmes, anecdotes, histoires personnelles. Cette partie peut ĂȘtre alimentĂ© par des tĂ©moignages d’autres proches ou amis que vous aurez rĂ©coltĂ©s auparavant. enfin, la conclusion. Il convient de retourner au thĂšme principal qui est le sentiment face Ă  la disparition de la personne. Vous trouverez quelques exemples de discours et de textes d'hommage dans notre article consacrĂ© au sujet. Quelques conseils pour la rĂ©daction de l’éloge funĂšbre Avant de commencer Ă  Ă©crire, replongez-vous dans des photos, des films de famille. Ces Ă©lĂ©ments vous donneront des idĂ©es. Pensez aux moments que vous avez passĂ© avec le dĂ©funt. Vous pouvez commencer Ă  noter toutes vos pensĂ©es et ensuite vous ferez le tri. Il est aussi possible de lister les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de la personne disparue. Si vous avez l’occasion de discuter avec la famille et les proches, vous trouverez sans doute les traits de caractĂšre qui ressortent le plus souvent, les qualitĂ©s, des souvenirs en commun ; Vous pourriez vous en servir pour la rĂ©daction de votre discours. Quand lire le discours ? L’éloge funĂšbre est prononcĂ© gĂ©nĂ©ralement lors de la cĂ©rĂ©monie dans l’église ou dans le funĂ©rarium ou crĂ©matorium s’il s’agit d’une cĂ©rĂ©monie civile. La cĂ©rĂ©monie ayant une durĂ©e dĂ©terminĂ©e au prĂ©alable, il est donc recommandĂ© de prĂ©venir les proches de votre souhait de faire un discours afin que celui-ci soit inclus dans le timing.

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Ce texte est un Ă©crit de circonstance. En 1633, Descartes projetait de publier son TraitĂ© du monde, mais il apprend les dĂ©mĂȘlĂ©s de GalilĂ©e avec le St Office. Or comme dans son TraitĂ© du monde, il soutient les thĂšses de la science nouvelle la rotation de la terre il dĂ©cide par prudence de ne pas publier son Ɠuvre. La devise de Descartes Ă©tait larvatus prodeo » Je m’avance masquĂ© ». En 1637, il dĂ©cide comme il l’écrit dans sa correspondance, de sonder le guĂ© » en publiant trois essais scientifiques La Dioptrique; Les MĂ©tĂ©ores; La GĂ©omĂ©trie, prĂ©cĂ©dĂ©s d’un Discours de la mĂ©thode. Il s’agit donc, pour le philosophe de commencer par le commencement. La science naissante n’a aucune chance d’ĂȘtre reçue par la plus grande partie des esprits, tant que ceux-ci n’ont pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ©s. A quoi bon publier les rĂ©sultats d’une recherche, si les esprits ne sont pas disponibles pour la maniĂšre radicalement nouvelle d’aller au vrai qu’ils impliquent? En effet la physique en voie de constitution exige de se demander ce qui est au principe d’une connaissance vĂ©ritablement scientifique Faut-il considĂ©rer comme la philosophie de l’Ecole le prĂ©tend, que la vĂ©ritĂ© a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e ou trouvĂ©e et qu’il convient seulement de la recevoir par voie d’autoritĂ©, ou bien faut-il comprendre que la vĂ©ritĂ© est Ă  chercher par un effort actuel devant mobiliser les gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes et Ă  venir ? La rĂ©ponse de Descartes est trĂšs claire ExceptĂ© les vĂ©ritĂ©s religieuses qui ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es, les vĂ©ritĂ©s scientifiques sont Ă  chercher. La science n’est pas construite, elle est Ă  Ă©laborer et pour cela il faut une mĂ©thode. Quelle est cette mĂ©thode ? C’est celle qui permet de bien conduire sa raison car d’une part la raison est la seule autoritĂ© en matiĂšre de vĂ©ritĂ©, d’autre part elle est inefficace si elle ne s’exerce pas selon certaines rĂšgles. La rĂ©daction du Discours de la mĂ©thode repose sur ces prĂ©supposĂ©s, son enjeu Ă©tant de prĂ©parer les esprits Ă  comprendre la science nouvelle. D’oĂč le titre Discours de la mĂ©thode pour bien conduire sa raison et chercher la vĂ©ritĂ© dans les sciences. Au fond, le Discours est un manifeste. On appelle ainsi une dĂ©claration solennelle par laquelle un homme ou un groupe expose son programme, justifie sa position. Un discours n’est pas un traitĂ© c’est-Ă -dire une exposition mĂ©thodique et systĂ©matique d’un ensemble de connaissances. Le projet se veut modeste. Descartes ne cesse de prĂ©ciser qu’il donne Ă  voir le chemin qu’il a suivi et qu’il ne prĂ©tend pas donner de leçons aux autres. Cf. La premiĂšre partie. Toutefois il se peut faire que je me trompe, et ce n’est peut-ĂȘtre qu’un peu de cuivre et de verre que je prends pour de l’or et des diamants
 Ainsi mon dessein n’est pas d’enseigner ici la mĂ©thode que chacun doit suivre pour bien conduire sa raison mais seulement de faire voir en quelle sorte j’ai tĂąchĂ© de conduire la mienne
Mais ne proposant cet Ă©crit que comme une histoire
franchise ». Il ne faut pas se laisser abuser par la modestie du propos. Certes, elle est sincĂšre en ce que le philosophe connaĂźt la propension de tout esprit Ă  l’erreur, et en ce que, fondamentalement, Descartes est un homme modeste plus prompt Ă  se remettre en cause qu’à remettre en cause les autres. Il y a lĂ  un trait de gĂ©nĂ©rositĂ©, au sens oĂč cette vertu engage Ă  s’estimer Ă  sa juste mesure. Mais derriĂšre la modestie il faut aussi dĂ©celer la prudence. La prudence ou sagesse pratique consiste Ă  ne rien faire qui puisse inutilement vous nuire. Or Descartes ne manquerait pas d’avoir des ennuis avec les pouvoirs Ă©tablis s’il publiait comme GalilĂ©e les rĂ©sultats de ses travaux intellectuels. Le Discours et les trois essais lui permettent de prendre le pouls » de l’opinion. Comme le peintre Apelle, cachĂ© derriĂšre ses tableaux, Ă©coutait les critiques du public afin d’en tirer profit, Descartes attend des critiques que suscitera cette publication des renseignements sur l’état des esprits dans leurs rapports Ă  la science nouvelle. Je serai bien aise de faire voir en ce discours, quels sont les chemins que j’ai suivis, et d’y reprĂ©senter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu’apprenant du bruit commun les opinions qu’on en aura, ce soit un nouveau moyen de m’instruire, que j’ajouterai Ă  ceux dont j’ai coutume de me servir ». Ce discours lui permet ainsi, derriĂšre la modestie affichĂ©e de son objet, de prĂ©senter une histoire de sa vie intellectuelle et d’introduire chaque partie de sa philosophie telle que l’Ɠuvre cartĂ©sienne la dĂ©ploie par ailleurs de façon mĂ©thodique et systĂ©matique. Le contenu des MĂ©ditations mĂ©taphysiques1641 est prĂ©sentĂ© sommairement dans la 4° partie, les grandes thĂšses scientifiques dĂ©veloppĂ©es dans le traitĂ© du monde ; le traitĂ© de l’homme ; le traitĂ© des passions sont annoncĂ©es dans la 5° et 6° partie. La morale dans la 3°. S’il est vrai que la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la mĂ©taphysique, le tronc la physique, les sciences en gĂ©nĂ©ral et les branches qui en constituent la dimension pratique la technique, la mĂ©decine et la morale ; on peut dire que le discours en esquisse l’architecture. I Analyse de la premiĂšre partie. A Que faut-il entendre par le bon sens est la chose du monde la mieux partagĂ©e » ? Bon sens est synonyme de raison. C’est la facultĂ© de juger c’est-Ă -dire de distinguer le vrai d’avec le faux sur le plan thĂ©orique ou le bien d’avec le mal sur le plan pratique. La justification que Descartes donne de son propos Cf. car
 mĂȘle subtilement ironie et gĂ©nĂ©rositĂ©. Chacun pense en ĂȘtre si bien pourvu que ceux mĂȘmes qui sont les plus difficiles Ă  contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en dĂ©sirer plus qu’ils n’en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutĂŽt cela tĂ©moigne que la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement Ă©gale en tous les hommes ». Descartes note ironiquement un fait les hommes ne manquent pas de motifs de plainte mais ils ne se plaignent jamais de leur jugement. Si difficile Ă  se satisfaire en toutes choses, ils sont d’ordinaire contents de leur jugement. Est-ce Ă  dire que tous jugent correctement ? Ce n’est certes pas ce que veut laisser entendre le philosophe du doute. Mais avant de pointer les faiblesses de ce contentement, il explicite ce qu’il signifie de positif. A savoir que les hommes n’ont pas tort de savoir qu’il y a en eux une dignitĂ©, une facultĂ© les distinguant des animaux et les constituant comme des hommes Ă  part entiĂšre. Descartes s’inscrit explicitement dans la tradition grecque. Aristote dĂ©finissait l’homme comme un animal raisonnable. Pour la raison ou le sens, d’autant qu’elle est la seule chose qui nous rend hommes, et nous distingue des bĂȘtes, je veux croire qu’elle est tout entiĂšre en un chacun, et suivre en ceci l’opinion commune des philosophes, qui disent qu’il n’y a du plus ou du moins qu’entre les accidents, et non point entre les formes ou natures des individus d’une mĂȘme espĂšce ». Descartes rappelle ici, conformĂ©ment au langage scolastique, qu’il faut distinguer ce qui appartient essentiellement Ă  un ĂȘtre et ce qui le caractĂ©rise accidentellement. Ce qui appartient Ă  son essence ou Ă  sa forme est ce qui le dĂ©finit dans son ĂȘtre, ce qui appartient Ă  sa dĂ©finition. Ainsi la raison dĂ©finit l’humanitĂ© dans son essence. Retirez Ă  l’homme sa forme raisonnable, il a cessĂ© d’ĂȘtre un homme. Peu importe qu’il raisonne bien ou mal, ce n’est lĂ  qu’un trait accidentel, en revanche un ĂȘtre privĂ© de raison n’est pas un homme. Dans la CinquiĂšme partie, il soulignera que l’hĂ©bĂ©tude des sourds et muets ou le discours dĂ©lirant des fous ne les exclut pas de l’humanitĂ©. Eux aussi participent de l’humaine condition mĂȘme si accidentellement ils sont privĂ©s des moyens d’exercer correctement leur raison. Car c’est une chose bien remarquable qu’il n’y a point d’hommes si hĂ©bĂ©tĂ©s et si stupides, sans en exceptĂ©s mĂȘme les insensĂ©s, qu’ils ne soient capables d’arranger ensemble diverses paroles, et d’en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensĂ©es et qu’au contraire il n’y a point d’autre animal tant parfait et tant heureusement nĂ© qu’il puisse ĂȘtre qui fasse le semblable [
] Et ceci ne tĂ©moigne pas seulement que les bĂȘtes ont moins de raison que les hommes, mais qu’elles n’en ont point du tout [
] ». Les hommes ont donc bien raison de se sentir Ă©gaux par cette facultĂ© qui les dĂ©finit dans leur humanitĂ© et dignitĂ©. On sait que pour Descartes, cette facultĂ© est la marque du crĂ©ateur sur la crĂ©ature, le principe de la supĂ©rioritĂ© ontologique de l’homme et ce par quoi il n’est pas, comme le simple corps ou matiĂšre dont il relĂšve aussi, rĂ©gi par le principe du dĂ©terminisme car en tant que substance pensante il dispose du libre-arbitre. Mais la justification s’arrĂȘte lĂ  car il ne suffit pas de disposer de la raison, encore faut-il en faire un bon usage. Ainsi si tous les hommes sont Ă©gaux par le fait de disposer d’une raison, ils ne le sont pas par la maniĂšre dont ils l’exercent. L’égalitĂ© des raisons n’empĂȘche pas l’inĂ©galitĂ© des esprits D’abord parce qu’il n’y a pas que la seule raison qui concourt Ă  la perfection de l’esprit. Toujours avec le mĂȘme souci de modestie, Descartes souligne qu’il lui est souvent arrivĂ© d’envier la vivacitĂ© de tel esprit ou la capacitĂ© inventive, la puissance de l’imagination ou encore la prodigieuse mĂ©moire de tel autre. Toutes ces dimensions de l’esprit contribuent Ă  distinguer les uns des autres et Ă  faire que certains sont plus puissants que d’autres. Ensuite parce que ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien ». Le philosophe introduit ici l’idĂ©e de la nĂ©cessitĂ© de la mĂ©thode. La raison est nĂ©cessaire, elle n’est pas suffisante. A dĂ©faut de la conduire mĂ©thodiquement elle est inefficace. Or, ce qu’il y a sans doute de plus difficile est de procĂ©der avec mĂ©thode. C’est si difficile que Descartes ne considĂšre pas que cela soit Ă  la portĂ©e de tous les esprits. Il le signifie lorsqu’il dit que la remise en cause de toutes les croyances Ă  laquelle invite la premiĂšre rĂšgle, c’est-Ă -dire la pratique du doute n’est pas un instrument Ă  mettre dans toutes les mains. Il s’explique sur ce point dans la deuxiĂšme partie. Il commence par remarquer que les Ă©difices les plus rĂ©ussis sont ceux qui rĂ©vĂšlent l’unitĂ© d’un projet mĂ©thodique comme en tĂ©moignent les monuments construits par un seul architecte, les villes conçues par un seul urbaniste, les constitutions Ă©laborĂ©es par un seul lĂ©gislateur, un domaine de savoir construit par l’effort mĂ©thodique d’un seul esprit, ou la reconstruction du champ des sciences telle que Descartes l’envisage par le doute mĂ©thodique. Mais pas plus dans le domaine des sciences que dans celui de la religion ou dans celui de la politique, il n’est prudent d’inviter tous les esprits Ă  la remise en cause radicale. Jamais mon dessein ne s’est Ă©tendu plus avant que de tĂącher Ă  rĂ©former mes propres pensĂ©es, et de bĂątir dans un fonds qui est tout Ă  moi. Que si mon ouvrage m’ayant assez plu, je vous en fais voir le modĂšle, ce n’est pas, pour cela, que je veuille conseiller Ă  personne de l’imiter. Ceux que Dieu a mieux partagĂ©s de ses grĂąces auront peut-ĂȘtre des desseins plus relevĂ©s ; mais je crains bien que celui-ci ne soit dĂ©jĂ  trop hardi pour plusieurs. La seule rĂ©solution de se dĂ©faire de toutes les opinions qu’on a reçues en sa crĂ©ance, n’est pas un exemple que chacun doive suivre. Et le monde n’est quasi composĂ© que de deux sortes d’esprit auxquels il ne convient aucunement Ă  savoir de ceux qui, se croyant plus habiles qu’ils ne sont, ne se peuvent empĂȘcher de prĂ©cipiter leurs jugements, ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensĂ©es ; d’oĂč vient que, s’ils avaient une fois pris la libertĂ© de douter des principes qu’ils ont reçus, et de s’écarter du chemin commun, jamais ils ne pourraient tenir le sentier qu’il faut prendre pour aller plus droit et demeureraient Ă©garĂ©s toute leur vie ; puis de ceux qui, ayant assez de raison ou de modestie pour juger qu’ils sont moins capables de distinguer le vrai d’avec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent ĂȘtre instruits doivent bien plutĂŽt se contenter de suivre les opinions de ces autres qu’en chercher eux-mĂȘmes de meilleures ». Au fond la plus grande partie des esprits se rĂ©partit en deux catĂ©gories. D’une part les esprits prĂ©somptueux qui prĂ©tendent plus qu’ils ne peuvent et se condamnent Ă  l’égarement chronique tant en matiĂšre politique, religieuse que scientifique. A bien observer le monde cette catĂ©gorie est certainement la plus rĂ©pandue. D’autre part les esprits modestes qui, ayant connaissance de leur limite s’en remettent pour ĂȘtre Ă©clairĂ©s Ă  plus compĂ©tents qu’eux. Car Descartes l’avoue sans avoir plus d’esprit que le commun, on ne doit pas espĂ©rer de rien faire d’extraordinaire touchant les sciences humaines ». Descartes ne rĂ©serve donc l’exercice du doute, la mĂ©thode du libre-examen qu’à un petit nombre d’esprits supĂ©rieurs. Est-ce Ă  dire qu’il se compte au nombre de ceux-ci ? La rĂ©ponse est embarrassante. Nul doute que comme tous les grands gĂ©nies, Descartes devait avoir conscience de sa supĂ©rioritĂ©. Mais ce qui frappe dans le propos cartĂ©sien, c’est toujours la modestie. Ainsi lit-on, qu’il se serait plutĂŽt senti participer de la seconde catĂ©gorie d’esprit si les circonstances de sa vie ne l’avaient pas mis en situation d’ĂȘtre insatisfait du savoir reçu, insatisfaction l’ayant conduit Ă  dĂ©finir une mĂ©thode dont il a expĂ©rimentĂ© par lui-mĂȘme la fĂ©conditĂ©. Sa contribution Ă  l’édifice du savoir ne vient donc pas d’une espĂšce de supĂ©rioritĂ© native, il insiste beaucoup sur le sentiment qu’il a de la mĂ©diocritĂ© de son esprit mĂ©diocre= moyen ; elle dĂ©coule de la mĂ©thode qu’il a eu la chance de mettre au point. Mais afin d’éviter l’écueil qui est celui des esprits prĂ©somptueux, et qui font qu’ils demeurent toute leur vie Ă©garĂ©s, il s’efforce de retarder le plus possible le moment de la remise en cause radicale de toutes ses croyances pour se rapprocher du moment oĂč grĂące Ă  sa mĂ©thode il sera capable de les remplacer par des connaissances vĂ©ritables. Je ne voulus point commencer Ă  rejeter tout Ă  fait aucune des opinions, qui s’étaient pu glisser autrefois en ma crĂ©ance sans y avoir Ă©tĂ© introduites par la raison, que je n’eusse auparavant employĂ© assez de temps Ă  faire le projet de l’ouvrage que j’entreprenais, et Ă  chercher la vraie mĂ©thode pour parvenir Ă  la connaissance de toutes les choses dont mon esprit serait capable ». IdĂ©e-force Le principe de la rĂ©forme cartĂ©sienne est dans une suspicion Ă  l’égard d’une confiance exclusive dans les dons de l’esprit. Cette confiance n’est pas fondĂ©e. La rĂ©fĂ©rence aux grandes Ăąmes a pour fonction de l’établir. L’expression renvoie surtout au domaine moral. Mais les choses sont analogues dans l’ordre thĂ©orique. Ceux qui peuvent aller le plus haut qu’il s’agisse des grandes vertus en matiĂšre morale ou des grandes lumiĂšres en matiĂšre intellectuelle sont sans doute les mĂȘmes que ceux qui peuvent aller le plus bas. Les vices ou les vertus des Ăąmes moyennes sont Ă©galement moyens. Par analogie, la diffĂ©rence entre ceux qui font progresser la connaissance et ceux qui ne le font pas tient Ă  ce que les uns procĂšdent mĂ©thodiquement alors que les autres non. Par prĂ©cipitation, ceux-ci s’éloignent davantage de la vraie science qu’ils croient la possĂ©der. Ainsi en est-il de ces faux savants de l’ñge scolastique. Ils ont beaucoup Ă©tudiĂ© Aristote, les PĂšres de l’Eglise, mais en ce qui concerne la science de la nature, ils en sont d’autant plus Ă©loignĂ©s qu’ils ont reçu sans examen tout ce qu’on leur a appris. B Le bilan de son Ă©ducation. 1 D’abord Descartes souligne combien il y avait en lui une soif de connaĂźtre, une curiositĂ© naturelle qu’il avait hĂąte de satisfaire car j’avais toujours un extrĂȘme dĂ©sir d’apprendre Ă  distinguer le vrai d’avec le faux pour voir clair en mes actions et marcher avec assurance en cette vie ». Il pointe l’enjeu pratique de la connaissance, son utilitĂ© pour les besoins de l’action. Il s’agit de conduire sa vie avec sagesse afin d’avoir une vie bonne et heureuse. La clartĂ© opposable Ă  obscuritĂ© et la distinction opposable Ă  confusion des idĂ©es ne sont pas visĂ©es dans une perspective simplement libĂ©rale de la connaissance, mĂȘme si cette conception grecque est aussi partagĂ©e par Descartes. La recherche de la vĂ©ritĂ© est bien, pour lui aussi une fin en soi. Mais il y a une autre tendance chez Descartes qui est particuliĂšrement affirmĂ©e ici. S’il faut voir clair, c’est d’abord qu’il faut dĂ©ployer sa vie dans toute l’excellence dont on est capable et cela passe par l’intelligence du vrai. Le bon usage du libre-arbitre suppose un jugement Ă©clairĂ© en toutes choses, Cf. Cours sur le jugement dans le chapitre la raison et le rĂ©el les vertus pratiques supposent la vertu intellectuelle. 2 Ensuite il dit sa profonde dĂ©ception Ă  l’endroit de l’enseignement qu’il a reçu alors qu’il reconnaĂźt avoir eu la chance d’étudier dans le plus grand collĂšge d’Europe, c’est-Ă -dire au collĂšge de La FlĂšche. Il prĂ©cise qu’il ne se contentait pas d’étudier les matiĂšres enseignĂ©es, il Ă©tait curieux de toutes les productions intellectuelles de son Ă©poque, mĂȘme de ce qu’on appelle aujourd’hui les sciences occultesastrologie, chiromancie, magie, graphologie etc. et qu’il appelle curieuses ». Mais, sitĂŽt que j’eus achevĂ© tout ce cours d’études, au bout duquel on a coutume d’ĂȘtre reçu au rang des doctes, je changeai entiĂšrement d’opinion. Car je me trouvais embarrassĂ© de tant de doutes et d’erreurs, qu’il me semblait n’avoir fait autre profit, en tĂąchant de m’instruire, sinon que j’avais dĂ©couvert de plus en plus mon ignorance ». Il va donc passer en revue les disciplines qu’il a Ă©tudiĂ©es, expliquant pourquoi elles n’ont pas eu l’heur de le satisfaire -Le latin et le grec sont une bonne chose mais enfin leur seul intĂ©rĂȘt est de pouvoir lire les auteurs anciens dans le texte. -Les fables Ă©veillent l’imagination enfantine mais la fantaisie est une chose, le rĂ©el en est une autre et il peut ĂȘtre pernicieux de cultiver l’imaginaire si cela doit brouiller la frontiĂšre entre le rĂȘve et la rĂ©alitĂ©. Les rĂ©cits historiques sont Ă©difiants en ce qu’ils Ă©lĂšvent l’esprit par l’exemple des exploits des grands hommes mais Ă  trop s’intĂ©resser Ă  l’étude du passĂ© on risque d’ĂȘtre ignorant de ce qui se passe dans le prĂ©sent. Or c’est au prĂ©sent qu’il faut vivre. La lecture des grands auteurs permet de converser avec des grands esprits et de se sentir membre de ce que Bayle appellera plus tard la RĂ©publique des Lettres ». L’étude de l’art oratoire essentiellement les discours de CicĂ©ron, de la poĂ©sie rend capable d’une certaine Ă©loquence mais l’excellence dans ce domaine relĂšve plus d’une certaine aisance naturelle que de l’étude de rĂšgles Cf. Pascal la vraie Ă©loquence se moque de l’éloquence. Et pour ce qui est de la vĂ©ritĂ©, il s’agit moins de persuader des esprits ignorants comme on le peut en maĂźtrisant l’art oratoire que de la concevoir clairement et distinctement. Or sur ce point la rhĂ©torique n’est d’aucun secours. -Les mathĂ©matiques font l’objet de deux jugements trĂšs diffĂ©rents. Telles qu’on les lui a enseignĂ©es, elles ne semblent guĂšre avoir d’autre intĂ©rĂȘt que d’ĂȘtre utiles Ă  la rĂ©solution de problĂšmes pratiques aux arts mĂ©caniques. Et cela ne cesse de l’étonner car s’il y a une discipline qui incarne une perfection thĂ©orique, c’est bien cette science. Descartes en fait l’éloge en tant que discipline thĂ©oriquement rigoureuse Je me plaisais surtout aux mathĂ©matiques, Ă  cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons ; mais je ne remarquais point encore leur vrai usage, et, pensant qu’elles ne servaient qu’aux arts mĂ©caniques, je m’étonnais de ce que, leurs fondements Ă©tant si fermes et si solides, on n’avait rien bĂąti dessus de plus relevĂ© ». Il signifie donc que manifestement la scolastique n’a pas su voir la puissance et la fĂ©conditĂ© des mathĂ©matiques. Tout le projet cartĂ©sien consistera Ă  expliciter la mĂ©thode des mathĂ©maticiens et Ă  en faire le modĂšle de toute science. Car la rĂ©ussite de la raison dans une discipline est le garant de sa rĂ©ussite dans toutes les autres. Or quelle est la rĂ©ussite des mathĂ©matiques ? C’est de procĂ©der selon un ordre prĂ©cis intuition des Ă©vidences premiĂšres et dĂ©duction Ă  partir de ces Ă©vidences. D’oĂč la rigueur de leurs raisonnements et la certitude de leurs conclusions. La rĂ©volution cartĂ©sienne consiste Ă  envisager sous le nom de science une mathĂ©matique universelle. -Les ouvrages de morale peuvent exhorter Ă  la vertu mais les grands systĂšmes philosophiques tels que celui du stoĂŻcisme sont jugĂ©s sĂ©vĂšrement. Ils Ă©lĂšvent fort haut les vertus
mais ils n’enseignent pas Ă  les connaĂźtre, et souvent ce qu’ils appellent d’un si beau nom, n’est qu’une insensibilitĂ© condamnation de l’apathie stoĂŻcienne, ou un orgueil condamnation de la thĂšse stoĂŻcienne Ă©levant le sage Ă  la hauteur d’un dieu, ou un dĂ©sespoir condamnation de la justification stoĂŻcienne du suicide, ou un parricide allusion Ă  l’anecdote de Brutus condamnant ses propres enfants Ă  mort et prĂ©sidant Ă  leur exĂ©cution. -La thĂ©ologie a certes un intĂ©rĂȘt religieux mais comme les vĂ©ritĂ©s dont elle traite dĂ©passent la lumiĂšre naturelle puisqu’elles sont rĂ©vĂ©lĂ©es, la raison est impuissante Ă  en juger. -La philosophie scolastique son contenu consistait essentiellement dans la doctrine d’Aristote interprĂ©tĂ©e par Suarez fait l’objet d’un jugement d’une extrĂȘme sĂ©vĂ©ritĂ© Elle donne le moyen de parler vraisemblablement de toutes choses, et se faire admirer des moins savants ». Descartes l’accuse donc d’ĂȘtre un bavardage stĂ©rile Ă  l’usage des ignorants. Il est Ă  la recherche d’une science absolument certaine or ce qui est certain ne se discute pas. LĂ  oĂč il y a dĂ©bat, dialectique on n’est pas sur le terrain de la science. En termes aristotĂ©liciens Cf. Cours sur la dĂ©monstration, il ne reconnaĂźt une valeur qu’au syllogisme scientifique c’est-Ă -dire Ă  la dĂ©monstration. Le syllogisme dialectique n’aboutit qu’à du vraisemblable ou du probable. Le probable n’étant pas le certain je rĂ©putais presque pour faux tout ce qui n’était que vraisemblable ». -La jurisprudence = le droit la mĂ©decine et les autres sciences font aussi l’objet d’un jugement accablant. Elles n’ont pas de valeur thĂ©orique, elles ne sont que des moyens d’obtenir des postes lucratifs et honorifiques. Or la fortune de Descartes est suffisante pour qu’il n’ait pas besoin de vivre d’un mĂ©tier lucratif et bien qu’il ne la mĂ©prise pas en cynique, la gloire ne l’attire guĂšre. Conclusion C’est pourquoi, sitĂŽt que l’ñge me permis de sortir de la sujĂ©tion de mes prĂ©cepteurs, je quittai entiĂšrement l’étude des lettres. Et me rĂ©solvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-mĂȘme, ou bien dans le grand livre du monde ; j’employai le reste de ma jeunesse Ă  voyager, Ă  voir des cours et des armĂ©es
et partout Ă  faire de telles rĂ©flexions sur les choses qui se prĂ©sentaient, que j’en puisse tirer quelque profit ». Descartes affirme ici le principe d’une rupture radicale avec la tradition scolastique. Il n’y a que deux sources lĂ©gitimes de la connaissance. D’abord la raison or l’exercice de cette facultĂ© ne dĂ©pend que de son effort personnel. Ensuite l’expĂ©rience. C’est ce Ă  quoi renvoie l’expression le grand livre du monde ». Il s’agit du rĂ©el tel qu’il est possible de l’observer. Dans la sixiĂšme partie, Descartes prĂ©cise que dĂšs qu’on avance dans la construction d’une science, c’est-Ă -dire dĂšs qu’on n’en est plus Ă  l’établissement des premiers principes et des consĂ©quences nĂ©cessaires de ceux-ci intuition et dĂ©duction le recours Ă  l’expĂ©rience est incontournable. MĂȘme je remarquais, touchant les expĂ©riences, qu’elles sont d’autant plus nĂ©cessaires qu’on est plus avancĂ© en connaissance. Car, pour le commencement, il vaut mieux ne se servir que de celles qui se prĂ©sentent d’elles-mĂȘmes Ă  nos sens, et que nous ne saurions ignorer, pourvu que nous y fassions tant soit peu de rĂ©flexion, que d’en chercher de plus rares et Ă©tudiĂ©es ». Au fond la mĂ©thode est toujours la mĂȘme. Aller du plus simple au complexe, du clair Ă  l’obscur, du facile au difficile afin d’éviter de se tromper. Commencer donc par les faits les plus aisĂ©s Ă  dĂ©couvrir avant d’en chercher de plus complexes et de plus difficiles Ă  rendre intelligibles. Cette premiĂšre partie dont le titre est ConsidĂ©rations touchant les sciences » s’achĂšve sur un jugement contrastĂ© Ă  l’endroit de l’expĂ©rience. Descartes entend par lĂ  la connaissance acquise par la pratique de la vie et par l’observation des choses. Il remarque d’abord qu’il y a sans doute beaucoup plus Ă  apprendre des savoirs pratiques que des savoirs purement spĂ©culatifs. Car les hommes sont infiniment plus enclins Ă  rectifier leurs erreurs lorsqu’ils en subissent les dommages que lorsqu’ils construisent abstraitement des systĂšmes infalsifiables par l’expĂ©rience. ManiĂšre pour lui de dĂ©noncer les subtilitĂ©s thĂ©oriques de la scolastique qui ; dit-il ironiquement ; semblent n’avoir d’autres sanctions que de flatter la vanitĂ© de ceux qui s’éloignent le plus du bon sens. Il note pour terminer que l’observation de la multiplicitĂ©, de la diversitĂ© et des contradictions des opinions et des mƓurs humaines lui a permis de se libĂ©rer de certains prĂ©jugĂ©s, par exemple comme il le dit plus haut de la tendance ethnocentrique. Il est bon de savoir quelque chose des mƓurs de divers peuples, afin de juger des nĂŽtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule et contre raison, ainsi qu’ont coutume de faire ceux qui n’ont rien vu ». Mais cette expĂ©rience a surtout pour bĂ©nĂ©fice de le libĂ©rer du prestige de cette mĂȘme expĂ©rience. La contingence, la particularitĂ©, la diversitĂ© de celle-ci le dĂ©tournent de ne jamais pouvoir fonder sur elle, quelque chose de certain. Descartes conclut donc cette partie sur une profession de foi rationaliste. Le fondement de la connaissance ne peut pas ĂȘtre comme l’affirment les empiristes l’expĂ©rience car celle-ci ne peut rien fonder de certain. Il faut donc se tourner du cĂŽtĂ© de la raison pour trouver quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. AprĂšs que j’eus employĂ© quelques annĂ©es Ă  Ă©tudier ainsi dans le livre du monde et Ă  tĂącher d’acquĂ©rir quelque expĂ©rience, je pris un jour la rĂ©solution d’étudier aussi en moi-mĂȘme, et d’employer toutes les forces de mon esprit Ă  choisir les chemins que je devais suivre. Ce qui me rĂ©ussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais Ă©loignĂ©, ni de mon pays, ni de mes livres ». II Analyse de la deuxiĂšme partie. A IdĂ©es gĂ©nĂ©rales. 1 Eloge des ouvrages tĂ©moignant de l’unitĂ© d’un plan de conception. 2 Analogie entre les plans architectural, religieux, politique et thĂ©orique. Cette analogie vise surtout Ă  Ă©tablir, d’une part que le projet de tout reconstruire sur de nouveaux fondements n’a pas de pertinence sur le plan de l’urbanisme, du religieux et du politique. Voyez qu’en matiĂšre politique, l’horreur totalitaire procĂ©dera d’un tel projet et d’autre part que le doute universel n’est pas Ă  mettre entre toutes les mains. 3 DiffĂ©rences entre les sortes d’esprit les esprits prĂ©somptueux et les esprits modestes. Voir analyse page 3 de ce cours 4 Introduction de la mĂ©thode pour bien conduire sa raison Ă  partir de diverses considĂ©rations sur les sciences abstraites ou formelles la logique et les mathĂ©matiques gĂ©omĂ©trie et algĂšbre. L’essentiel du propos consiste Ă  dire que ces sciences ont de nombreuses qualitĂ©s thĂ©oriques mais celles-ci sont tellement mĂȘlĂ©es Ă  des dĂ©veloppements confus et inutiles que ce fut cause que je pensai qu’il fallait chercher quelque autre mĂ©thode, qui, comprenant les avantages de ces trois fĂ»t exempte de leurs dĂ©fauts ». B Les rĂšgles de la mĂ©thode. Du grec methodos, le mot mĂ©thode indique l’idĂ©e d’un chemin odos vers meta. Pourquoi la nĂ©cessitĂ© de suivre un chemin balisĂ© ? Parce que Descartes, l’a soulignĂ© Ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien ». Or s’il y a une science qui satisfait Ă  cette exigence, c’est la mathĂ©matique. Je me plaisais surtout aux mathĂ©matiques, Ă  cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons ; confesse Descartes, mais je ne remarquais point encore leur vrai usage, et pensant qu’elles ne servaient qu’aux arts mĂ©caniques, je m’étonnais de ce que, leurs fondements Ă©tant si fermes et si solides, on n’avait rien bĂąti dessus de plus relevĂ© ». Il signifie par ce propos que la scolastique n’a pas su voir la puissance et la fĂ©conditĂ© des mathĂ©matiques. Son projet va donc consister Ă  expliciter la mĂ©thode des mathĂ©maticiens et Ă  en faire le modĂšle de toute science. Car la rĂ©ussite de la raison dans une discipline est la garantie de sa rĂ©ussite dans toutes les autres et la supĂ©rioritĂ© des mathĂ©matiques tient au fait qu’elles procĂšdent selon un ordre prĂ©cis intuitions des Ă©vidences premiĂšres et dĂ©duction Ă  partir de ces Ă©vidences. D’oĂč la rigueur de leurs raisonnements et la certitude de leurs conclusions. La rĂ©volution cartĂ©sienne consiste Ă  envisager sous le nom de sciences une mathĂ©matique universelle. RĂ©flĂ©chissant sur cette rigueur, Descartes estime qu’on peut la formaliser en quatre rĂšgles seulement.. Il prĂ©cise l’intĂ©rĂȘt d’un petit nombre de principes. Ils sont faciles Ă  connaĂźtre et consĂ©quemment Ă  observer, ce dont seraient bien inspirĂ©s de se souvenir les lĂ©gislateurs sur le plan politique, car les Etats bien gouvernĂ©s ne sont pas ceux qui comme le nĂŽtre, croulent sous une inflation lĂ©gislative. Il est difficile de connaĂźtre des lois trop nombreuses et cette plĂ©thore fait toujours le jeu des dĂ©linquances diverses et variĂ©es. 1 La rĂšgle de l’évidence. La premiĂšre est de ne rien recevoir sans examen et de n’admettre comme vrai que ce qui rĂ©siste au doute. Rien n’est moins naturel Ă  l’esprit que ce souci car nous avons tous Ă©tĂ© enfants avant que d’ĂȘtre hommes, et il nous a fallu longtemps ĂȘtre gouvernĂ©s par nos appĂ©tits et nos prĂ©cepteurs ». Aussi avons-nous reçu quantitĂ© de fausses opinions pour vĂ©ritables, et sans prendre la peine d’interroger la valeur de vĂ©ritĂ© de ces opinions, nous fondons sur elles quantitĂ© de raisonnements ou de jugements qui ne peuvent qu’ĂȘtre erronĂ©s. VoilĂ  pourquoi il convient de se dĂ©faire de toutes ces opinions et d’éviter les deux pĂ©rils qui menacent l’esprit dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. D’une part la prĂ©vention, d’autre part la prĂ©cipitation. Etre prĂ©venu consiste Ă  avoir des prĂ©jugĂ©s, Ă  opiner au lieu de se donner la peine de discriminer le vrai du faux. Platon a pointĂ©, dans l’allĂ©gorie de la caverne la souverainetĂ© des opinions et la difficultĂ© du chemin permettant de s’affranchir de leur prestige. Descartes dĂ©cline ici la mĂȘme leçon. Tant qu’on admet sans examen des Ă©noncĂ©s et qu’on fonde sur eux des affirmations, celles-ci n’ont aucune valeur thĂ©orique. Il faut se tenir en garde contre l’apparence de vĂ©ritĂ© du prĂ©jugĂ© et n’accepter comme principe du raisonnement que ce dont il est impossible de douter. Ce qui suppose de prendre le temps d’examiner et donc d’éviter la prĂ©cipitation. Celle-ci consiste Ă  aller trop vite, Ă  ĂȘtre trop peu scrupuleux sur les conditions de la validitĂ© rationnelle. Car seul peut ĂȘtre reconnu comme vrai ce qui se prĂ©senterait si clairement et si distinctement Ă  mon esprit que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute ». Le philosophe donne ici les critĂšres de l’idĂ©e vraie dont le modĂšle lui a Ă©tĂ© fourni par le cogito. C’est l’idĂ©e claire et distincte, l’idĂ©e dont l’esprit ne peut pas plus douter qu’il ne peut douter de lui-mĂȘme. Sa vĂ©ritĂ© saute aux yeux, autrement dit elle est Ă©vidente. L’évidence qui, seule peut fonder la certitude, est la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque d’une idĂ©e s’imposant Ă  l’esprit comme vraie de telle sorte qu’il ne peut lui refuser son adhĂ©sion. Ce qui lui confĂšre cette force est sa clartĂ© et sa distinction. La clartĂ© est le contraire de l’obscuritĂ©. L’idĂ©e claire est l’idĂ©e directement prĂ©sente Ă  une pensĂ©e attentive. Elle est, commente Gilson, l’impression que produit la perception directe de l’idĂ©e elle-mĂȘme lorsqu’elle est immĂ©diatement prĂ©sente Ă  l’entendement [
]. Une idĂ©e est obscure lorsqu’elle se rĂ©duit au souvenir que nous avons d’en avoir jadis perçu le contenu ; plus obscur encore, si ce souvenir n’est en rĂ©alitĂ© qu’un faux souvenir ». La distinction est le contraire de la confusion. C’est l’idĂ©e suffisamment prĂ©cise pour n’ĂȘtre confondue avec aucune autre. Une idĂ©e est confuse dans la mesure oĂč la perception de son contenu se mĂ©lange Ă  d’autres idĂ©es obscurĂ©ment perçues. Une idĂ©e ne peut donc ĂȘtre distincte sans ĂȘtre claire ; une idĂ©e qui ne contient rien que de clair est par lĂ  mĂȘme distincte ; mais une idĂ©e claire peut se mĂ©langer d’élĂ©ments qui ne le sont pas, comme lorsque nous composons l’idĂ©e d’union de l’ñme et du corps avec les idĂ©es claires d’ñme et de corps ». Gilson. L’idĂ©e claire et distincte ou idĂ©e Ă©vidente est saisie dans un acte d’intuition rationnelle. Elle seule permet de sortir du doute et de dĂ©ployer Ă  partir de son Ă©vidence les longues chaĂźnes de raison du discours. 2 La rĂšgle de l’analyse. Lorsqu’on a un problĂšme Ă  rĂ©soudre, il convient de rĂ©duire la difficultĂ© en dĂ©composant mentalement un tout en ses Ă©lĂ©ments constituants s’il s’agit d’une chose matĂ©rielle ou une idĂ©e complexe en idĂ©es plus simples. Il y a lĂ  une dĂ©marche fondamentale de la pensĂ©e qui ne peut faire la lumiĂšre sur quoi que ce soir qu’en divisant, en dĂ©composant pour parvenir aux idĂ©es ou aux Ă©lĂ©ments simples. 3 La rĂšgle de la synthĂšse. Pour construire un savoir selon un ordre rigoureux, il faut donc partir des Ă©lĂ©ments simples qu’on a dĂ©couverts par analyse et qui, en dernier ressort sont saisis intuitivement pour dĂ©duire de ce simple le complexe. Comme l’écrit Gilson Une idĂ©e est dite plus connue, ou plus aisĂ©e Ă  connaĂźtre qu’une autre, lorsqu’elle lui est antĂ©rieure dans l’ordre de la dĂ©duction. A ce titre, elle est aussi plus Ă©vidente, puisqu’on peut la connaĂźtre sans la suivante, mais non pas la suivante sans elle, et elle est par lĂ  mĂȘme plus certaine, puisque Ă©tant antĂ©rieure selon l’ordre de la dĂ©duction, elle se rattache au premier principe et participe Ă  son Ă©vidence de maniĂšre plus immĂ©diate ». Pour les problĂšmes scientifiques, l’ordre entre les idĂ©es est imposĂ© par la nature mĂȘme, puisque l’esprit peut le dĂ©couvrir mais ce n’est pas lui qui le met dans les choses. Il y a lĂ  clairement l’expression d’une option rĂ©aliste en matiĂšre de thĂ©orie de la connaissance. Mais il y a des problĂšmes qui portent sur des objets qui ne sont pas naturels mais artificiels. Par exemple le dĂ©cryptage d’une Ă©criture. Dans ce cas les Ă©lĂ©ments ne se prĂ©cĂšdent point naturellement, dit le texte. Il convient donc que l’esprit invente l’ordre Ă  suivre pour trouver les solutions plutĂŽt que de procĂ©der au hasard. 4 La rĂšgle du dĂ©nombrement. Il s’agit de s’assurer que dans le raisonnement on n’a rien oubliĂ©. Cf. Gilson L’évidence nous garantit la vĂ©ritĂ© de chacun des jugements que nous portons. Premier prĂ©cepte ; mais elle ne peut nous garantir la vĂ©ritĂ© de ces longues chaĂźnes dĂ©ductives, telles que sont d’ordinaire les dĂ©monstrations. Le dĂ©nombrement ou Ă©numĂ©ration consiste Ă  parcourir la suite de ces jugements par un mouvement continu de la pensĂ©e qui, s’il devient assez rapide, Ă©quivaut pratiquement Ă  une intuition. Les dĂ©nombrements ne sont valables que s’ils respectent l’ordre requis par le troisiĂšme prĂ©cepte, et s’ils sont suffisants c’est-Ă -dire conçus de maniĂšre Ă  ne laisser Ă©chapper aucun Ă©lĂ©ment de la dĂ©duction ». III Analyse de la troisiĂšme partie. Comme tout grand philosophe, Descartes a toujours joint le souci pratique au souci thĂ©orique. TrĂšs tĂŽt, il a la profonde conviction qu’ils se rejoignent dans la recherche des principes et qu’à l’égal d’une science rationnellement construite, on doit pouvoir Ă©laborer une morale rationnelle. Un rĂȘve fait dans la nuit du 10 au 11 novembre 1619 est Ă  cet Ă©gard, Ă©loquent. Le jeune homme voit, symbolisĂ©s par un dictionnaire et un recueil de poĂšmes latins toutes les sciences ramassĂ©es ensemble » et la philosophie et la sagesse jointes ensemble ». Le dictionnaire reprĂ©sente le savoir, le recueil de poĂšmes la morale. Bien plus tard, en 1647, dans la lettre prĂ©face de l’édition française des Principes de la philosophie il rĂ©affirmera l’idĂ©e que la philosophie est une et qu’elle inclut la science et la sagesse. Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la mĂ©taphysique, le tronc la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se rĂ©duisent Ă  trois principales, Ă  savoir la mĂ©decine, la mĂ©canique et la morale ; j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui prĂ©supposant une entiĂšre connaissance des autres sciences, est le dernier degrĂ© de la sagesse ». En 1637, cependant, Ă  l’époque du Discours de la mĂ©thode, la science n’est pas Ă©laborĂ©e. Descartes est thĂ©oriquement, en situation de doute. Il a dĂ©construit les savoirs antĂ©rieurs en pointant leur caractĂšre douteux, il n’a pas encore reconstruit l’édifice des connaissances sur les principes qu’il s’est donnĂ©s et plus fondamentalement, la science Ɠuvre collective, ne peut s’élaborer que trĂšs lentement, Ă  une Ă©chelle de temps sans commune mesure avec le temps individuel. Or il remarque que, s’il est possible de suspendre son jugement sur le plan spĂ©culatif, il n’en est pas de mĂȘme sur le plan pratique. Vivre c’est agir et l’action s’accommode mal des hĂ©sitations, de l’irrĂ©solution. Le prix Ă  payer pour des erreurs de jugement en matiĂšre de conduite est, par ailleurs trĂšs Ă©levĂ© contrariĂ©tĂ©s, soucis, troubles de l’ñme, ennuis de tous ordres. Tout cela n’est pas compatible avec la tĂąche que le philosophe s’est assignĂ©. Il veut vaquer commodĂ©ment Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ©. Aussi afin que je ne demeurasse point irrĂ©solu en mes actions pendant que la raison m’obligerait de l’ĂȘtre en mes jugements et que je ne laissasse pas de vivre dĂšs lors le plus heureusement que je pourrais, je me formai une morale par provision qui ne consistait qu’en trois ou quatre maximes dont je veux bien vous faire part » Discours III Partie. La morale par provision » ou morale provisoire est donc un ensemble de principes que Descartes dĂ©finit pour conduire sa vie avec assurance et tranquillitĂ©. Dans la prĂ©face des Principes de la philosophie, il dit une morale imparfaite qu’on peut suivre par provision =en attendant pendant qu’on n’en sait point encore de meilleure ». L’enjeu de la morale provisoire est donc de vivre le plus heureusement possible et de vaquer en paix Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ©. 1° PremiĂšre maxime La premiĂšre Ă©tait d’obĂ©ir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grĂące d’ĂȘtre instruit dĂšs mon enfance, et me gouvernant, en toute autre chose, suivant les opinions les plus modĂ©rĂ©es, et les plus Ă©loignĂ©es de l’excĂšs, qui fussent communĂ©ment reçues en pratique par les mieux sensĂ©s de ceux avec lesquels j’aurais Ă  vivre ». On a l’impression que Descartes prĂ©conise ici un conformisme Ă©tonnant pour un homme faisant de la raison, la seule autoritĂ© en matiĂšre de jugement. Sans doute, dans l’état actuel des choses, la raison n’a-t-elle pas la lumiĂšre pour ĂȘtre en mesure d’ĂȘtre la seule instance lĂ©gislatrice, mais plus fondamentalement il faut comprendre que dans le domaine politique et religieux, la raison ne peut pas et ne pourra jamais ĂȘtre la seule mesure des choses. Pourquoi ? Pour la religion, c’est facile Ă  saisir. Celle-ci repose, dans le cas du christianisme, la religion de Descartes sur la RĂ©vĂ©lation. C’est dire que la vĂ©ritĂ© religieuse ne relĂšve pas de la lumiĂšre naturelle la raison mais d’une lumiĂšre surnaturelle la foi. Pour les lois civiles et les coutumes il convient de se souvenir que ce sont les hasards de notre naissance qui nous ont fait membre d’un groupe et qu’une collectivitĂ© n’est pas un monde de purs esprits. Elle a Ă©tĂ© façonnĂ©e par les contingences historiques et ce que l’histoire a irrationnellement produit a une inertie relativement rĂ©tive aux exigences de la raison. L’oubli de cette vĂ©ritĂ© par les rĂ©formateurs ou les rĂ©volutionnaires est souvent la cause de leurs Ă©checs. Ces grands corps sont trop malaisĂ©s Ă  relever, Ă©tant abattus, ou mĂȘme Ă  retenir, Ă©tant Ă©branlĂ©s, et leurs chutes ne peuvent ĂȘtre que trĂšs rudes. Puis, leurs imperfections, s’ils en ont, comme la seule diversitĂ© qui est entre eux suffit pour assurer que plusieurs en ont, l’usage les a sans doute fort adoucies ; et mĂȘme qu’il en a Ă©vitĂ© ou corrigĂ© insensiblement quantitĂ©, auxquelles on ne saurait si bien pourvoir par prudence. Et enfin, elles sont quasi toujours plus supportables que ne serait leur changement en mĂȘme façon que les grands chemins qui tournoient entre des montagnes, deviennent peu Ă  peu si unis et si commodes, Ă  force d’ĂȘtre frĂ©quentĂ©s, qu’il est beaucoup meilleur de les suivre, que d’entreprendre d’aller plus droit, en grimpant au-dessus de rochers, et descendant jusques au bas des prĂ©cipices ».Discours de la mĂ©thodeII partie. Il y a dans ces remarques, une assez bonne indication de la prudence de Descartes Ă  l’égard de la politique. Les conventions sociales, les mentalitĂ©s, ne se rĂ©forment pas aussi facilement que ses propres opinions, aussi, puisqu’il faut vivre en paix avec les autres pour ne pas compromettre sa tranquillitĂ©, convient-il dans sa conduite extĂ©rieure, de se conformer aux lois et aux usages. Cela n’engage pas le jugement c’est-Ă -dire le for intĂ©rieur et pour toutes les actions qui ne sont pas prescrites par la loi et la coutume, il est sage de les rĂ©gler sur celles des hommes les plus sensĂ©s avec lesquels j’aurais Ă  vivre ». Descartes Ă©nonce ici un principe de modĂ©ration ayant deux justifications Ă  dĂ©faut de connaĂźtre la vĂ©ritĂ©, on a moins de chance de se tromper en suivant les opinions Ă©loignĂ©es des extrĂȘmes car tout excĂšs a coutume d’ĂȘtre mauvais » et si on se trompe, on se dĂ©tourne moins du vrai chemin » en Ă©tant modĂ©rĂ© qu’en Ă©tant extrĂ©miste. 2° DeuxiĂšme maxime Ma seconde maxime Ă©tait d’ĂȘtre le plus ferme et le plus rĂ©solu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je m’y serais une fois dĂ©terminĂ©, que si elles eussent Ă©tĂ© trĂšs assurĂ©es ». AprĂšs la modĂ©ration, Descartes prescrit la rĂ©solution. Certes les nĂ©cessitĂ©s de l’action fondent l’obligation de prendre parti, alors que l’entendement ne sait pas avec certitude quel est le choix le meilleur, mais mĂȘme si l’option choisie reste douteuse, l’important est de se tenir fermement Ă  sa dĂ©cision. Il ne s’agit pas pour le philosophe de cautionner une attitude obstinĂ©e et opiniĂątre qui persĂ©vĂ©rerait dans l’erreur stupidement, mais de comprendre que la rĂ©solution nous empĂȘche de tourner en rond et est en elle-mĂȘme une solution aux incertitudes de l’action. Comme souvent Descartes recourt Ă  une image pour faire entendre sa pensĂ©e. L’image de la forĂȘt est la mĂ©taphore de l’obscuritĂ© et de la complexitĂ© du monde dans lequel s’insĂšre notre action. Quel chemin devons-nous choisir dans toutes les occurrences de la vie ? Nous ressemblons tous au voyageur Ă©garĂ© dans une forĂȘt. La raison ne sait pas quelle est toujours la meilleure voie Ă  suivre l’homme n’a pas une science infinie, pour connaĂźtre parfaitement tous les biens dont il arrive qu’on doit faire choix dans les diverses rencontres de la vie » Lettre Ă  Elisabeth. 6 octobre 1645 mais elle peut dire avec certitude qu’un voyageur Ă©garĂ© dans une forĂȘt, changeant sans cesse de direction pour se tirer d’affaire ne trouvera jamais une issue sauf hasard heureux. Tandis que celui, qui comme le prĂ©cĂ©dent ignore oĂč est le bon chemin mais se tient Ă  celui qu’il a dĂ©cidĂ© d’emprunter a bien des chances de finir par sortir de la forĂȘt, quand bien mĂȘme le chemin choisi serait le plus long. Descartes prĂ©cise que cette rĂšgle a l’avantage de le dĂ©livrer de tous les repentirs et remords qui ont coutume d’agiter les consciences de ces esprits faibles et chancelants, qui se laissent aller inconstamment Ă  pratiquer, comme bonnes, les choses qu’ils jugent aprĂšs ĂȘtre trĂšs mauvaises ». 3° TroisiĂšme maxime Ma troisiĂšme maxime Ă©tait de tĂącher toujours Ă  me vaincre que la fortune, et Ă  changer mes dĂ©sirs que l’ordre du monde ; et gĂ©nĂ©ralement de m’accoutumer Ă  croire qu’il n’y a rien qui soit entiĂšrement en notre pouvoir, que nos pensĂ©es, en sorte qu’aprĂšs que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extĂ©rieures, tout ce qui manque de nous rĂ©ussir est, au regard de nous, absolument impossible ». Maxime d'inspiration stoĂŻcienne. Cf. dissertation vaut-il mieux changer ses dĂ©sirs que l'ordre du monde ? Son enjeu est de se rendre content ». Le cartĂ©sianisme est comme les morales antiques un eudĂ©monisme. Le souverain bien de l'existence humaine est le bonheur, mais il ne faut pas attendre qu'il nous Ă©choit comme un don du ciel Cf. Ă©tymologie du mot, il faut travailler Ă  en promouvoir les conditions. C'est d'autant plus nĂ©cessaire qu'il n'y a pas accord entre le dĂ©sir et le rĂ©el, entre les aspirations humaines et l'ordre des choses. Les hommes dĂ©sirent vivre en paix mais ils ont parfois Ă  subir les horreurs de la guerre, ils dĂ©sirent ĂȘtre aimĂ©s mais ils sont confrontĂ©s Ă  l'Ă©preuve du dĂ©samour, ou de la solitude, ils souhaitent jouir d'une bonne santĂ© mais il leur arrive de tomber malade. D'oĂč l'expĂ©rience la plus communĂ©ment partagĂ©e du malheur et du dĂ©sespoir. Or la souffrance, le dĂ©sespoir sont des maux qu'il faut absolument se donner les moyens de surmonter. Tels sont les prĂ©supposĂ©s de cette maxime. La question est de savoir comment. Descartes prĂ©conise la solution stoĂŻcienne. Il s'agit d'accorder le dĂ©sir et le rĂ©el soit, si cela est possible, par la transformation du rĂ©el, soit, si cela n'est pas possible, par la transformation du dĂ©sir. Il convient de ne pas tracer a priori la frontiĂšre entre ce qui dĂ©pend de soi et ce qui n'en dĂ©pend pas. L'impuissance humaine ne s'apprĂ©cie, dans de nombreuses situations, qu'aprĂšs avoir essayĂ© d'intervenir sur l'extĂ©rioritĂ©. Nous avons un pouvoir partiel sur elle si bien qu'on ne saura ce qui nous est absolument impossible » qu' aprĂšs avoir fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extĂ©rieures ». Il ne s'agit ni de renoncer avant d'avoir essayĂ© ni de persĂ©vĂ©rer en prĂ©sence de la rĂ©sistance des choses c'est-Ă -dire de l'adversitĂ©. Une autre voie de salut est alors possible car sur la scĂšne intĂ©rieure je dispose d'un pouvoir absolu. Je suis maĂźtre de mes reprĂ©sentations il n'y a rien qui soit entiĂšrement en notre pouvoir que nos pensĂ©es » Ă©crit Descartes, et donc de mes dĂ©sirs en tant qu'ils impliquent la reprĂ©sentation. Si, faisant usage de mon entendement facultĂ© de comprendre je prends conscience que l'objet de mon dĂ©sir est absolument inaccessible pour moi par exemple, je n'ai pas les moyens intellectuels de rĂ©ussir polytechnique, je n'ai pas la capacitĂ© physique de devenir champion du monde dans tel sport, je n'ai pas le pouvoir de ressusciter les morts, je me mets en situation de transformer mon dĂ©sir en le dĂ©tournant de ce qui est impossible. Cet effort suppose le passage du plan du dĂ©sir Ă  celui de la volontĂ©. On peut dĂ©sirer l'impossible car dans sa spontanĂ©itĂ© le dĂ©sir ignore la loi du rĂ©el, mais on ne peut pas le vouloir. Car notre volontĂ© ne se portant naturellement Ă  dĂ©sirer que les choses que notre entendement lui reprĂ©sente en quelque façon comme possibles [...]» dit le texte. Par un effort de luciditĂ© je m'affranchis donc des dĂ©sirs me condamnant Ă  l'Ă©chec et au malheur et je me dispose favorablement Ă  l'Ă©gard de ce sur quoi je n'ai aucun pouvoir. Je conquiers ainsi la paix de l'Ăąme par un travail de moi sur moi me rendant invulnĂ©rable aux coups du sort. La mauvaise fortune ne peut rien sur celui qui se dispose ainsi Ă  son Ă©gard mais il va de soi que cette attitude requiert des efforts D'abord un effort de juste apprĂ©ciation des choses. Pour aligner son vouloir sur son pouvoir, il faut ĂȘtre capable de se faire une idĂ©e adĂ©quate de ses possibilitĂ©s et de la rĂ©sistance des choses. Cela suppose de ne pas avoir l'esprit aveuglĂ© par ses passions. Ensuite une volontĂ© de rester maĂźtre de sa vie. Ce souci n'est pas la chose du monde la mieux partagĂ©e. Les hommes prĂ©fĂšrent d'ordinaire s'abandonner Ă  la spontanĂ©itĂ© de leurs dĂ©sirs. D'oĂč le caractĂšre pathĂ©tique de la plupart des existences. Elles ne sont heureuses ou malheureuses que selon ce qui leur arrive est favorable ou dĂ©favorable. Le sage veut se gouverner et soustraire sa vie aux caprices de la fortune. Il veut ĂȘtre au principe de son bonheur et de sa libertĂ©. * Descartes substitue l'idĂ©e de la Providence divine Ă  celle de la fortune ou hasard dans les Passions de l' 146 1649. Tout est conduit par la Providence divine, dont le dĂ©cret Ă©ternel est tellement infaillible et immuable, qu'exceptĂ© les choses que ce mĂȘme dĂ©cret a voulu dĂ©pendre de notre libre arbitre, nous devons penser qu'Ă  notre Ă©gard il n'arrive rien qui ne soit nĂ©cessaire et comme fatal, en sorte que nous ne pouvons sans erreur dĂ©sirer qu'il arrive d'autre façon ». Conclusion Descartes avoue que les trois maximes prĂ©cĂ©dentes n’étaient fondĂ©es que sur le dessein que j’avais de continuer Ă  m’instruire ». ManiĂšre de dire que le doute et la morale provisoire ne sont qu’une Ă©tape. LĂ  est la grande diffĂ©rence du doute cartĂ©sien et du doute sceptique. Les sceptiques ne sortent pas du doute et ne sont jamais rĂ©solus dans l’action ils doutent pour douter dit Descartes alors que l’enjeu du doute cartĂ©sien est d’ĂȘtre dĂ©passĂ© et il n’exclut pas la ferme rĂ©solution. Il n’est qu’un moyen de parvenir Ă  la connaissance vraie, fondement d’une action Ă©clairĂ©e. Car Descartes ne cesse de rappeler que le bon exercice de la volontĂ© ou du libre arbitre est tributaire des lumiĂšres de l’entendement. Notre volontĂ© ne se portant Ă  suivre ni Ă  fuir aucune chose, que selon que notre entendement la lui reprĂ©sente bonne ou mauvaise, il suffit de bien juger pour bien faire, et de juger le mieux qu’on puisse, pour faire aussi tout son mieux, c’est-Ă -dire pour acquĂ©rir toutes les vertus ». Il y a lĂ  l’énoncĂ© d’un intellectualisme moral. Rien n’est plus important que la luciditĂ© et la rectitude du jugement. Souvenons-nous de la dĂ©finition de la vertu de gĂ©nĂ©rositĂ©. Ne jamais manquer de volontĂ© pour entreprendre et exĂ©cuter toutes les choses qu’il jugera ĂȘtre les meilleures ». Descartes fait sienne la conception de l’Ecole d’aprĂšs laquelle tout pĂ©cheur est un ignorant » omnis peccans est ignorans. Le choix du mal procĂšde d’une erreur sur le bien. On pense bien sĂ»r Ă  l’affirmation socratique la vertu est science, la mĂ©chancetĂ© est ignorance ». On pense aussi Ă  Pascal Travaillons Ă  bien penser pour ĂȘtre juste ». IV Analyse de la quatriĂšme partie Cette partie contient un rĂ©sumĂ© trĂšs sommaire des MĂ©ditations mĂ©taphysiques. Descartes prĂ©vient d’emblĂ©e que l’objet la mĂ©taphysique c’est-Ă -dire la connaissance des premiĂšres causes et des premiers principes et la nature de la dĂ©marche une mĂ©ditation peuvent rebuter un certain nombre d’esprits. Tout ce qu’il va dire est fort Ă©loignĂ© de ce que les hommes pensent communĂ©ment mais on n’est plus ici sur le plan pratique oĂč l’on peut se contenter de suivre les opinions communĂ©ment admises. Le souci est purement thĂ©orique et Descartes est Ă  la recherche d’une vĂ©ritĂ© absolument certaine. Il lui faut donc rejeter comme faux tout ce en quoi il remarquera le moindre caractĂšre douteux. -Etapes du raisonnement conduisant Ă  l’évidence du cogito 1 Remise en cause des certitudes sensibles. Justification ? Nous faisons l’expĂ©rience que les sens nous trompent parfois. 2 Remise en cause des certitudes rationnelles. Justification ? L’expĂ©rience montre que les hommes se trompent parfois lorsqu’ils raisonnent. On sait que les MĂ©ditations mĂ©taphysiques ajoutent l’argument du malin gĂ©nie ». Descartes ne donne pas dans le Discours une forme hyperbolique Ă  son doute car cet ouvrage, Ă©crit en langue vulgaire s’adresse Ă  tous les esprits et il est imprudent de mettre dans n’importe quelles mains un instrument aussi dangereux que le doute universel. 3 Argument du rĂȘve. Comment distinguer le rĂȘve de la rĂ©alitĂ© puisqu’il nous arrive de voir en rĂȘve ce que nous dĂ©couvrons n’ĂȘtre pas la rĂ©alitĂ© lorsque nous nous rĂ©veillons ? Argument d’une grande profondeur, signifiant qu’il n’y a pas de critĂšres dĂ©cisifs de distinction tant que nous nous en tenons aux impressions sensibles. Certes la clartĂ© et la cohĂ©rence des images diurnes sont d’ordinaire suffisantes pour distinguer le rĂȘve de la rĂ©alitĂ© mais il arrive que la frontiĂšre se brouille lorsque les images du rĂȘve sont trĂšs vives cauchemar par exemple et si nous rĂȘvions chaque nuit en continuitĂ© avec le rĂȘve de la nuit prĂ©cĂ©dente nous ne saurions plus oĂč est le rĂȘve, oĂč est la rĂ©alitĂ©. Ce qui nous sauve, c’est l’incohĂ©rence, la discontinuitĂ© des images oniriques. Mais ce n’est pas lĂ  un fondement suffisant d’une certitude absolue. 4 Pour toutes ces raisons, Descartes dĂ©cide de rĂ©voquer en doute aussi bien les certitudes sensibles que les certitudes rationnelles. Notez l’expression Je me rĂ©solus de feindre que
 ». Le doute cartĂ©sien est un doute de mĂ©thode, non un doute Ă©prouvĂ© comme c’est le cas des sceptiques, qui confrontĂ©s Ă  la contradiction des opinions, Ă  l’impuissance de la raison Ă  dĂ©montrer de maniĂšre absolue les Ă©noncĂ©s renoncent Ă  admettre quoi que ce soit comme vrai. Cf. Cours sur la vĂ©ritĂ©. Le dĂ©veloppement sur le scepticisme. 5 C’est d’ailleurs au moment oĂč il a fait le vide que Descartes dĂ©couvre qu’il peut douter de tout sauf de lui-mĂȘme en tant qu’il doute. Pour penser, il faut ĂȘtre, je pense, donc je suis ». La force de cet argument, dirigĂ© dĂ©jĂ  par St Augustin contre les sceptiques, remarque Gilson, tient prĂ©cisĂ©ment Ă  ce que, mĂȘme en leur accordant toutes leurs hypothĂšses, la vĂ©ritĂ© de sa conclusion reste inĂ©branlable. C’est au moment oĂč l’esprit accumule les raisons de douter les plus excessives qu’il constate que pour douter, il faut ĂȘtre ». 6 Le sens du cogito dĂ©couverte d’une existence et d’une essence. Cf. Cours. 7 Le cogito est la premiĂšre vĂ©ritĂ© pour celui qui, comme le requiert la mĂ©thode, pense avec ordre. C’est donc nĂ©cessairement cette vĂ©ritĂ© qu’il faut examiner pour dĂ©finir les critĂšres de l’idĂ©e vraie. Quels sont ses caractĂšres ? Elle est absolument claire et distincte. La clartĂ© et la distinction sont donc les caractĂšres intrinsĂšques de l’idĂ©e vraie ou idĂ©e Ă©vidente. Tel est le fondement de la connaissance car il va de soi que l’évidence des vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques qui est donnĂ©e dans une intuition rationnelle suppose Ă  titre de principe mĂ©taphysique, cette premiĂšre Ă©vidence par laquelle l’esprit a l’intuition de sa propre existence. V Analyse d’un passage de la cinquiĂšme partie. Et je m’étais ici particuliĂšrement arrĂȘtĂ© Ă  faire voir que, s’il y avait de telles machines qui eussent les organes et la figure extĂ©rieure d’un singe ou de quelque autre animal sans raison, nous n’aurions aucun moyen pour reconnaĂźtre qu’elles ne seraient pas en tout de mĂȘme nature que ces animaux; au lieu que, s’il y en avait qui eussent la ressemblance de nos corps, et imitassent autant nos actions que moralement il serait possible, nous aurions toujours deux moyens trĂšs certains pour reconnaĂźtre qu’elles ne seraient point pour cela de vrais hommes dont le premier est que jamais elles ne pourraient user de paroles ni d’autres signes en les composant, comme nous faisons pour dĂ©clarer aux autres nos pensĂ©es car on peut bien concevoir qu’une machine soit tellement faite qu’elle profĂšre des paroles, et mĂȘme qu’elle en profĂšre quelques-unes Ă  propos des actions corporelles qui causeront quelque changement en ses organes, comme si on la touche en quelque endroit, qu’elle demande ce qu’on lui veut dire; si en un autre, qu’elle crie qu’on lui fait mal, et choses semblables; mais non pas qu’elle les arrange diversement pour rĂ©pondre au sens de tout ce qui se dira en sa prĂ©sence, ainsi que 1es hommes les plus hĂ©bĂ©tĂ©s peuvent faire et le second est que, bien qu’elles fissent plusieurs choses aussi bien ou peut-ĂȘtre mieux qu’aucun de nous, elles manqueraient infailliblement en quelques autres, par lesquelles on dĂ©couvrirait qu’elles n’agiraient pas par connaissance, mais seulement par la disposition de leurs organes car, au lieu que la raison’ est un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres, ces organes ont besoin de quelque particuliĂšre disposition pour chaque action particuliĂšre; d’oĂč vient qu’il est moralement impossible qu’il y en ait assez de divers en une machine pour la faire agir en toutes les occurrences de la vie de mĂȘme façon que notre raison nous fait agir. Or, par ces deux mĂȘmes moyens on peut aussi connaĂźtre la diffĂ©rence qui est entre les hommes et les bĂȘtes. Car c’est une chose bien remarquable qu’il n’y a point d’hommes si hĂ©bĂ©tĂ©s et si stupides, sans en excepter mĂȘme les insensĂ©s, qu’ils ne soient capables d’arranger ensemble diverses paroles, et d’en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensĂ©es; et qu’au contraire il n’y a point d’autre animal tant parfait et tant heureusement nĂ© qu’il puisse ĂȘtre, qui fasse le semblable. Ce qui n’arrive pas de ce qu’ils ont faute d’organes car on voit que les pies et les perroquets peuvent profĂ©rer des paroles ainsi que nous, et toutefois ne peuvent parler ainsi que nous, c’est-Ă -dire en tĂ©moignant qu’ils pensent ce qu’ils disent; au lieu que les hommes qui Ă©tant nĂ©s sourds et muets sont privĂ©s des organes qui servent aux autres pour parler, autant ou plus que les bĂȘtes, ont coutume d’inventer d’eux-mĂȘmes quelques signes, par lesquels ils se font entendre Ă  ceux qui Ă©tant ordinairement avec eux ont loisir d’apprendre leur langue. Et ceci ne tĂ©moigne pas seulement que les bĂȘtes ont moins de raison que les hommes, mais qu’elles n’en ont point du tout car on voit qu’il n’en faut que fort peu pour savoir parler; et d’autant qu’on remarque de l’inĂ©galitĂ© entre les animaux d’une mĂȘme espĂšce, aussi bien qu’entre les hommes, et que les uns sont plus aisĂ©s Ă  dresser que les autres, il n’est pas croyable qu’un singe ou un perroquet qui serait des plus parfaits de son espĂšce n’égalĂąt en cela un enfant des plus stupides, ou du moins un enfant qui aurait le cerveau troublĂ©, si leur Ăąme n’était d’une nature toute diffĂ©rente de la nĂŽtre. Et on ne doit pas confondre les paroles avec les mouvements naturels qui tĂ©moignent les passions, et peuvent ĂȘtre imitĂ©s par des machines aussi bien que par les animaux; ni penser, comme quelques Anciens, que les bĂȘtes parlent, bien que nous n’entendions pas leur langage. Car, s’il Ă©tait vrai, puisqu’elles ont plusieurs organes qui se rapportent aux nĂŽtres, elles pourraient aussi bien se faire entendre Ă  nous qu’à leurs semblables. C’est aussi une chose fort remarquable que, bien qu’il y ait plusieurs animaux qui tĂ©moignent plus d’industrie que nous en quelques-unes de leurs actions, on voit toutefois que les mĂȘmes n’en tĂ©moignent point du tout en beaucoup d’autres de façon que ce qu’ils font mieux que nous ne prouve pas qu’ils ont de l’esprit, car Ă  ce compte ils en auraient plus qu’aucun de nous et feraient mieux en toute autre chose; mais plutĂŽt qu’ils n’en ont point, et que c’est la nature qui agit en eux selon la disposition de leurs organes ainsi qu’on voit qu’une horloge, qui n’est composĂ©e que de roues et de ressorts, peut compter les heures et mesurer le temps plus justement que nous avec toute notre prudence ». ProblĂ©matique de ce texte Est-il vrai, comme l’affirme Montaigne qu’il se trouve plus de diffĂ©rence de tel homme Ă  tel homme que de tel animal Ă  tel homme » ? Essais Livre II ; 12. Descartes affronte cette question dans ce texte dont l’enjeu est de dĂ©noncer le plus grand prĂ©jugĂ© de notre enfance qui est de croire que les bĂȘtes pensent ». Lettre Ă  /1649. Descartes va Ă©tablir qu’il existe plus de diffĂ©rence d’homme Ă  bĂȘte que d’homme Ă  homme car la premiĂšre est une diffĂ©rence de nature tandis que la seconde est une diffĂ©rence de degrĂ©. Pour l’établir, Descartes propose un moyen terme celui de la machine. Ce qui le conduit Ă  dire qu’on ne pourrait distinguer une machine ayant la ressemblance d’un singe, du vrai singe tandis que s’il s’agissait d’une machine ayant la ressemblance d’un homme, on aurait deux moyens pour reconnaĂźtre qu’on n’a pas affaire Ă  un vrai homme. Analyse -Il convient d’abord d’expliciter le sens du recours cartĂ©sien Ă  l’idĂ©e de machine et cela s’éclaire si l’on prĂ©cise que cette partie est consacrĂ©e aux problĂšmes de physique. Or la distinction opĂ©rĂ©e dans la partie prĂ©cĂ©dente de la substance pensante et de la substance Ă©tendue implique que tout s’explique dans la nature sans faire appel Ă  d’autres principes que l’étendue gĂ©omĂ©trique et les lois du mouvement des corps. Un corps Ă©tant une partie de l’étendue c’est-Ă -dire, en termes gĂ©omĂ©triques, une figure. On peut donc se reprĂ©senter l’univers matĂ©riel comme une machine oĂč il n’y a rien du tout Ă  considĂ©rer que les figures et les mouvements de ses parties ». La fonction du moyen terme la machine, est donc une fonction thĂ©orique. En nous demandant de comparer successivement l’animal puis l’homme Ă  une machine, Descartes propose un procĂ©dĂ© mĂ©thodologique destinĂ© Ă  distinguer ce qu’il faut rapporter Ă  la substance pensante et Ă  la substance Ă©tendue. Les corps donc l’homme dans sa dimension physico-chimique ou biologique sont comme les machines, des rĂ©alitĂ©s matĂ©rielles composĂ©es de divers mĂ©canismes. Un mĂ©canisme est un dispositif formĂ© de piĂšces ayant entre elles des relations prĂ©cises et dont l’ensemble est capable de fonctionnement. Les mouvements des piĂšces d’un mĂ©canisme sont rĂ©gis par les lois de la mĂ©canique c’est-Ă -dire par des rapports de forces, de dĂ©placements, de vitesses, de masses etc. Descartes donne ici l’exemple de l’horloge ou de l’automate. Cf. cours sur matiĂšre, vie, esprit ».Les corps vivants comme les autres s’expliquent par le modĂšle mĂ©canique. Il faut donc bien comprendre que la thĂ©orie de l’animal-machine n’est qu’une fiction Ă  usage mĂ©thodique et pĂ©dagogique. En tĂ©moignent l’usage du conditionnel et de la conjonction si ». Descartes rĂ©pĂšte souvent qu’il construit pour penser clairement et distinctement la fable » d’un monde imaginaire ne fonctionnant que selon des lois simples. L’emploi cartĂ©sien du modĂšle de la machine est toujours prudent et modĂ©rĂ©. Il interdit tout dogmatisme. Il s’expose d’ailleurs Ă  des rĂ©serves de taille. Ainsi si l’organisme est une machine, si l’animal est une machine, ces machines sont infiniment plus complexes et subtiles que toutes celles que l’homme ne sera jamais capable de construire car elles sont faites de la main de Dieu. Cf. Lignes 398 Ă  449 de la page 61. -PB En quoi le modĂšle mĂ©canique est-il pertinent pour rendre intelligibles les comportements animaux ? Ex Le castor construit sa digue. Les abeilles communiquent, l’araignĂ©e tisse sa toile etc. Les animaux effectuent des opĂ©rations dont la perfection nous Ă©merveille et est souvent bien supĂ©rieure Ă  ce que nous sommes capables de faire. Faut-il pour autant admettre qu’ils sont autre chose que substance Ă©tendue et qu’il y a en eux ce que nous pensons sous l’idĂ©e de substance pensante ? On sait qu’il faut entendre par lĂ  un pouvoir spirituel de penser, de symboliser, d’agir et de se dĂ©terminer, sans autre cause que l’existence de ce pouvoir. CapacitĂ© inventive, symbolique, libertĂ© voilĂ  ce qui est le propre de la substance pensante. Alors, peut-on repĂ©rer quelque chose comme une spontanĂ©itĂ© spirituelle qui ne peut aucunement ĂȘtre tirĂ©e de la puissance de la matiĂšre » dans les conduites animales ? Descartes rĂ©pond nĂ©gativement Ă  cette question. Il s’ensuit qu’on ne pourrait pas distinguer un automate fait Ă  la ressemblance d’un singe d’un vrai singe. Celui-ci serait capable des mĂȘmes gestes car les opĂ©rations animales sont des opĂ©rations instinctives. MĂȘme si c’est sous une forme trĂšs complexe, tous leurs mouvements s’effectuent comme les mouvements de l’horloge. Ce sont des mĂ©canismes. Tout se passe comme si certains stimuli dĂ©clenchaient un mĂ©canisme, un montage nerveux préétabli, stĂ©rĂ©otypĂ©, rigide caractĂ©ristique de ce qu’on appelle un instinct. Je sais bien que les bĂȘtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne m’en Ă©tonne pas car cela sert Ă  prouver qu’elles agissent naturellement et par ressorts ainsi qu’une horloge, laquelle montre bien mieux l’heure qu’il est que notre jugement ne nous l’enseigne. Et sans doute que, lorsque les hirondelles viennent au printemps elles agissent en cela comme des horloges. Tout ce que font les mouches Ă  miel est de mĂȘme nature, et l’ordre que tiennent les grues en volant, et celui qu’observent les singes en se battant, s’il est vrai qu’ils en observent quelqu’un, et enfin l’instinct d’ensevelir leurs morts, n’est pas plus Ă©trange que celui des chiens et des chats qui grattent la terre pour ensevelir leurs excrĂ©ments, bien qu’ils ne les ensevelissent presque jamais ce qui montre qu’ils ne le font que par instinct et sans y penser » Lettre au marquis de Newcastle. 20/11/1646. En revanche il est impossible de rĂ©duire la totalitĂ© des conduites humaines Ă  des opĂ©rations de ce type. PB Qu’est-ce qui le prouve ? Il y a deux moyens infaillibles permettant de dire que les hommes ne sont pas de simples machines fĂ»t-ce des machines trĂšs perfectionnĂ©es la parole sensĂ©e d’une part, l’action raisonnĂ©e ou action par connaissance d’autre part. -Il n’y a pas d’homme qui ne soit capable de parler, c’est-Ă -dire de composer un discours, quel qu’il soit pour faire comprendre ses pensĂ©es. MĂȘme les plus stupides et les insensĂ©s sont capables d’articuler des sons afin de faire entendre du sens. Alors que les animaux les plus remarquables en sont incapables. Ils peuvent disposer de codes de signaux mais le langage animal exclut ce qui fait du langage un langage, Ă  savoir la fonction de symbolisation et la fonction dialogique, la capacitĂ© de parler Ă  quelqu’un de quelque chose de façon appropriĂ©e. Cf. Cours sur le langage. Et cela ne tient pas au fait que les animaux sont privĂ©s des organes de la phonation. Les pies et les perroquets imitent notre voix mais ils sont bien incapables de parler car ils n’ont pas d’ñme raisonnable. Les animaux ne parlent pas, non point parce qu’ils ont moins de raison que nous ou n’ont pas les outils pour communiquer leurs pensĂ©es. Ils ne parlent pas parce qu’ils n’ont pas de pensĂ©e du tout. Certes, il n’est pas possible de dĂ©montrer avec certitude que les bĂȘtes ne pensent pas , car la seule preuve de la pensĂ©e est l’expĂ©rience qu’en fait l’esprit Ă  l’intĂ©rieur de lui-mĂȘme et on ne peut pas faire l’expĂ©rience de ce qui se passe Ă  l’intĂ©rieur d’une bĂȘte. Mais en examinant ce qu’il y a de plus probable lĂ -dessus, je ne vois aucune raison qui prouve que les bĂȘtes pensent » Lettre Ă  Morus. 5/2/1649. Ainsi les sons que les animaux profĂšrent lorsqu’ils expriment leur plaisir ou leur peine sont comparables Ă  ce qu’il est possible d’obtenir d’une machine. Ils sont dĂ©clenchĂ©s par des stimuli sensibles, ils ne procĂšdent pas d’un acte de symbolisation. Et puisqu’ils sont capables d’une certaine forme d’expression sensible, s’ils pensaient ils trouveraient bien le moyen de nous communiquer leurs pensĂ©es. -Il y a de mĂȘme un autre moyen de distinguer un automate fait Ă  la ressemblance d’un homme d’un vrai homme c’est l’action intelligente. En quelque circonstance que ce soit l’homme dispose de la capacitĂ© de rĂ©agir de maniĂšre appropriĂ©e et adaptĂ©e. Dans des conditions trĂšs prĂ©cises l’animal dispose de la capacitĂ© d’agir, parfois mĂȘme, bien mieux que nous. Mais ces conditions sont limitĂ©es. Si elles changent, l’animal n’a pas la souplesse d’inventer le geste appropriĂ©, de trouver la solution adaptĂ©e. Il lui faudrait un organe spĂ©cialisĂ© pour chacune de ces situations, ce qui est impossible Ă  rĂ©aliser. L’homme en revanche dispose d’un outil qui n’est spĂ©cialisĂ© dans aucune fonction prĂ©cise mais qui peut inventer des solutions pour n’importe laquelle. Cet instrument universel est la raison. NB ElĂ©ments critiques ? L’un porte sur les difficultĂ©s du modĂšle mĂ©canique pour rendre compte de maniĂšre totalement satisfaisante de l’animal. Une machine peut-elle sentir ? Comment rendre intelligible la sensibilitĂ© animale ? Suffit-il de dire qu’elle dĂ©pend de la disposition des organes » ? L’autre porte sur la maniĂšre cartĂ©sienne de faire de la substance pensante une rĂ©alitĂ© qui existe en soi et par soi. Le discours des neuro-sciences ; les machines qui imitent les opĂ©rations de l’intelligence intelligence artificielle n’invitent-ils pas Ă  interprĂ©ter les opĂ©rations de l’ñme comme les opĂ©rations de la matiĂšre cĂ©rĂ©brale et donc Ă  appliquer le modĂšle mĂ©canique au domaine de l’esprit ? VI Analyse d’un passage de la sixiĂšme partie. Mais, sitĂŽt que j’ai eu acquis quelques notions gĂ©nĂ©rales touchant la physique, et que, commençant Ă  les Ă©prouver en diverses difficultĂ©s particuliĂšres, j’ai remarquĂ© jusques oĂč elles peuvent conduire, et combien elles diffĂ©rent des principes dont on s’est servi jusques Ă  prĂ©sent, j’ai cru que je ne pouvais les tenir cachĂ©es, sans pĂ©cher grandement contre la loi qui nous oblige Ă  procurer autant qu’il est en nous, le bien gĂ©nĂ©ral de tous les hommes. Car elles m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir Ă  des connaissances qui soient fort utiles Ă  la vie, et qu’au lieu de cette philosophie spĂ©culative, qu’on enseigne dans les Ă©coles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers mĂ©tiers de nos artisans, nous les pourrions employer en mĂȘme façon Ă  tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la Nature. Ce qui n’est pas seulement Ă  dĂ©sirer pour l’invention d’une infinitĂ© d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commoditĂ©s qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santĂ©, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ; car mĂȘme l’esprit dĂ©pend si fort du tempĂ©rament, et de la disposition des organes du corps que, s’il est possible de trouver quelque moyen qui rende communĂ©ment les hommes plus sages et plus habiles qu’ils n’ont Ă©tĂ© jusques ici, je crois que c’est dans la mĂ©decine qu’on doit le chercher. Il est vrai que celle qui est maintenant en usage contient peu de choses dont l’utilitĂ© soit si remarquable ; mais, sans que j’aie aucun dessein de la mĂ©priser, je m’assure qu’il n’y a personne, mĂȘme de ceux qui en font profession, qui n’avoue que tout ce qu’on y sait n’est presque rien, Ă  comparaison de ce qui reste Ă  y savoir, et qu’on se pourrait exempter d’une infinitĂ© de maladies, tant du corps que de l’esprit, et mĂȘme aussi peut-ĂȘtre de l’affaiblissement de la vieillesse, si on avait assez de connaissance de leurs causes, et de tous les remĂšdes dont la Nature nous a pourvus. ThĂšme L’utilitĂ© de la science. Question Pourquoi les hommes s’efforcent-ils de connaĂźtre ? ThĂšse La science n’a pas qu’un intĂ©rĂȘt spĂ©culatif, elle a aussi un intĂ©rĂȘt pratique. Elle va permettre de nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la Nature ». Eclaircissements I° Nul doute que comme tout grand savant, Descartes commencerait par rĂ©pondre Ă  la question Ă  la maniĂšre des Anciens. La connaissance est Ă  elle-mĂȘme sa propre fin. ConnaĂźtre a pour vocation de satisfaire une exigence fondamentale de l’esprit humain qui est de savoir, de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. C’est lĂ , le thĂšme de la science comme activitĂ© libĂ©rale c’est-Ă -dire dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Il y a bien chez Descartes une volontĂ© de savoir pour savoir. Dans une lettre Ă  la princesse Elisabeth, il dit par exemple que mĂȘme si la connaissance doit nous rendre tristes en dissipant nos illusions, la connaissance de la vĂ©ritĂ© est un bien supĂ©rieur et nous donne du plaisir. Mais ce texte Ă©tablit que la science, dans sa forme moderne, n’a pas qu’un intĂ©rĂȘt thĂ©orique, elle a aussi un intĂ©rĂȘt pratique. Pratique » signifie qui concerne l’action ». Le terme s’oppose dans le texte Ă  spĂ©culatif » et on sent que ce dernier a une signification pĂ©jorative. Il est moins synonyme de thĂ©orie que de spĂ©culations oiseuses, sans vĂ©ritable contenu concret, ce qui est le propre de la philosophie qui s’enseigne dans l’Ecole. On sait que Descartes est insatisfait de l’enseignement qu’il a reçu ; il rompt avec l’esprit de la scolastique et fonde le savoir sur de nouvelles bases, en particulier sur la seule autoritĂ© de la raison. Au dĂ©but du texte il fait allusion aux progrĂšs qu’il a faits dans l’élaboration de la physique Celle-ci a pour objectif de dĂ©gager les lois de la nature, et Descartes dĂ©couvre, dans sa propre pratique que ce genre de connaissances peut donner lieu Ă  des applications pratiques forts intĂ©ressantes pour les hommes. C’est d’ailleurs, semble-t-il cette prise de conscience qui le dĂ©termine Ă  publier ses recherches. J’ai cru que je ne pouvais les tenir cachĂ©es, sans pĂ©cher grandement contre la loi qui nous oblige Ă  procurer autant qu’il est en nous, le bien gĂ©nĂ©ral de tous les hommes ». Gilson remarque qu’il faut donc distinguer dans l’histoire de la pensĂ©e de Descartes, les raisons qui l’ont conduit Ă  rĂ©former ses propres opinions philosophiques ou morales de celles qui l’ont conduit Ă  les publier. C’est le dĂ©sir de voir clair dans ses pensĂ©es et ses actions qui a fait de lui un philosophe ; c’est le dĂ©sir d’amĂ©liorer les conditions matĂ©rielles de l’existence humaine qui a fait de lui un auteur ». 2° Il y a une utilitĂ© de la science moderne car la connaissance des lois rĂ©gissant les phĂ©nomĂšnes naturels permet d’intervenir sur eux pour rĂ©aliser des fins proprement humaines. Descartes Ă©numĂšre ces fins -Soulager le travail des hommes dans l’exploitation des ressources naturelles par l’invention d’outils, de machines, de savoir-faire permettant de produire l’abondance des biens nĂ©cessaires au bonheur, avec moins d’efforts humains. -GuĂ©rir les maladies tant physiques que mentales et promouvoir par lĂ  les conditions d’un progrĂšs moral des hommes car, remarque l’auteur, le bon exercice de l’esprit est en partie conditionnĂ© par le bon fonctionnement du corps. Dans l’image de l’arbre de la connaissance on sait que la morale vient en dernier. Elle est le couronnement de la sagesse et elle doit sans doute beaucoup Ă  la technique la mĂ©canique et Ă  la mĂ©decine. De fait, la profonde misĂšre et aliĂ©nation matĂ©rielle ne sont guĂšre propices Ă  la perfection morale. De mĂȘme le dĂ©rĂšglement du corps et celui de l’esprit, pour autant que l’exercice de ce dernier dĂ©pend de conditions physiques, ne le sont pas davantage. La pire des choses qui puisse arriver Ă  un homme disait Descartes, est que Dieu ait mis son Ăąme dans un corps la privant de s’exercer librement. Il faut ici penser Ă  l’aliĂ©nation mentale. -Allonger l’espĂ©rance de vie en luttant contre les maladies mais aussi contre les effets du vieillissement. La science est conçue ici comme le moyen de l’efficacitĂ© technique. La connaissance n’est plus une fin en soi. Elle n’est plus un savoir pour savoir mais un savoir pour pouvoir. On va pouvoir l’utiliser Ă  des fins pratiques et elle va nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la Nature ». 3° Il convient de prendre acte de l’importance du comme » et de la majuscule du mot Nature. Celle-ci signifie clairement que la Nature est une instance supĂ©rieure Ă  l’homme et que l’homme n’est pas Dieu. Il ne saurait donc se substituer au crĂ©ateur et disposer de la Nature comme un souverain. Descartes ne justifie pas, par avance une conquĂȘte agressive, dĂ©vastatrice de Ă©quilibres naturels et ordonnĂ©e Ă  d’autres fins que les fins lĂ©gitimes de l’existence humaine. Il ne cautionne pas une volontĂ© de puissance pour la puissance c’est-Ă -dire un pouvoir technique dĂ©solidarisĂ© du souci de la sagesse. On sait que c’est lĂ  le grand reproche adressĂ© aujourd’hui Ă  la technique par tous ceux qui dĂ©noncent en elle une volontĂ© promĂ©thĂ©enne titanesque ayant cessĂ© d’ĂȘtre Ă©clairĂ©e par la sagesse de Zeus. Descartes propose une comparaison qu’il faut interprĂ©ter en un sens humaniste. Est maĂźtre celui qui a cessĂ© d’ĂȘtre esclave. Or on est esclave tant qu’on est impuissant et qu’on est condamnĂ© par cette impuissance Ă  subir la dure loi de la nature non domestiquĂ©e par l’homme faim, maladies, peurs, mort prĂ©maturĂ©e, raretĂ© des biens etc. Le pouvoir confĂ©rĂ© par la connaissance permet Ă  l’homme de se libĂ©rer des puissances d’asservissement et de maĂźtriser ce qui a commencĂ© par disposer de lui. Mais il va de soi que la vraie maĂźtrise et la responsabilitĂ© de celui qui a la disposition de quelque chose est d’exercer ce pouvoir avec sagesse. Ce qui suppose que l’usage des moyens techniques doit ĂȘtre rĂ©glĂ© par de vĂ©ritables choix Ă©thiques. PB Le drame de la modernitĂ© technicienne ne procĂšde-t-il pas du dĂ©sĂ©quilibre entre une force matĂ©rielle dĂ©mesurĂ©ment dĂ©cuplĂ©e grĂące Ă  la techno science et l’anĂ©mie spirituelle et morale des hommes de notre temps ? Jean Rostand disait que la science a fait de nous de dieux avant d’ĂȘtre des hommes ». Plus la puissance est grande, plus la sagesse est requise. Quels sont les peuples aujourd’hui qui se prĂ©occupent de promouvoir une solide formation spirituelle et morale de leurs ressortissants ? Partager Marqueursbon sens, clartĂ©, cogito, distinction, doute, Ă©vidence, mĂ©thode, modĂšle mĂ©canique, morale, raison, rĂšgle, science, technique
DiscoursprononcĂ© Ă  la fin des travaux de rĂ©habilitation d'un quartier historique de la commune. Notre conseil Discours expliquant les raisons des travaux dont le coĂ»t n'est pas nĂ©gligeable et qui sera en parti assumĂ© par les contribuables. Un pot de depart ne serait pas abouti sans un discours de pot de dĂ©part prononcĂ© par le partant. Dans cet article, quelques clĂ©s pour ĂȘtre original dans votre discours et Ă©viter les piĂšges tendus par l'exercice. Avant d'organiser votre premier pot de depart, ceux-ci Ă©taient sans doute pour vous synonyme de moments quasi forcĂ©s avec vos collĂšgues autours d'un jus d'orange et de quelques chips. Bref une perte de temps que vous auriez pu passer avec votre famille ou Ă  travailler. En organisant le vĂŽtre, vous vous rendez pourtant compte, que le pot de dĂ©part est tout autre chose. C'est une rupture entre deux moments de votre vie, la fin d'une Ă©poque. Mais c'est avant tout une organisation Ă  mettre en place entre l'invitation au pot, les courses, la prĂ©paration du lieu... et le discours de pot de dĂ©part ! Quoi vous pensiez Ă©chapper au discours ? Autant vous faire une raison, comme on n'Ă©chappe pas au pot de dĂ©part, on n'Ă©chappe pas au discours ! Et le mieux pour le rĂ©ussir est de le prĂ©parer, peu de discours de pot de dĂ©part restent dans les annales, mais il vous faudra tout de mĂȘme prononcer quelques mots pour vos collĂšgues. Oui mĂȘme vous, le petit stagiaire en fin de stage ou vous l'interim en fin de mission. Le discours, personne n'y Ă©chappe pendant un pot !Faire de l'humour pour son discours de dĂ©part mais pas trop !Comment faire de l'humour pendant un discours de pot de dĂ©part ? VoilĂ  une bonne question, ce discours c'est en effet pour vous l'occasion de faire un petit one man show, un stand up Ă  l'amĂ©ricaine et de lancer quelques bonnes vannes. Par contre, il y a humour et humour, n'oubliez pas que vous ĂȘtes dans le monde de l'entreprise, le monde de l'hypocrisie par excellence et que tout n'est donc pas bon Ă  dire, mĂȘme sous couvert d'ironie ou de second degrĂ©s. Il vous faudra donc balancer quelques drĂŽleries connues de tous et acceptĂ©es par l'assemblĂ©e. Ce qui marche bien c'est d'utiliser des anecdotes de l'entreprise le spectacle pourri de noel, la bouffe de la cantine, la musique du standard tĂ©lĂ©phonique, les employĂ©s d'une succursale, ... , de rĂ©employer les running gags, de titiller ceux dont on se moque volontiers. Bref ne partez pas en live dans un discours dĂ©vastateur et surtout ne vous grillez pas avec l'entreprise que vous quittez ! On ne sait jamais, le monde est petit et vous pourriez avoir besoin Ă  un moment donnĂ© d'une recommandation ou pourquoi pas de revenir bosser ici !Ne pas trop enjoliver vote collaboration dans l'entreprise pendant le discoursIl y a un gros piĂšge Ă  Ă©viter quand on se lance dans la rĂ©daction d'un discours de pot de dĂ©part, il s'agit de ne pas trop enjoliver. Souvent on a envie de remercier ses collĂšgues et on se lance finalement dans une myriade de remerciements tels un discours des oscars. Et voilĂ  que le partant se met Ă  remercier tous ses chefs, les nombreux services qui l'ont aidĂ© dans l'entreprise et voilĂ  qu'il en rajoute en expliquant Ă  quel point cette expĂ©rience comptera pour sa future carriĂšre... Mais voilĂ , tout le monde sait ce que vous avez fait dans l'entreprise, les projets que vous avez menĂ©s et tout le monde sait que si vous partez, c'est parce que les dĂ©fis que l'on vous propose ne vous passionne plus du tout et que surtout vous ne pouvez plus supporter votre chef... Alors mĂȘme si l'hypocrisie est de mise, n'en faites pas trop et n'en rajoutez pas. Si vous quittez le poste pour de mauvaises raisons, passez-les simplement sous silence. Par contre si vous partez parce que c'est la fin de votre contrat ou une mutation et que vous regrettez le poste, n'hĂ©sitez pas Ă  le dire. L'honnĂȘtetĂ© ça a parfois du bon avant de se dire adieu ! Vous recherchez des idĂ©es ou un modĂšle gratuit de discours de pot de dĂ©part original pour Ă©pater vos collĂšgues, sachez que nous avons dĂ©jĂ  proposĂ© une bonne trame pour la rĂ©daction de ce genre de discours Ă  l'occasion du dĂ©part Ă  la retraite et que vous trouverez ici d'autres exemples gratuits. Discours fin de CDDQuand on arrive dans une entreprise en CDD, on sait qu'il y aura un dĂ©but et... une fin. Puis les mois passent, et si les collĂšgues sont accueillants on l'oublie peu Ă  peu. EspĂ©rant parfois, que peut-ĂȘtre sur un malentendu comme dirait Jean-Claude Duss ou surtout Ă  force de travail attentionnĂ© le contrat se prolonge pour passer d'autres mois au sein de ses Ă©quipes oĂč l'on se sent bien, au milieu de ses collĂšgues que l'on a appris Ă  apprĂ©cier. Mais la rĂ©alitĂ© vous rattrape parfois, la date butoir arrive et la rĂ©alitĂ© revient la date de fin arrive... Alors comme prĂ©vu quand je suis arrivĂ©, aujourd'hui je dois vous quitter. Sachez que ce n'est pas sans regret et pour tout cela je tiens Ă  vous remercier et vous souhaiter Ă  tous une bonne de dĂ©part court[Pour ce discours, faire semblant de sortir plusieurs feuilles de textes pour l'effet de surprise] Chers collĂšgues, J'Ă©tais sĂ»r qu'Ă  un moment donnĂ© quelqu'un me demanderait de faire un discours de dĂ©part. Alors comme je n'aime pas ĂȘtre pris au dĂ©pourvu, j'ai prĂ©parĂ© un beau discours. [LĂ , vous sortez vos multiples feuilles] Comme vous le voyez, j'espĂšre que vous avez le temps. Car quand je me suis plongĂ© dans ces annĂ©es de travail ensemble tant d'anecdotes de bons moments, de victoires d'Ă©quipes me sont revenus que je n'ai pas levĂ© ma plume pendant plusieurs heures ! Puis en relisant tout cela, je me suis dit que finalement les meilleurs moments, c'Ă©taient ces pots, qu'ils soient de dĂ©part, de naissance, pour une arrivĂ©e ou un mariage. Ce sont de bons moments dont on se souvient et oĂč on Ă©change entre nous sans la pression du travail. Alors, je vous Ă©pargnerai tout ce long discours, je vous souhaite juste Ă  tous une bonne continuation et je vous dis Ă  bientĂŽt, prĂšs des cacahuĂštes ou des chips pour Ă©changer une derniĂšre discours pot de dĂ©partCher collĂšgue, chĂšre collĂšgue, Il faut que je vous l'avoue, lorsque je n'Ă©tais qu'un candidat Ă  l'embauche et que j'ai appelĂ© pour la premiĂšre fois [Boudu SA], la musique du standard tĂ©lĂ©phonique qui il faut le dire est plutĂŽt has-been, ne m'avait pas prĂ©parĂ© Ă  des rencontres comme j'ai pu en faire ici. Au cours des annĂ©es, j'ai pu apprendre Ă  apprĂ©cier beaucoup d'entre vous et comprendre que cette musique d'accueil n'Ă©tait pas du tout le reflet du personnel de l'entreprise... Sans doute le choix en a Ă©tĂ© fait, par un Parigot du siĂšge qui ne connait pas toute la valeur des membres de son entreprise ! Pourtant aujourd'hui j'ai choisi de mettre les voiles, charmĂ© par d'autres musiques d'une autre compagnie qui m'a complĂštement ensorcelĂ© par le choix de sa musique d'attente. Mais pas que ! Je tiens Ă  vous remercier pour le travail que nous avons rĂ©alisĂ© ensemble qui mĂȘme s'il se rĂ©sumera en quelques lignes sur mon CV, sera pour moi un agrĂ©able et large souvenir au fond de mon coeur. Il me reste Ă  vous souhaiter Ă  tous bonne continuation et Ă  lever mon verre Ă  l'avenir le mien et le vĂŽtre. Je vous dis Ă  Caroline

Commencezpar parler de ce que vous avez ressenti lors de l'annonce du décÚs, en guise d'introduction. Ensuite, évoquez les personnes présentes lors de la cérémonie ou de l'enterrement, puis allez droit au but : parler de la personne disparue, de sorte à lui rendre un dernier hommage. Choisissez les mots qui vous semblent les plus justes.

PubliĂ© le 19 juin 2020 par Agathe Costes. Le mot sommaire peut prendre la forme d’un nom un sommaire ou d’un adjectif une prĂ©sentation sommaire brĂšve. Les deux ne sont Ă©videmment pas sans lien, l’une des significations d’un sommaire Ă©tant un rĂ©sumĂ©. D’ailleurs, le terme est issu du latin summarium pour “abrĂ©gĂ©â€. En anglais, le verbe to summarize signifie, lui, rĂ©sumer. Alors oui le sommaire doit ĂȘtre sommaire ! Table des matiĂšresDĂ©finition d’un sommaireExemple de sommaireLe sommaire dans les Ă©crits acadĂ©miquesComment crĂ©er un sommaire dans WordTutoriel – Faire un sommaire automatique sur Word rapidement DĂ©finition d’un sommaire Un sommaire est un rĂ©sumĂ© annonçant les Ă©lĂ©ments principaux ou les parties d’un document. Il peut apparaĂźtre dans un Ă©crit acadĂ©mique, une revue, un livre, etc. Exemple de sommaire Voici ci-dessous un exemple de sommaire pour un mĂ©moire. Quelle est la diffĂ©rence entre un sommaire et une table des matiĂšres ? Le sommaire et la table des matiĂšres se confondent souvent pour diverses raisons. Tout d’abord, leur fonction est proche dans la mesure oĂč ils dĂ©clinent les parties d’un ensemble. De plus, Ă  l’image des lettres de motivation ou des CV, il n’existe pas de rĂšgles figĂ©es pour dĂ©finir leur bon emploi qui, de surcroĂźt, varie selon le type de support. Traditionnellement, en France, le sommaire principales parties du document se place en dĂ©but de document et la table des matiĂšres ensemble des parties et sous-parties du document Ă  la fin. L’influence anglo-saxonne fait qu’en l’absence de sommaire les tables de matiĂšres se prĂ©sentent souvent en dĂ©but de document. Nous vous proposons ci-dessous un tableau rĂ©sumant ces diffĂ©rences entre le sommaire et la table des matiĂšres. Attention toutefois, ces gĂ©nĂ©ralitĂ©s ne sont pas immuables. DiffĂ©rences principales Sommaire Tables des matiĂšres Position Figure gĂ©nĂ©ralement en dĂ©but de document. Se situe gĂ©nĂ©ralement en fin de document. Fonction Annonce de façon rĂ©sumĂ©e les parties ou articles. RĂ©capitule l’ensemble ou la majeure partie des parties et des sous-parties d’un document. OĂč positionner le sommaire ? Dans les Ă©crits acadĂ©miques, les articles de presse et les livres, le sommaire est gĂ©nĂ©ralement placĂ© au dĂ©but. Exemples Pour les articles de revue, le sommaire peut notamment prĂ©senter les titres des articles et leurs auteurs. Pour les livres, il peut introduire les diffĂ©rents chapitres et pour les Ă©crits acadĂ©miques il peut Ă©numĂ©rer les principales parties composant le plan du document. Combien de fautes dans votre document ? Nos correcteurs corrigent en moyenne 150 fautes pour 1 000 mots. Vous vous demandez ce qui sera corrigĂ© exactement ? DĂ©placez le curseur de gauche Ă  droite ! Faites corriger votre document Le sommaire dans les Ă©crits acadĂ©miques Dans les Ă©crits acadĂ©miques mĂ©moires, thĂšses, rapports de stage, etc., le sommaire se positionne au dĂ©but du document. Il est souhaitable que sa longueur n’excĂšde pas deux pages. Le sommaire doit rester un rĂ©sumĂ© il prĂ©sente une vision synthĂ©tique du document. Il indique ainsi ses principales parties. Concernant la mention des numĂ©ros de pages relatives aux parties, les avis divergent. Certains prĂ©conisent l’absence de numĂ©ros de page, d’autres, comme nous, la suggĂšrent. En effet, il est plus frĂ©quent de retrouver ces prĂ©cisions dans les Ă©crits acadĂ©miques. NĂ©anmoins, vous devez vĂ©rifier dans les documents universitaires vous orientant dans la rĂ©daction de votre Ă©crit qu’aucune mention ne les contre-indique. Si jamais vous dĂ©cidez de ne pas dĂ©tailler les numĂ©ros de page dans votre sommaire, il sera Ă©videmment indispensable de les faire apparaĂźtre dans la table des matiĂšres situĂ©e Ă  la fin de votre document. De plus, un sommaire en dĂ©but de document appelle nĂ©cessairement une table des matiĂšres Ă  la fin de celui-ci. Nous vous conseillons de constituer votre sommaire en appliquant les styles proposĂ©s par Word Ă  vos titres et sous-titres. Il est d’abord nĂ©cessaire de sĂ©lectionner chaque titre et de choisir dans quelle catĂ©gorie style vous voulez l’inclure titre 1, titre 2, etc.. Dans l’exemple ci-dessous, nous choisissons de mettre “introduction” en titre 1. Une fois ces choix de titres et de sous-titres effectuĂ©s, il faut positionner le curseur oĂč l’on veut placer le sommaire, puis se rendre dans “rĂ©fĂ©rences”, “table des matiĂšres” puis “insĂ©rer une table des matiĂšres”. Il est par la suite nĂ©cessaire d’indiquer les aspects souhaitĂ©s et notamment pour le sommaire de dĂ©finir Ă  quel niveau de titre l’on veut s’arrĂȘter. Par exemple, si l’on souhaite uniquement faire apparaĂźtre les titres 1, il faut se rendre dans la partie “afficher les niveaux” et choisir “1”. Vous obtiendrez ainsi une table avec seulement les titres 1 prĂ©sentĂ©s. VoilĂ , il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bon courage pour l’élaboration de votre sommaire ! Tutoriel – Faire un sommaire automatique sur Word rapidement Voici un tutoriel qui vous explique comment faire un sommaire automatique sur Word en moins de 3 minutes. Cet article est-il utile ? Vous avez dĂ©jĂ  votĂ©. Merci - Votre vote est enregistrĂ© - Traitement de votre vote...

introductionpartie principale conclusion structure de la partie principale 1. hier aujourd’hui demain 2. cause / raison Ă©tat actuel suite / consĂ©quence 3. 4. 1.1 Le corps du discours : prĂ©sentation Ă©vĂšnement prĂ©sentation d’un travail exĂ©cutĂ© but Ă©veiller l’intĂ©rĂȘt et la comprĂ©hension pour la solution trouvĂ©e

Simone Veil en 1974 Ă  l'AssemblĂ©e nationale. - AFPLe 26 novembre 1974, Simone Veil se prĂ©sente Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour dĂ©fendre une loi qui fera histoire. Face Ă  un hĂ©micycle essentiellement composĂ© d'hommes, elle porte le texte ouvrant l'accĂšs Ă  l'IVG. vous propose de relire son loi historique et un discours qui a marquĂ© les esprits. En 1974, Simone Veil prononce l'un des discours les plus marquants de l'AssemblĂ©e nationale. Voici ce qu'elle disait. Monsieur le PrĂ©sident, Mesdames, Messieurs, si j’interviens aujourd’hui Ă  cette tribune, Ministre de la SantĂ©, femme et non-parlementaire, pour proposer aux Ă©lus de la nation une profonde modification de la lĂ©gislation sur l’avortement, croyez bien que c’est avec un profond sentiment d’humilitĂ© devant la difficultĂ© du problĂšme, comme devant l’ampleur des rĂ©sonances qu’il suscite au plus intime de chacun des Françaises, et en pleine conscience de la gravitĂ© des responsabilitĂ©s que nous allons assumer ensemble. Mais c’est aussi avec la plus grande conviction que je dĂ©fendrai un projet longuement rĂ©flĂ©chi et dĂ©libĂ©rĂ© pour l’ensemble du gouvernement, un projet qui, selon les termes mĂȘme du prĂ©sident de la RĂ©publique, a pour objet de mettre fin Ă  une situation de dĂ©sordre et d’injustice et d’apporter une solution mesurĂ©e et humaine Ă  un des problĂšmes les plus difficiles de notre temps».Si le gouvernement peut aujourd’hui vous prĂ©senter un tel projet, c’est grĂące Ă  tous ceux d’entre vous – et ils sont nombreux et de tous horizons – qui, depuis plusieurs annĂ©es, se sont efforcĂ©s de proposer une nouvelle lĂ©gislation, mieux adaptĂ©e au consensus social et Ă  la situation de fait que connaĂźt notre pays. C’est aussi parce que le gouvernement de M. Messmer avait pris la responsabilitĂ© de vous soumettre un projet novateur et courageux. Chacun d’entre nous garde en mĂ©moire la trĂšs remarquable et Ă©mouvante prĂ©sentation qu’en avait fait M. Jean Taittinger. C’est enfin parce que, au sein d’une commission spĂ©ciale prĂ©sidĂ©e par M. Berger, nombreux sont les dĂ©putĂ©s qui ont entendu, pendant de longues heures, les reprĂ©sentants de toutes les familles d’esprit, ainsi que les principales personnalitĂ©s compĂ©tentes en la matiĂšre. Pourtant, d’aucuns s’interrogent encore une nouvelle loi est-elle vraiment nĂ©cessaire ? Pour quelques-uns, les choses sont simples il existe une loi rĂ©pressive, il n’y a qu’à l’appliquer. D’autres se demandent pourquoi le Parlement devrait trancher maintenant ces problĂšmes nul n’ignore que depuis l’origine, et particuliĂšrement depuis le dĂ©but du siĂšcle, la loi a toujours Ă©tĂ© rigoureuse, mais qu’elle n’a Ă©tĂ© que peu appliquĂ©e. En quoi les choses ont-elles donc changĂ©, qui oblige Ă  intervenir ? Pourquoi ne pas maintenir le principe et continuer Ă  ne l’appliquer qu’à titre exceptionnel ? Pourquoi consacrer une pratique dĂ©lictueuse et, ainsi, risquer de l’encourager ? Pourquoi lĂ©gifĂ©rer et couvrir ainsi le laxisme de notre sociĂ©tĂ©, favoriser les Ă©goĂŻsmes individuels au lieu de faire revivre une morale de civisme et de rigueur ? Pourquoi risquer d’aggraver une mouvement de dĂ©natalitĂ© dangereusement amorcĂ© au lieu de promouvoir une politique familiale gĂ©nĂ©reuse et constructive qui permette Ă  toutes les mĂšres de mettre au monde et d’élever des enfants qu’elles ont conçus ?Parce que tout nous montre que la question ne se pose pas en ces termes. Croyez-vous que ce gouvernement et celui qui l’a prĂ©cĂ©dĂ© se seraient rĂ©solus Ă  Ă©laborer un texte et Ă  vous le proposer s’ils avaient pensĂ© qu’une autre solution Ă©tait encore possible ? Nous sommes arrivĂ©s Ă  un point oĂč, en ce domaine, les pouvoirs publics ne peuvent plus Ă©luder leurs responsabilitĂ©s. Tout le dĂ©montre les Ă©tudes et les travaux menĂ©s depuis plusieurs annĂ©es, les auditions de votre commission, l’expĂ©rience des autres pays la plupart d’entre vous le sentent, qui savent qu’on ne peut empĂȘcher les avortements clandestins et qu’on ne peut non plus appliquer la loi pĂ©nale Ă  toutes les femmes qui seraient passibles de ses rigueurs. Pourquoi donc ne pas continuer Ă  fermer les yeux ? Parce que la situation actuelle est dirai mĂȘme qu’elle est dĂ©plorable et dramatique. Elle est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouĂ©e, pire mĂȘme, ridiculisĂ©e. Lorsque l’écart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel qu’il n’y a plus Ă  proprement parler de rĂ©pression, c’est le respect des citoyens pour la loi, et donc l’autoritĂ© de l’État, qui sont mis en cause. Lorsque des mĂ©decins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaĂźtre publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invitĂ©s Ă  en rĂ©fĂ©rer dans chaque cas au ministĂšre de la Justice, lorsque des services sociaux d’organismes publics fournissent Ă  des femmes en dĂ©tresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mĂȘmes fins, sont organisĂ©s ouvertement et mĂȘme par charters des voyages Ă  l’étranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de dĂ©sordre et d’anarchie qui ne peut plus me direz-vous, pourquoi avoir laissĂ© la situation se dĂ©grader ainsi et pourquoi la tolĂ©rer ? Pourquoi ne pas faire respecter la loi ? Parce que si des mĂ©decins, si des personnels sociaux, si mĂȘme un certain nombre de citoyens participent Ă  ces actions illĂ©gales, c’est bien qu’ils s’y sentent contraintes ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontĂ©s Ă  des situations de fait qu’ils ne peuvent mĂ©connaĂźtre. Parce qu’en face dĂ©cidĂ©e Ă  interrompre sa grossesse, ils savent qu’en refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et l’angoisse d’un acte perpĂ©trĂ© dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilĂ©e Ă  jamais. Ils savent que la mĂȘme femme, si elle a de l’argent, si elle sait s’informer, se rendra dans un pays voisin ou mĂȘme en France dans certaines cliniques et poura, sans encourir aucun risque ni aucune pĂ©nalitĂ©, mettre fin Ă  sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nĂ©cessairement les plus immorales ou les plus inconscientes. Elles sont trois cent mille chaque annĂ©e. Ce sont celles que nous cĂŽtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la dĂ©tresse et les drames. C’est Ă  ce dĂ©sordre qu’il faut mettre fin. C’est cette injustice qu’il convient de faire cesser. Mais comment y parvenir? Je le dis avec toute ma conviction l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolĂ©rer sans qu’il perde ce caractĂšre d’exception, sans que la sociĂ©tĂ© paraisse l’encourager?Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme - je m’excuse de le faire devant cette AssemblĂ©e presque exclusivement composĂ©e d’hommes aucune femme ne recourt de gaietĂ© de cƓur Ă  l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame.. C’est pourquoi, si le projet qui vous est prĂ©sentĂ© tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilitĂ© d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrĂŽler et, autant que possible, en dissuader la femme. Nous pensons ainsi rĂ©pondre au dĂ©sir conscient ou inconscient de toutes les femmes qu se trouvent dans cette situation d’angoisse, si bien dĂ©crite et analysĂ©e par certaines des personnalitĂ©s que votre commission spĂ©ciale a entendues au cours de l’automne 1973. Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation ce dĂ©tresse, qui s’en prĂ©occupe ? La loi les rejette non seulement dans l’opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l’anonymat et l’angoisse des poursuites. Contraintes de cacher leur Ă©tat, trop souvent elles ne trouvent personne pour les Ă©couter, les Ă©clairer et leur apporter un appui et une protection. Parmi ceux qui combattent aujourd’hui une Ă©ventuelle modification de la loi rĂ©pressive, combien sont-ils ceux qui se sont prĂ©occupĂ©s d’aider ces femmes dans leur dĂ©tresse ? Combien sont-ils ceux qui au-delĂ  de ce qu’ils jugent comme une faute, ont su manifester aux jeunes mĂšres cĂ©libataires la comprĂ©hension et l’appui moral dont elles avaient grand besoin ? Je sais qu’il en existe et je me garderai de gĂ©nĂ©raliser. Je n’ignore pas l’action de ceux qui, profondĂ©ment conscients de leurs responsabilitĂ©s, font tout ce qui est Ă  leur portĂ©e pour permettre Ă  ces femmes d’assumer leur maternitĂ©. Nous aiderons leur entreprise ; nous ferons appel Ă  eux pour nous aider Ă  assurer les consultations sociales prĂ©vues par la loi. Mais la sollicitude et l’aide, lorsqu’elles existent, ne suffisent pas toujours Ă  les difficultĂ©s auxquelles sont confrontĂ©es les femmes sont parfois moins grave qu’elles ne les perçoivent. Certaines peuvent ĂȘtre dĂ©dramatisĂ©es et surmontĂ©es ; mais d’autres demeurent qui font que certaines femmes se sentent acculĂ©es Ă  une situation sans autre issue que le suicide, la ruine de leur Ă©quilibre familial ou le malheur de leurs enfants. C’est lĂ , hĂ©las !, la plus frĂ©quente des rĂ©alitĂ©s, bien davantage que l’avortement dit de convenance ». S’il n’en Ă©tait pas ainsi, croyez-vous que tous les pays, les uns aprĂšs les autres, auraient Ă©tĂ© conduits Ă  rĂ©former leur lĂ©gislation en la matiĂšre et Ă  admettre que ce qui Ă©tait hier sĂ©vĂšrement rĂ©primĂ© soit dĂ©sormais lĂ©gal ? Ainsi, conscient d’une situation intolĂ©rable pour l’État et injuste aux yeux de la plupart, le gouvernement a renoncĂ© Ă  la voie de la facilitĂ©, celle qui aurait consistĂ© Ă  ne pas intervenir. C’eĂ»t Ă©tĂ© cela le laxisme. Assumant ses responsabilitĂ©s, il vous soumet un projet de loi propre Ă  apporter Ă  ce problĂšme une solution Ă  la fois rĂ©aliste, humaine et juste. Certains penseront sans doute qu notre seule prĂ©occupation a Ă©tĂ© l’intĂ©rĂȘt de la femme, que c’est un texte qui a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© dans cette seule perspective. Il n’y est guĂšre question ni de la sociĂ©tĂ© ou plutĂŽt de la nation, ni du pĂšre de l’enfant Ă  naĂźtre et moins encore de cet enfant. Je me garde bien de croire qu’il s’agit d’une affaire individuelle ne concernant que la femme et que la nation n’est pas en cause. Ce problĂšme la concerne au premier chef, mais sous des angles diffĂ©rents et qui ne requiĂšrent pas nĂ©cessairement les mĂȘmes de la nation, c’est assurĂ©ment que la France soit jeune, que sa population soit en pleine croissance. Un tel projet, adoptĂ© aprĂšs une loi libĂ©ralisant la contraception, ne risque-t-il pas d’entraĂźner une chute importante de notre taux de natalitĂ© qui amorce dĂ©jĂ  une baisse inquiĂ©tante ? Ce n’est lĂ  ni un fait nouveau, ni une Ă©volution propre Ă  la France un mouvement de baisse asse rĂ©gulier des taux de natalitĂ© et de fĂ©conditĂ© est apparu depuis 1965 dans tous mes pays europĂ©ens, quelle que soit leur lĂ©gislation en matiĂšre d’avortement ou mĂȘme de contraception. Il serait hasardeux de chercher des causes simples Ă  un phĂ©nomĂšne aussi gĂ©nĂ©ral. Aucune explication ne peut y ĂȘtre apportĂ© au niveau national. Il s’agit d’un fait de civilisation rĂ©vĂ©lateur de l’époque que nous vivons et qui obĂ©it Ă  des rĂšgles complexes que d’ailleurs nous connaissons mal. Les observations faites dans de nombreux pays Ă©trangers par les dĂ©mographes ne permettent pas d’affirmer qu’il existe une corrĂ©lation dĂ©montrĂ©e entre une modification de la lĂ©gislation de l’avortement et l’évolution des taux de natalitĂ© et surtout de fĂ©conditĂ©. Il est vrai que l’exemple de la Roumanie semble dĂ©mentir cette constatation, puisque la dĂ©cision prise par le gouvernement de ce pays, Ă  la fin de l’annĂ©e 1966, de revenir sur des dispositions non rĂ©pressives adoptĂ©es dix ans plus tĂŽt a Ă©tĂ© suivie d’une forte explosion de natalitĂ©. Cependant, ce qu’on omet de dire, c’est qu’une baisse non moins spectaculaire c’est produit ensuite et il est essentiel de remarquer que dans ce pays, oĂč n’existait aucune forme de contraception moderne, l’avortement a Ă©tĂ© le mode principal de limitation des brutale d’une lĂ©gislation restrictive explique bien dans ce contexte un phĂ©nomĂšne qui est demeurĂ© exceptionnel e passager. Tout laisse Ă  penser que l’adoption du projet de loi n’aura que peu d’effets sur le niveau de fatalitĂ© en France, les avortements lĂ©gaux remplaçant en fait les avortements clandestins, une fois passĂ©e une pĂ©riode d’éventuelles oscillations Ă  court terme. Il n’en reste pas moins que la baisse de notre natalitĂ©, si elle est indĂ©pendante de l’état de la lĂ©gislation sur l’avortement, est un phĂ©nomĂšne inquiĂ©tant, Ă  l’égard duquel les pouvoirs publics ont l’impĂ©rieux devoir de des premiĂšres rĂ©unions du conseil de planification que prĂ©sidera le prĂ©sident de la RĂ©publique va ĂȘtre consacrĂ©e Ă  un examen d’ensemble des problĂšmes de la dĂ©mographie française et des moyens de mettre un frein Ă  une Ă©volution inquiĂ©tante pour l’avenir du pays. Quant Ă  la politique familiale, le gouvernement a estimĂ© qu’il s’agissait d’un problĂšme distinct de celui e la lĂ©gislation sur l’avortement et qu’il n’y avait pas lieu de lier ces deux problĂšmes dans la discussion lĂ©gislative. Cela ne signifie pas qu’il n’y attache pas une extrĂȘme importance. DĂšs vendredi, l’AssemblĂ©e aura Ă  dĂ©libĂ©rer d’un projet de loi tendant Ă  amĂ©liorer trĂšs sensiblement les allocations servies en matiĂšre des frais de garde et les allocations dites d’orphelin, qui sont notamment destinĂ©es aux enfants des mĂšres cĂ©libataires. Ce projet rĂ©formera, en outre, le rĂ©gime de l’allocation maternitĂ© et les conditions d’attribution des prĂȘts aux jeunes mĂ©nages. En ce qui me concerne, je m’apprĂȘte Ă  proposer Ă  l’AssemblĂ©e divers projets. L’un d’entre eux tend Ă  favoriser l’action ces travailleuses familiales en prĂ©voyant leur intervention Ă©ventuelle au titre de l’aide sociale. un autre a pour objet d’amĂ©liorer les conditions de fonctionnement et de financement des centres maternels, oĂč sont accueillies les jeunes mĂšres en difficultĂ© pendant leur grossesse et les premiers mois de la vie de leur enfant. J’ai l’intention de faire un effort particulier pour la lutte contre la stĂ©rilitĂ©, par la suppression du ticket modĂ©rateur pour toutes les consultations en cette matiĂšre. D’autre part, j’ai demandĂ© Ă  l’INSERM de lancer, dĂšs 1975, une action thĂ©matique de recherche sur ce problĂšme de la stĂ©rilitĂ© qui dĂ©sespĂšre tant de couples. Avec M. le garde des Sceaux, je me prĂ©pare Ă  tirer les conclusions du rapport que votre collĂšgue, M. Rivierez, parlementaire en mission, vient de rĂ©diger sur l’adoption. RĂ©pondant aux vƓux de tant de personnes qui souhaitent adopter un enfant, j’ai dĂ©cidĂ© d’instituer un Conseil supĂ©rieur de l’adoption qui sera chargĂ© de soumettre aux pouvoirs publics toutes suggestions utiles sur ce problĂšme. Enfin et surtout, le gouvernement s’est publiquement engagĂ©, par la voix de M. Durafour, Ă  entamer dĂšs les toutes prochaines semaines avec les organisations familiales la nĂ©gociation d’un contrat de progrĂšs dont le contenu sera arrĂȘtĂ© d’un commun accord avec les reprĂ©sentants des familles, sur la base de propositions qui seront soumises au Conseil consultatif de la famille que je prĂ©side. En rĂ©alitĂ©, comme le soulignent tous les dĂ©mographes, ce qui importe, c’est de modifier l’image que se font les Français du nombre idĂ©al d’enfants par couple. Cet objectif est infiniment complexe et la discussion de l’avortement ne saurait se limiter Ă  des mesures financiĂšres nĂ©cessairement ponctuelles. Le deuxiĂšme absent dans ce projet pour beaucoup d’entre vous sans doute, c’est le pĂšre. La dĂ©cision de l’interruption de grossesse ne devrait pas, chacun le ressent, entreprise par la femme seule, mais aussi par son mari ou son compagnon. Je souhait, pour ma part, que dans les faits il en soit toujours ainsi et j’approuve la commission de nous avoir proposĂ© une modification en ce sens ; mais, comme elle l’a fort bien compris, il n’est pas possible d’instituer en cette matiĂšre une obligation juridique. Enfin, le troisiĂšme absent, n’est-ce pas cette promesse de vie que porte en elle la femme ? Je me refuse Ă  entrer dans les discussions scientifiques et philosophiques dont les auditions de la commission ont montrĂ© qu’elles posaient un problĂšme insoluble. Plus personne ne contexte maintenant que, sur un plan strictement mĂ©dical, l’embryon port en lui dĂ©finitivement toutes les virtualitĂ©s de l’ĂȘtre humain qu’il deviendra. Mais il n’est encore qu’un devenir, qui aura Ă  surmonter bien des alĂ©as avant de venir Ă  terme, un fragile chaĂźnon de la transmission de la vie. Fat-il rappeler que, selon les Ă©tudes de l’Organisation mondiale de la santĂ©, sur cent conceptions, quarante-cinq s’interrompent d’elles-mĂȘmes au cours des deux premiĂšres semaines et que, sur cent grossesses au dĂ©but de la troisiĂšme semaine, un quart n’arrivent pas Ă  terme, du seul fait de phĂ©nomĂšnes naturels ? La seule certitude sur laquelle nous puissions nous appuyer, c’est le fait qu’une femme ne prend pleine conscience qu’elle porte un ĂȘtre vivant qui sera un jour son enfant que lorsqu’elle ressent en elle les premiĂšres manifestations de cette vie. Et c’est, sauf pour les femmes qu’anime une profonde conviction religieuse, ce dĂ©calage entre ce qui n’est qu’un devenir pour lequel la femme n’éprouve pas encore de sentiment profond et ce qu’est l’enfant dĂšs l’instant de sa naissance qui explique que certaines, qui repousseraient avec horreur l’éventualitĂ© monstrueuse de l’infanticide, se rĂ©signent Ă  envisager la perspective de l’avortement. Combien d’entre nous, devant le cas d’un ĂȘtre cher dont l’avenir serait irrĂ©mĂ©diablement compromis, n’ont pas eu le sentiment que les principes devaient parfois cĂ©der le pas ! Il n’en serait pas de mĂȘme – c’est Ă©vident – si cet acte Ă©tait vĂ©ritablement perçu comme un crime analogue aux autres. Certains, parmi ceux qui ont les plus opposĂ©s au vote de ce projet, acceptent qu’en fait on n’exerce plus de poursuites et s’opposeraient mĂȘme avec moins de vigueur au vote d’un texte qui se bornerait Ă  prĂ©voir la suspension des poursuites pĂ©nales. C’est donc qu’eux-mĂȘmes perçoivent qu’il s’agit lĂ  d’un acte d’une nature particuliĂšre, ou, en tout cas, d’un acte qui appelle une solution spĂ©cifique. D’assemblĂ©e ne m’en voudra pas d’avoir abordĂ© longuement cette question. Vous sentez tous que c’est lĂ  un point essentiel, sans doute, le fond mĂȘme du dĂ©bat. Il convenait de l’évoquer avant d’en venir Ă  l’examen du contenu du projet. En prĂ©parant le projet qu’il vous soumet aujourd’hui, le gouvernement s’est fixĂ© un triple objectif faire une loi rĂ©ellement applicable ; faire une loi dissuasive ; faire une loi protectrice. Ce triple objectif explique l’économie du projet. Une loi applicable d’abord. Un examen rigoureux des modalitĂ©s et des consĂ©quences de la dĂ©finition de cas dans lesquels serait autorisĂ©e l’interruption de grossesse rĂ©vĂšle d’insurmontables contradictions. Si ces conditions sont dĂ©finies en termes prĂ©cis – par exemple, l’existence de graves menaces pour la santĂ© physique ou mentale de la femme, ou encore, par exemple, les cas de viol ou d’inceste vĂ©rifiĂ©s par un magistrat -, il est clair que la modification de la lĂ©gislation n’atteindra pas son but quand ces critĂšres seront rĂ©ellement respectĂ©s, puisque la proportion d’interruptions de grossesse pour de tels motifs est faible. Au surplus, l’apprĂ©ciation de cas Ă©ventuels de viol ou d’inceste soulĂšverait des problĂšmes de preuve pratiquement insolubles dans un dĂ©lai adaptĂ© Ă  la situation. Si, au contraire, c’est une dĂ©finition large qui est donnĂ©e – par exemple, le risque pour la santĂ© physique ou l’équilibre psychologique ou la difficultĂ© des conditions matĂ©rielles ou morales d’existence -, il est clair que les mĂ©decins ou les commissions qui seraient chargĂ©s de dĂ©cider si ces conditions sont rĂ©unies auraient Ă  prendre leur dĂ©cision sur la base de critĂšres insuffisamment prĂ©cis pour ĂȘtre objectifs. Dans de tels systĂšmes, l’autorisation de pratiquer l’interruption de grossesse n’est en pratique donnĂ©e qu’en fonction des conceptions personnelles des mĂ©decinsou des commissions en matiĂšre d’avortement et ce sont les femmes les moins habiles Ă  trouver le mĂ©decin le plus comprĂ©hensif ou la commission la plus indulgente qui se trouveront encore dans une situation sans issue. Pour Ă©viter cette injustice, l’autorisation est donnĂ©e dans bien des pays de façon quasi automatique, ce qui rend une telle procĂ©dure inutile, tout en laissant Ă  elles-mĂȘmes un certain nombre de femmes qui ne veulent pas encourir l’humiliation de se prĂ©senter devant une instance qu’elles ressentent comme un si le lĂ©gislateur est appelĂ© Ă  modifier les textes en vigueur, c’est pour mettre fin aux avortements clandestins qui sont le plus souvent le fait de celles qui, pour des raisons sociales, Ă©conomiques ou psychologiques, se sentent dans une telle situation de dĂ©tresse qu’elles sont dĂ©cidĂ©es Ă  mettre fin Ă  leur grossesse dans n’importe quelles conditions. C’est pourquoi, renonçant Ă  une formule plus ou moins ambigĂŒe ou plus ou moins vague, le gouvernement a estimĂ© prĂ©fĂ©rable d’affronter la rĂ©alitĂ© et de reconnaĂźtre qu’en dĂ©finitive la dĂ©cision ultime ne peut ĂȘtre prise que par la femme. Remettre la dĂ©cision Ă  la femme, n’est-ce pas contradictoire avec l’objectif de dissuasion, le deuxiĂšme des trois que s’assigne ce projet ?Ce n’est pas un paradoxe que de soutenir qu’une femme sur laquelle pĂšse l’entiĂšre responsabilitĂ© de son geste hĂ©sitera davantage Ă  l’accomplir que celle qui aurait le sentiment que la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise Ă  sa place par d’ gouvernement a choisi une solution marquant clairement la responsabilitĂ© de la femme parce qu’elle est plus dissuasive au fond qu’une autorisation Ă©manant d’un tiers qui ne serait ou ne deviendrait vite qu’un qu’il faut, c’est que cette responsabilitĂ©, la femme ne l’exerce pas dans la solitude ou dans l’ en Ă©vitant d’instituer une procĂ©dure qui puisse la dĂ©tourner d’y avoir recours, le projet prĂ©voit donc diverses consultations qui doivent la conduire Ă  mesurer toute la gravitĂ© de la dĂ©cision qu’elle se propose de mĂ©decin peut jouer ici un rĂŽle capital, d’une part, en informant complĂštement la femme des risques mĂ©dicaux de l’interruption de grossesse qui sont maintenant bien connus, et tout spĂ©cialement des risques de prĂ©maturitĂ© de ses enfants futurs, et, d’autre part, en la sensibilisant au problĂšme de la tĂąche de dissuasion et de conseil revient au corps mĂ©dical de façon privilĂ©giĂ©e et je sais pouvoir compter sur l’expĂ©rience et le sens de l’humain des mĂ©decins pour qu’ils s’efforcent d’établir au cours de ce colloque singulier le dialogue confiant et attentif que les femmes recherchent, parfois mĂȘme projet prĂ©voit ensuite une consultation auprĂšs d’un organisme social qui aura pour mission d’écouter la femme, ou le couple lorsqu’il y en a un, de lui laisser exprimer sa dĂ©tresse, de l’aider Ă  obtenir des aides si cette dĂ©tresse est financiĂšre, de lui faire prendre conscience de la rĂ©alitĂ© des obstacles qui s’opposent ou semblent s’opposer Ă  l’accueil d’un enfant. Bien des femmes apprendront ainsi Ă  l’occasion de cette consultation qu’elles peuvent accoucher anonymement et gratuitement Ă  l’hĂŽpital et que l’adoption Ă©ventuelle de leur enfant peut constituer une va sans dire que nous souhaitons que ces consultations soient le plus diversifiĂ©es possible et que, notamment, les organismes qui se sont spĂ©cialisĂ©s pour aider les jeunes femmes en difficultĂ© puissent continuer Ă  les accueillir et Ă  leur apporter l’aide qui les incite Ă  renoncer Ă  leur projet. Tous ces entretiens auront naturellement lieu seul Ă  seule, et il est bien Ă©vident que l’expĂ©rience et la psychologie des personnes appelĂ©es Ă  accueillir les femmes en dĂ©tresse pourront contribuer de façon non nĂ©gligeable Ă  leur apporter un soutien de nature Ă  les faire changer d’avis. Ce sera, en outre, une nouvelle occasion d’évoquer avec la femme le problĂšme de la contraception et la nĂ©cessitĂ©, dans l’avenir, d’utiliser des moyens contraceptifs pour ne plus jamais avoir Ă  prendre la dĂ©cision d’interrompre une grossesse pour les cas oĂč la femme ne dĂ©sirerait pas avoir d’enfant. Cette information en matiĂšre de rĂ©gulation des naissances – qui est la meilleure des dissuasions Ă  l’avortement – nous paraĂźt si essentielle que nous avons prĂ©vu d’en faire une obligation, sous peine de fermeture administrative, Ă  la charge des Ă©tablissements oĂč se feraient les interruptions de grossesse. Les deux entretiens qu’elle aura eus, ainsi que le dĂ©lai de rĂ©flexion de huit jours qui lui sera imposĂ©, ont paru indispensables pour faire prendre conscience Ă  la femme de ce qu’il ne s’agit pas d’un acte normal ou banal, mais d’une dĂ©cision grave qui ne peut ĂȘtre prise sans en avoir pesĂ© les consĂ©quences et qu’il convient d’éviter Ă  tout prix. Ce n’est qu’aprĂšs cette prise de conscience, et dans le cas oĂč la femme n’aurait pas renoncĂ© Ă  sa dĂ©cision, que l’interruption de grossesse pourrait avoir lieu. Cette intervention ne doit toutefois pas ĂȘtre pratiquĂ©e sans de strictes garanties mĂ©dicales pour la femme elle-mĂȘme et c’est le troisiĂšme objectif du projet de loi protĂ©ger la femme. Tout d’abord, l’interruption de grossesse ne peut ĂȘtre que prĂ©coce, parce que ses risques physiques et psychiques, qui ne sont jamais nuls, deviennent trop sĂ©rieux aprĂšs la fin de la dixiĂšme semaine qui suit la conception pour que l’on permette aux femmes de s’y l’interruption de grossesse ne peut ĂȘtre pratiquĂ©e que par un mĂ©decin, comme c’est la rĂšgle dans tous les pays qui ont modifiĂ© leur lĂ©gislation dans ce domaine. Mais il va de soi qu’aucun mĂ©decin ou auxiliaire mĂ©dical ne sera jamais tenu d’y pour donner plus de sĂ©curitĂ© Ă  la femme, l’intervention ne sera permise qu’en milieu hospitalier, public ou ne faut pas dissimuler que le gouvernement juge essentielles, et, et qui restent sanctionnĂ©es par les pĂ©nalitĂ©s prĂ©vues Ă  l’article 317 du code pĂ©nal maintenues en vigueur Ă  cet Ă©gard, implique une sĂ©rieuse remise en ordre que le gouvernement entend mener Ă  bien. Il sera mis fin Ă  des pratiques qui ont reçu rĂ©cemment une fĂącheuse publicitĂ© et qui ne pourront plus ĂȘtre tolĂ©rĂ©es dĂšs lors que les femmes auront la possibilitĂ© de recourir lĂ©galement Ă  des interventions accomplies dans de rĂ©elles conditions de sĂ©curitĂ©. De mĂȘme, le gouvernement est dĂ©cidĂ© Ă  appliquer fermement les dispositions nouvelles qui remplaceront celles de la loi de 1920 en matiĂšre de propagande et de publicitĂ©. Contrairement Ă  ce qui est dit ici ou lĂ , le projet n’interdit pas de donner des informations sur la loi et sur l’avortement ; il interdit l’incitation Ă  l’avortement par quelque moyen que ce soit car cette incitation reste fermetĂ©, le gouvernement la montrera encore en ne permettant pas que l’interruption de grossesse donne lieu Ă  des profits choquants ; les honoraires et les frais d’hospitalisation ne devront pas dĂ©passer des plafonds fixĂ©s par dĂ©cision administrative en vertu de la lĂ©gislation relative aux prix. Dans le mĂȘme souci, et pour Ă©viter de tomber dans les abus constatĂ©s dans certains pays, les Ă©trangĂšres devront justifier de conditions de rĂ©sidence pour que leur grossesse puisse ĂȘtre interrompue. Je voudrais enfin expliquer l’option prise par le gouvernement, qui a Ă©tĂ© critiquĂ©e par certains , sur le non-remboursement de l’interruption de grossesse par la SĂ©curitĂ© l’on sait que les soins dentaires, les vaccinations non obligatoires, les verres correcteurs ne sont pas ou sont encore trĂšs incomplĂštement remboursĂ©s par la SĂ©curitĂ© sociale, comment faire comprendre que l’interruption de grossesse soit, elle, remboursĂ©e ? Si l’on s’en tient aux principes gĂ©nĂ©raux de la SĂ©curitĂ© sociale, l’interruption de grossesse, lorsqu’elle n’est pas thĂ©rapeutique, n’a pas Ă  ĂȘtre prise en charge. Faut-il faire exception Ă  ce principe ? Nous ne le pensons pas, car il nous a paru nĂ©cessaire de souligner la gravitĂ© d’un acte qui doit rester exceptionnel, mĂȘme s’il entraĂźne dans certains cas une charge financiĂšre pour les femmes. Ce qu’il faut, c’est que l’absence de ressources ne puisse pas empĂȘcher une femme de demander une interruption de grossesse lorsque cela se rĂ©vĂšle indispensable ; c’est pourquoi l’aide mĂ©dicale a Ă©tĂ© prĂ©vue pour les plus dĂ©munies. Ce qu’il faut aussi, c’est bien marquer la diffĂ©rence entre la contraception qui, lorsque les femmes ne dĂ©sirent pas un enfant, doit ĂȘtre encouragĂ©e par tous les moyens et dont le remboursement par la SĂ©curitĂ© sociale vient d’ĂȘtre dĂ©cidĂ©, et l’avortement que la sociĂ©tĂ© tolĂšre mais qu’elle ne saurait ni prendre en charge ni sont les femmes qui ne dĂ©sirent pas d’enfant ; la maternitĂ© fait partie de l’accomplissement de leur vie et celles qui n’ont pas connu ce bonheur en souffrent profondĂ©ment. Si l’enfant une fois nĂ© est rarement rejetĂ© et donne Ă  sa mĂšre, avec son premier sourire, les plus grandes joies qu’elle puisse connaĂźtre, certaines femmes se sentent incapables, en raison de difficultĂ©s trĂšs graves qu’elles connaissent Ă  un moment de leur existence, d’apporter Ă  un enfant l’équilibre affectif et la sollicitude qu’elles lui doivent. A ce moment, elles feront tout pour l’éviter ou ne pas le garder. Et personne ne pourra les en empĂȘcher. Mais les mĂȘmes femmes, quelques mois plus tard, leur vie affective ou matĂ©rielle s’étant transformĂ©e, seront les premiĂšres Ă  souhaiter un enfant et deviendront peut-ĂȘtre les mĂšres les plus attentives. C’est pour celles-lĂ  que nous voulons mettre fin Ă  l’avortement clandestin, auquel elles ne manqueraient pas de recourir, au risque de rester stĂ©riles ou atteintes au plus profond d’ arrive au terme de mon exposĂ©. Volontairement, j’ai prĂ©fĂ©rĂ© m’expliquer sur la philosophie gĂ©nĂ©rale du projet plutĂŽt que sur le dĂ©tail de ses dispositions que nous examinerons Ă  loisir au cours de la discussion des sais qu’un certain nombre d’entre vous estimeront en conscience qu’ils ne peuvent voter ce texte, pas davantage qu’aucune loi faisant sorti l’avortement de l’interdit et du clandestin. Ceux-lĂ , j’espĂšre les avoir au moins convaincus que ce projet est le fruit d’une rĂ©flexion honnĂȘte et approfondie sur tous les aspects du problĂšme et que, si le gouvernement a pris la responsabilitĂ© de le soumettre au Parlement, ce n’est qu’aprĂšs en avoir mesurĂ© la portĂ©e immĂ©diate aussi bien que les consĂ©quences futures pour la nation Je ne leur donnerai qu’une preuve, c’est qu’usant d’une procĂ©dure tout Ă  fait exceptionnelle en matiĂšre lĂ©gislative, le gouvernement vous propose d’en limiter l’application Ă  cinq annĂ©es. Ainsi dans l’hypothĂšse oĂč il apparaĂźtrait au cours de ce laps de temps que la loi que vous auriez votĂ© ne serait plus adaptĂ©e Ă  l’évolution dĂ©mographique ou au progrĂšs mĂ©dical, le Parlement aurait Ă  se prononcer nouveau dans cinq ans en tenant compte de ces nouvelles donnĂ©es. D’autres hĂ©sitent encore. Ils sont conscients de la dĂ©tresse de trop de femmes et souhaitent leur venir en aide ; ils craignent toutefois les effets et les consĂ©quences de la loi. A ceux-ci je veux dire que, si la loi est gĂ©nĂ©rale et donc abstraite, elle est faite pour s’appliquer Ă  des situations individuelles souvent angoissantes ; que si elle n’interdit plus, elle ne crĂ©e aucun droit Ă  l’avortement et que, comme le disait Montesquieu la nature des lois humaines est d’ĂȘtre soumise Ă  tous les accidents qui arrivent et de varier Ă  mesure que les volontĂ©s des hommes changent. Au contraire, la nature des lois de la religion est de ne varier jamais. Les lois humaines statuent sur le bien, la religion sur le meilleur ». C’est bien dans cet esprit que depuis une dizaine d’annĂ©es, grĂące au prĂ©sident de votre commission des lois, avec lequel j’ai eu l’honneur de collaborer lorsqu’il Ă©tait garde des Sceaux, a Ă©tĂ© rajeuni et transformĂ© notre prestigieux code civil. Certains ont craint alors qu’en prenant acte d’une nouvelle image de la famille, on ne contribue Ă  la dĂ©tĂ©riorer. Il n’en a rien Ă©tĂ© et notre pays peut s’honorer d’une lĂ©gislation civile dĂ©sormais plus juste, plus humaine, mieux adaptĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons. Je sais que le problĂšme dont nous dĂ©battons aujourd’hui concerne des questions infiniment plus graves et qui troublent beaucoup plus la conscience de chacun. Mais en dĂ©finitive il s’agit aussi d’un problĂšme de voudrais enfin vous dire ceci au cours de la discussion, je dĂ©fendrai ce texte, au nom du gouvernement, sans arriĂšre-pensĂ©e, et avec toute ma conviction, mais il est vrai que personne ne peut Ă©prouver une satisfaction profonde Ă  dĂ©fendre un tel texte – le meilleur possible Ă  mon avis – sur un tel sujet personne n’a jamais contestĂ©, et le ministre de la SantĂ© moins que quiconque, que l’avortement soit un Ă©chec quand il n’est pas un nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les trois cent mille avortements qui, chaque annĂ©e, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont nous montre que les grands dĂ©bats qui ont divisĂ© un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une Ă©tape nĂ©cessaire Ă  la formation d’un nouveau consensus social, qui s’inscrit dans la tradition de tolĂ©rance et de mesure de notre ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l’ jeunes gĂ©nĂ©rations nous surprennent parfois en ce qu’elles diffĂšrent de nous ; nous les avons nous-mĂȘmes Ă©levĂ©es de façon diffĂ©rente de celle dont nous l’avons Ă©tĂ©. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver Ă  la vie sa valeur suprĂȘme.
Léquipe des « BibliothÚques virtuelles humanistes » (BVH) vous invite à son assemblée générale 2011 qui se tiendra le lundi 5 décembre prochain de 14h00 à 17h15 au CESR de Tours (salle Rapin). Nous accueillerons le matin dÚs 10h les participants à la réunion qui souhaitent regarder de plus prÚs les outils en cours de développement (recherche et consultation sous XTF,
Donner le discours de fin d`Ă©tudes secondaires est une tĂąche passionnante et parfois Ă©crasante. En outre, c`est quelque chose que la plupart des intervenants apprĂ©cient. Il vise Ă  fournir une harangue persuasive, Ă©mouvante et, en fin de compte, encourageante, dans laquelle non seulement le public se fera chaudement dire adieu, mais il sera Ă©galement encouragĂ© Ă  aller de l`avant et Ă  atteindre ses objectifs les plus ambitieux. C`est une tĂąche importante que l`orateur devrait accomplir avec un discours. Cependant, vous pouvez le faire aussi longtemps que vous planifiez et prĂ©parez votre discours avant de vous lever pour 1Planifier le discours1Lire les autres discours de remise des diplĂŽmes Une bonne façon de vous prĂ©parer Ă  ce que vous ferez est de vous guider des personnes qui l`ont dĂ©jĂ  fait. Trouver d`autres bons discours de remise des diplĂŽmes et prĂȘter attention aux sujets que les haut-parleurs et les blagues qui comptent. Vous ne voudrez pas les copier, recherchez simplement des idĂ©es qui reflĂštent vos expĂ©riences ou des sujets possibles que vous pouvez exemples cĂ©lĂšbres incluent Steve Jobs Ă  Standford 2005, J. K. Rowling Ă  Harvard en 2008 et David Foster Wallace Ă  Kenyon en un sujet Votre discours doit avoir un point, quelque chose que vous essayez d`exprimer Ă  vos camarades de classe. Une fois que vous avez trouvĂ© un sujet, vous pouvez Ă©laborer votre discours autour de cette idĂ©e. Un thĂšme vous aidera Ă  savoir ce que vous devez inclure et ce que vous ne devez pas vous cherchez un sujet, considĂ©rez ce que vous voulez que le public obtienne du discours. Peut-ĂȘtre que vous voulez inspirer les gens ou peut-ĂȘtre que vous essayez de rĂ©flĂ©chir sur les bons moments. C`est un aspect important du bons sujets possibles comprennent "Trouvez et suivez votre passion", "Vous n`avez pas besoin d`ĂȘtre parfait", "Si vous pensez et pensez que vous le pouvez, vous pouvez" et "Soyez altruiste et donnez". Essayez de trouver quelque chose que vous pouvez tirer de vos propres expĂ©riences et expĂ©riences de vos camarades de un brouillon. Avant de vous asseoir pour Ă©crire votre message brillant et profond, faites un brouillon. Inclure le thĂšme central, puis tous les points que vous allez jouer pour le soutenir. Il laisse Ă©galement la place aux blagues et aux histoires. Avoir un brouillon vous aidera Ă  vous souvenir de tous les points que vous voulez toucher, de sorte que vous n`en oubliez pas quand vous commencez Ă  Ă©crire. Il peut Ă©galement vous montrer la longueur de votre discours et peut-ĂȘtre vous faire remarquer les choses que vous devriez aux autres Ă©tudiants. Cette cĂ©rĂ©monie n`est pas seulement pour vous, mais pour tout le monde. Tenez compte du fait que l`expĂ©rience scolaire de chaque personne aura Ă©tĂ© un peu diffĂ©rente. Parlez Ă  d`autres Ă©tudiants, y compris aux personnes avec lesquelles vous n`avez pas d`amitiĂ© ou qui ne le connaissent pas bien. DĂ©couvrez comment ils ont vĂ©cu la saison scolaire et quel genre de souvenirs ils vont emmener avec votre public. Ce discours est pour vous et vos camarades diplĂŽmĂ©s. Bien que ce serait un bon geste de remercier vos professeurs et vos parents pour votre contribution Ă  l`obtention de votre diplĂŽme, rappelez-vous que vous et vos camarades de classe ĂȘtes le principal objectif. Assurez-vous de leur parler vous n`ĂȘtes pas sĂ»r de la façon dont votre discours va tourner, imaginez-vous l`Ă©couter. Est-ce le genre de discours que vous aimeriez entendre Ă  l`obtention de votre diplĂŽme? Si vous n`ĂȘtes pas sĂ»r d`en profiter, peut-ĂȘtre que vos compagnons ne l`apprĂ©cieront pas non court. Votre discours n`est qu`une partie d`une cĂ©rĂ©monie plus vaste et les gens ne voudront probablement pas entendre un discours d`une demi-heure sur la nature de l`amitiĂ© et de l`univers. Gardez vos pensĂ©es courtes et directes. Aussi, si pour vous vous n`aimez pas faire des discours, le garder court vous fera finir plus au directeur ou Ă  un enseignant pour avoir une idĂ©e du temps dont vous disposez. Peut-ĂȘtre qu`ils n`imposent pas un certain temps, mais ils vous donneront probablement des suggestions sur combien de temps vous pouvez retarder un discours. Si vous n`avez pas de bonnes directives, vous pouvez prononcer un discours de 5 Ă  10 vous aider lorsque vous Ă©crivez le discours, rappelez-vous que l`orateur moyen lit environ 120 mots par minute. Cela reprĂ©sente moins d`une page Ă©crite en double espace avec une police de 16 points, ce qui est recommandĂ© car il est plus facile Ă  votre message le plus important Ă  la fin. TrĂšs probablement, le public ne prĂȘte pas attention Ă  tous vos mots. Assurez-vous de les laisser avec l`idĂ©e centrale, bien que vous deviez rĂ©-exprimer l`idĂ©e que vous avez prĂ©sentĂ©e au dĂ©but. Ce sera la derniĂšre chose que tout le monde entendra, ce qui en fera probablement le souvenir le plus mĂ©morable de votre 2Inclure des parties importantes1Merci les gens. MĂȘme si votre discours s`adresse Ă  l`ensemble des finissants, prenez quelques instants pour remercier les gens de ce qu`ils ont fait pour vous aider. Vous pouvez faire une liste de noms, y compris ceux de vos parents, ceux de vos professeurs et ceux de vos amis. Rappelez-vous juste d`ĂȘtre bref et de remettre votre attention sur les façon de rendre cela plus accessible au reste de la classe est de terminer cette section en encourageant ou en rappelant aux autres diplĂŽmĂ©s de remercier aussi quelqu` des blagues. Y compris quelques lignes dans votre discours qui stimulent le rire vous aidera et votre public se sentir Ă  l`aise. Cela peut aussi distraire briĂšvement les gens des problĂšmes les plus importants dont vous parlerez. Vous n`avez pas besoin d`ĂȘtre le clown de classe» pour ĂȘtre capable de raconter une bonne blague. Restez dĂ©tendu et confiant dans votre prĂ©sentation et, si les gens ne rigolent pas, style de blague est la citation amusante et inspirante, comme Will Rogers ` "MĂȘme si vous ĂȘtes sur le bon chemin, vous serez Ă©crasĂ© si vous restez assis"ou Ben Franklin "Vous trouverez la clĂ© du succĂšs sous votre alarme". Ces lignes intelligentes peuvent ĂȘtre un bon point de dĂ©part pour votre discours et prĂ©senter votre grand des histoires spĂ©cifiques dans votre Ă©cole. Ceux-ci peuvent vous aider Ă  personnaliser votre discours et se rĂ©fĂ©rer Ă  des choses que la plupart des gens connaissent. Vous pouvez faire une blague sur une construction qui a pris du temps dans votre Ă©cole et dire que "l`avenir est construit couloir dans le couloir".Vous avez juste besoin d`inclure des blagues. Ceci est un discours de fin d`Ă©tudes, pas une audition pour votre carriĂšre en tant que pas de les Ă©crire et de les rĂ©pĂ©ter, ainsi que le reste de votre discours. Ne pas oublier les blagues ou faire des erreurs dans les ventes aux enchĂšres sur le grand prudent avec vos blagues. Votre public inclura les enseignants, les parents, les grands-parents et les frĂšres et sƓurs y compris le vĂŽtre, alors assurez-vous que vos blagues conviennent Ă  tout le au passĂ©. Concentrez-vous au moins une partie du discours sur les choses que vous et vos camarades de classe avez faites pendant les annĂ©es scolaires. L`obtention du diplĂŽme est l`occasion de cĂ©lĂ©brer tout ce que vous avez fait, y compris terminer vos Ă©tudes de mentionner les rĂ©alisations spĂ©cifiques. Pensez aux tournois sportifs, aux prix, aux Ă©vĂ©nements caritatifs, Ă  tout ce que vous ou vos camarades de classe avez accompli pendant l`Ă©cole secondaire. Plus vous pouvez inclure d`exemples qui ne vous concernent pas, mieux c`est. Vous cĂ©lĂ©brez les rĂ©alisations de toute la classe, pas seulement la de ce qui va arriver. La remise des diplĂŽmes est Ă©galement l`occasion de se tourner vers l`avenir. Passez du temps Ă  parler de ce qui se passera aprĂšs l`obtention du diplĂŽme. Puisque vous ne connaissez vraiment pas le futur, cette section peut ĂȘtre un peu plus vague et ambitieuse. N`oubliez pas de rester positif et de penser aux bonnes choses Ă  tant qu`Ă©tudiant avec les meilleures notes, il est probable que vous iriez au collĂšge aprĂšs l`obtention du diplĂŽme. Peut-ĂȘtre que ce n`est pas la situation de toutes les personnes de votre classe, alors n`oubliez pas de mentionner les autres moyens possibles comme trouver un emploi ou servir dans l`armĂ©e. Si vous ne savez pas quel genre de choses vos camarades vont faire aprĂšs l`obtention de leur diplĂŽme, vous pouvez leur demander quand vous leur une histoire personnelle Un bon moyen d`illustrer votre sujet et de lier votre histoire Ă  des expĂ©riences passĂ©es est de raconter une histoire personnelle. Pensez Ă  une expĂ©rience que vous avez eue au lycĂ©e et qui vous a enseignĂ© la grande leçon que vous abordez dans votre matiĂšre. Si vous incluez vos amis ou d`autres personnes dans le public, encore mieux. C`est un bon moyen de personnaliser votre thĂšme central et de faire connaĂźtre Ă  vos camarades de classe votre expĂ©rience particuliĂšre au vous n`avez pas une histoire drĂŽle spĂ©cifique sur vous ou vos amis, pensez Ă  parler de comment vous avez changĂ© pendant votre temps au lycĂ©e. Pensez Ă  ce que vous avez ressenti pendant votre premiĂšre annĂ©e, la façon dont vous avez manquĂ© ou n`avez pas pu trouver votre casier. Une histoire personnelle est un bon moyen d`ajouter un peu d`humour dĂ©sobligeant, tant que vous vous sentez Ă  l`aise de raconter une histoire oĂč vous ne vous entendez pas trĂšs les clichĂ©s. Bien qu`il soit bon d`avoir un thĂšme, Ă©vitez d`utiliser des idĂ©es et des Ă©noncĂ©s tels que Le monde rĂ©el», L`avenir nous appartient» ou Aujourd`hui n`est pas la fin de votre Ă©ducation, mais le dĂ©but». Ces types de dĂ©clarations sont utilisĂ©s de maniĂšre excessive. En outre, ils sont si manifestement vrais qu`ils finissent par perdre leur sens. L`Ă©coute de ces types de dĂ©clarations peut amener votre public Ă  cesser de vous Ă©couter, ce que vous ne voulez absolument signifie inclure quelques citations. Une ou deux bonnes citations de personnes cĂ©lĂšbres peuvent ĂȘtre utiles, tant qu`elles se rapportent directement Ă  votre point principal. Rappelez-vous que les gens veulent vous entendre parler, ne pas rĂ©citer une liste de phrases 3Donner le discours1Pratiquez votre discours. Le jour de l`obtention du diplĂŽme ne devrait pas ĂȘtre la premiĂšre fois que vous rĂ©citez le discours Ă  haute voix. Pratiquez plusieurs fois Ă  l`avance, soit devant un miroir ou vos amis. Cela vous permettra de savoir combien de temps votre discours est et si c`est trop long, il vous permettra Ă©galement de savoir comment cela se fait lorsque vous le rĂ©citez Ă  haute vous le pouvez, recrĂ©ez le scĂ©nario le plus fidĂšlement possible. Portez le bonnet et la blouse de façon Ă  ce que vous vous sentiez Ă  l`aise avec eux et pratiquez-vous sur le podium ou Ă  l`endroit oĂč l`obtention du diplĂŽme aura lieu, si possible. Plus vous ĂȘtes familier avec la scĂšne, plus vous vous sentirez Ă  l`aise lors de la prise de votre sang-froid. Vous ne devez pas perdre le contrĂŽle pendant le discours. Si vous ressentez des larmes, essayez de respirer profondĂ©ment et tenez-vous sur le podium pour vous distraire. L`obtention du diplĂŽme est un moment Ă©motif pour tous les participants et il est comprĂ©hensible que vous ayez une boule dans votre gorge en pensant Ă  vos amis et Ă  vos camarades de sortir une ou deux larmes peut ĂȘtre bien. Vous pouvez dissimuler le fait de blĂąmer les allergies ou dire, comme une blague, qu`il y a beaucoup de poussiĂšre dans la C`est un grand moment pour vous et devrait ĂȘtre celui que vous vous sentez fier de trop. Cela dit, vos collĂšgues ne se souviennent probablement pas de la plupart de ce que vous allez dire. Il n`y a pas de problĂšme. Dans tous les cas, cela peut soulager une partie de la pression que vous ressentez. DĂ©tendez-vous, amusez-vous et limitez-vous Ă  vos idĂ©es principales. La chose la plus importante est que vous trouviez un message qui vous intĂ©resse et que vous jugez que vous avez Ă©tĂ© choisi pour donner le discours pour une raison. C`est une occasion unique de parler en tant que reprĂ©sentant de la promotion, alors faites de votre une copie de votre discours. Bien que vous n`ayez pas de problĂšmes pour le mĂ©moriser, pratiquer devant le miroir ou vos amis est un peu diffĂ©rent de le faire dans l`obtention du diplĂŽme. MĂȘme si vous pensez que vous savez tout par cƓur, apportez un petit rappel, au cas de faire des choses qui vous distraient pendant que vous prononcez votre discours. Cela signifie Ă©teindre votre tĂ©lĂ©phone, en vous assurant de ne pas avoir de porte-clĂ©s bruyant ou de piĂšces de monnaie dans votre poche et de ne pas mĂącher de chewing-gum lorsque vous parlez. Cela rendra plus difficile pour les gens de vous entendre et de prĂȘter attention Ă  vos d`Ă©coles secondaires vont revoir votre discours avant de le donner pour s`assurer que vous ne touchez Ă  aucun sujet controversĂ© ou inappropriĂ©. Ce n`est pas une bonne idĂ©e de prĂ©senter un discours Ă  l`Ă©cole et d`en donner un tout autre pour Ă©viter la le plagiat. C`est votre discours, pas une opportunitĂ© d`utiliser quelqu`un d`autre. Assurez-vous que votre travail est original. Avec autant de discours disponibles en ligne, il peut ĂȘtre tentant d`en copier un - cependant, rappelez-vous qu`il peut aussi ĂȘtre facile pour les gens de vous dĂ©couvrir. Compartir en redes sociales Relacionada
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  • partie a la fin d un discours